Centrafrique : En pleine rébellion contre la justice, la Ministre de la Culture valide un bureau fantôme de l’UMC composé de choristes

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En pleine rébellion contre la justice, la Ministre de la Culture valide un bureau fantôme de l’UMC composé de choristes

 

Centrafrique : En pleine rébellion contre la justice, la Ministre de la Culture valide un bureau fantôme de l’UMC composé de choristes
Ngola Poto RAMADAN MAHATA, dite Sista Ngola, la ministre toto du tourisme et de la culture

 

Rédigé le 07 décembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 La Ministre des Arts et de la Culture, Ngola Ramadan-Mamata, vient de signer le 3 décembre 2025 une décision qui ridiculise ouvertement deux décisions de la justice centrafricaine. En validant administrativement un prétendu bureau de l’Union des Musiciens de Centrafrique (UMC) dirigé par Saint-Juste Exupéry Gueret-Mbenzi Omby, elle défie frontalement l’autorité judiciaire centrafricaine et prouve que l’anarchie administrative règne désormais en maître dans ce pays.

 

 

Cette validation intervient après que le Tribunal Administratif de Bangui ait, par deux fois, stoppé net les manœuvres de Philippe Bokoula et de sa bande de faussaires. La première fois, le 29 octobre 2025, la justice avait ordonné le sursis à exécution de la note circulaire convoquant des élections parallèles. La seconde fois, la justice a carrément invalidé le bureau issu de l’Assemblée Générale clandestine organisée en violation de cette décision judiciaire.

 

Malgré cela, la Ministre ose apposer sa signature sur un document qui entérine une parodie électorale. Ce geste constitue un acte de rébellion caractérisé contre l’autorité judiciaire. Dans un État de droit fonctionnel, un tel comportement aurait déjà valu à son auteur une révocation immédiate. Mais en République Centrafricaine, visiblement, chacun fait désormais ce qui lui plaît sans craindre la moindre sanction.

Centrafrique : En pleine rébellion contre la justice, la Ministre de la Culture valide un bureau fantôme de l’UMC composé de choristes
Dany Ngarasso, ancien Président par intérim de l’UMC à gauche, puis à droite, son ami, le chargé de mission, Philipp Bokoula. Photo collage réalisée par la rédaction du CNC

 

Ngola Ramadan-Mamata n’a jamais fréquenté les grandes écoles universitaires. Elle ne détient aucun diplôme supérieur qui pourrait lui permettre de comprendre les subtilités juridiques de ce dossier. Tout le monde le sait à Bangui. Mais cette ignorance ne peut servir d’excuse à une dérive aussi grave. Une Ministre de la République, quelle que soit sa formation, a le devoir de s’entourer de conseillers compétents et intègres. Elle a l’obligation de refuser de signer des documents manifestement illégaux que lui présentent ses collaborateurs.

 

Au lieu de cela, Ngola Ramadan s’est laissée berner par les magouilles de Philippe Bokoula, ce chargé de mission véreux qui manipule son ministère depuis des mois pour servir les intérêts de son copain Dany Ngarasso. Elle a transformé sa signature en instrument de validation d’une fraude administrative monumentale. Elle porte désormais l’entière responsabilité de cette dérive qui déshonore son ministère et humilie la justice centrafricaine.

 

Le prétendu bureau qu’elle valide n’a rien d’un organe représentatif des musiciens centrafricains. Regardons de plus près qui sont ces gens que Bokoula fait passer pour des “musiciens” : ce sont des choristes des places mortuaires, ces personnes qu’on voit débarquer avec des tam-tams lors des places mortuaires, ou des événements officiels, auxquelles on offre quelques cafés et quelques billets de banque avant de les renvoyer chez elles. Ils ne sont que trois, quatre ou cinq individus à avoir participé à cette parodie électorale du 31 octobre 2025.

Centrafrique : En pleine rébellion contre la justice, la Ministre de la Culture valide un bureau fantôme de l’UMC composé de choristes
Monsieur Philipp Bokoula, chargé de mission au ministère de la culture en Centrafrique

 

Ces gens ne représentent personne. Ils n’ont aucune légitimité dans le milieu musical centrafricain. Aucun artiste sérieux ne reconnaît leur autorité. Aucune structure musicale professionnelle n’accepte de travailler avec eux. Ce sont des figurants recrutés par Bokoula pour donner une apparence de démocratie à un coup de force administratif.

 

L’élection authentique, celle du 30 août 2025, avait rassemblé les véritables musiciens centrafricains dans une Assemblée Générale respectant scrupuleusement les statuts de l’association. Armand Touaboy avait été élu dans la transparence, sous le contrôle d’un comité électoral indépendant. Aucune irrégularité n’avait été constatée. Les professionnels du secteur avaient exercé leur droit démocratique de choisir leurs représentants.

 

Mais Dany Ngarasso, incapable d’accepter sa défaite, avait refusé de faire la passation de service au nouveau bureau. Son ami Philippe Bokoula s’était alors mis en action, utilisant sa position au Ministère de la Culture pour organiser une contre-offensive administrative. Dès le 25 août, avant même l’élection du 30 août, Bokoula avait rédigé une note circulaire visant à empêcher le scrutin. Cette première tentative avait échoué.

 

Le 2 septembre, le Ministère était revenu à la charge en contestant officiellement les résultats de l’élection. Puis était venue la note circulaire n°052/MACT/DIRCAB/DGAC.25 convoquant une nouvelle Assemblée Générale Élective pour le 31 octobre. Le bureau Touaboy avait saisi la justice. Le 29 octobre, le Tribunal Administratif avait rendu sa décision : sursis à exécution de la note ministérielle.

 

Cette décision judiciaire était sans ambiguïté. Elle ordonnait la suspension immédiate de tout processus électoral parallèle organisé par le Ministère. Aucune Assemblée Générale ne pouvait légalement se tenir tant que le tribunal n’aurait pas statué au fond sur la légalité de l’intervention administrative. Le message de la justice était limpide : le Ministère de la Culture outrepassait ses prérogatives et devait cesser immédiatement ses ingérences.

 

Qu’ont fait Bokoula, Ngarasso et leur petite clique ? Ils ont craché sur cette décision de justice. Le 31 octobre 2025, soit deux jours après l’interdiction judiciaire, ils ont organisé leur simulacre d’Assemblée Générale. Cette réunion clandestine, tenue en violation d’une décision de justice, a prétendument élu le bureau Gueret-Mbenzi que la Ministre vient aujourd’hui de valider.

 

Cette Assemblée Générale du 31 octobre n’avait aucune valeur juridique. Organisée en dépit d’une interdiction judiciaire formelle, elle constituait un acte de rébellion contre l’autorité de la chose jugée. Les personnes qui y ont participé se sont placées en situation d’outrage à magistrat. Le procès-verbal qui en est issu ne vaut pas plus que le papier sur lequel il est imprimé.

 

 

La justice centrafricaine a d’ailleurs tiré les conséquences de cette fraude en invalidant le bureau issu de ce scrutin illégal. Une deuxième décision judiciaire est venue confirmer ce que tout le monde savait déjà : ce prétendu bureau n’a aucune légitimité légale. Il est le produit d’une manipulation administrative orchestrée par des individus qui se moquent éperdument du droit et de la démocratie.

 

Et voilà que la Ministre Ngola Ramadan, trois mois après la première décision judiciaire et malgré la seconde décision invalidant ce bureau fantôme, apposer sa signature au bas d’un document qui le reconnaît officiellement. Ce geste dépasse l’entendement. Comment une Ministre de la République peut-elle valider ce que la justice a explicitement rejeté ? Comment peut-elle cautionner une élection organisée en violation d’une décision de justice ?

 

La réponse est simple et terrifiante : parce qu’elle peut le faire sans craindre la moindre sanction. Parce que personne ne commande vraiment en République Centrafricaine. Parce que l’anarchie administrative s’est installée au point que chaque ministre se croit autorisé à faire ce que bon lui semble, même si cela implique de piétiner les décisions de justice.

 

Cette dérive montre clairement l’état de déliquescence avancée des institutions centrafricaines. Quand l’exécutif défie ouvertement le judiciaire sans conséquence, quand une ministre peut impunément valider ce que les tribunaux ont invalidé, c’est que l’État n’existe plus. Ce n’est plus qu’une coquille vide, une façade derrière laquelle règne le chaos institutionnel.

 

Le Ministère de la Culture n’est pas une “institution” au sens constitutionnel du terme. C’est une simple administration qui doit se soumettre à la loi et aux décisions de justice comme n’importe quel citoyen. En aucun cas, un ministère ne peut se placer au-dessus de l’autorité judiciaire. En aucun cas, une décision administrative ne peut annuler ou contourner une décision de justice.

 

Pourtant, c’est exactement ce que vient de faire Ngola Ramadan. En validant le bureau Gueret-Mbenzi que la justice a invalidé, elle affirme implicitement que son ministère se situe au-dessus des tribunaux. Elle envoie le message que les décisions judiciaires peuvent être ignorées quand elles contrarient les plans de l’administration. Elle dynamite les fondements mêmes de l’État de droit.

 

Les conséquences de cette rébellion administrative seront désastreuses. Comment les citoyens centrafricains peuvent-ils encore croire en la justice si ses décisions sont ouvertement bafouées par les ministres ? Comment peuvent-ils accepter de se soumettre aux jugements des tribunaux si l’administration elle-même refuse de les respecter ? Cette dérive alimente le cynisme généralisé qui gangrène déjà la société centrafricaine.

 

Les partenaires internationaux de la Centrafrique regardent ce spectacle avec consternation. Les bailleurs de fonds qui soutiennent le secteur culturel se demandent comment continuer à travailler dans un pays où les règles les plus élémentaires du droit ne sont plus respectées. Cette insécurité juridique chronique décourage tous les investissements et condamne le pays à rester dans le sous-développement.

 

La décision ministérielle du 3 décembre invoque pompeusement “la nécessité de structurer et dynamiser le secteur musical en Centrafrique à travers des instances représentatives et efficaces”. Quelle hypocrisie ! Comment peut-on prétendre dynamiser un secteur en y installant de force un bureau illégitime composé de figurants sans aucune crédibilité professionnelle ? Comment peut-on parler d’efficacité quand on crée délibérément une situation de chaos institutionnel ?

 

Le texte ministériel ose également mentionner “le caractère démocratique et participatif des élections tenues lors de l’assemblée générale permettant ainsi la légitimité du nouveau bureau”. Cette phrase insulte l’intelligence. Une élection organisée en violation d’une décision de justice, avec une poignée de choristes comme participants, n’a rien de démocratique. C’est une farce grotesque montée par Bokoula pour donner une apparence de légalité à son coup de force.

 

La décision se réfère au “procès-verbal de l’assemblée générale élective de l’Union des Musiciens de Centrafrique UMC, tenue le jeudi 31 octobre 2025”. Ce procès-verbal n’a aucune valeur puisqu’il documente une réunion organisée en violation d’une interdiction judiciaire. Le brandir comme justification de la validation ministérielle revient à utiliser une pièce à conviction d’un délit pour justifier ce même délit.

 

Philippe Bokoula, l’architecte de toute cette parodie, doit se frotter les mains. Après des mois de manipulations, il est enfin parvenu à ses fins : installer son ami Ngarasso aux commandes d’une structure fantôme qu’il fait passer pour l’UMC légitime. Peu lui importe que la justice ait invalidé cette imposture. Peu lui importe que les véritables musiciens centrafricains rejettent cette mascarade. Il a obtenu la signature de la Ministre, c’est tout ce qui compte pour lui.

 

Cette victoire de Bokoula n’est pourtant qu’apparente. La reconnaissance administrative d’un bureau illégitime ne transforme pas ce bureau en instance légitime. Les musiciens professionnels centrafricains continueront de reconnaître le bureau Touaboy, élu démocratiquement le 30 août et conforté par les décisions judiciaires. Aucun artiste sérieux n’acceptera de collaborer avec la bande de Gueret-Mbenzi.

 

Les vrais musiciens centrafricains savent qui les représente. Ils savent que le bureau Touaboy est celui qu’ils ont choisi en toute conscience lors d’une élection transparente. Ils savent que le prétendu bureau Gueret-Mbenzi n’est qu’une création administrative sans aucun ancrage dans la réalité professionnelle du secteur. Cette lucidité collective rend vaine la manœuvre de Bokoula et de la Ministre.

 

Mais le mal est fait. La Centrafrique se retrouve avec deux prétendus bureaux de l’UMC, créant une confusion administrative qui paralysera le secteur pendant des mois. Les partenaires institutionnels ne sauront plus avec qui négocier. Les subventions et financements destinés au secteur musical resteront bloqués faute d’interlocuteur clairement identifié. Les projets culturels seront retardés ou annulés.

 

Cette situation arrange probablement certains. Dans le chaos administratif, il devient plus facile de détourner des fonds, d’attribuer des marchés à des copains, de distribuer des avantages à des clients politiques. Le désordre institutionnel profite toujours aux mêmes : ceux qui ont transformé l’administration publique en instrument de prédation.

 

Albertine Ouaboua, la Directrice Générale des Arts et de la Culture qui avait signé la note circulaire suspendue par la justice en octobre, recommande aujourd’hui à la Ministre de valider le bureau issu de l’élection illégale du 31 octobre. Cette femme accumule les violations du droit sans jamais être inquiétée. Elle devrait déjà avoir été révoquée pour avoir engagé l’État dans une démarche juridiquement infondée. Au lieu de cela, elle continue tranquillement à signer des documents illégaux.

 

Cette impunité généralisée explique l’audace croissante des fonctionnaires véreux. Quand on sait qu’on ne risque rien, même en bafouant ouvertement la loi, pourquoi se gêner ? Bokoula, Ouaboua, tous ces gens savent parfaitement qu’ils violent le droit. Mais ils savent aussi qu’aucune sanction ne viendra jamais les frapper. Alors ils continuent leurs magouilles en toute tranquillité.

 

Le bureau Touaboy va-t-il retourner devant la justice ? Va-t-il déposer un nouveau recours pour faire annuler cette décision ministérielle qui bafoue les décisions judiciaires précédentes ? Techniquement, il le peut et il le devrait. Cette validation administrative constitue un excès de pouvoir caractérisé qui doit être sanctionné par le juge administratif.

 

Mais combien de temps encore faudra-t-il aller devant les tribunaux ? Combien de décisions judiciaires faudra-t-il obtenir avant que l’administration accepte de s’y plier ? À quoi sert de gagner devant la justice si les ministres peuvent impunément ignorer les jugements ? Ces questions hantent certainement les membres du bureau Touaboy qui commencent à mesurer l’ampleur de l’anarchie institutionnelle à laquelle ils sont confrontés.

 

Le Tribunal Administratif de Bangui sera-t-il saisi une troisième fois ? Et si oui, sa décision sera-t-elle enfin respectée ou subira-t-elle le même sort que les deux précédentes ? Ces magistrats qui ont eu le courage de stopper les manœuvres de Bokoula en octobre doivent aujourd’hui se sentir bafoués. Leur autorité vient d’être publiquement humiliée par une ministre qui se moque de leurs décisions.

 

Cette humiliation de la justice administrative centrafricaine constitue peut-être le dommage le plus grave causé par cette affaire. Les juges administratifs ne sont pas nombreux en Centrafrique. Ils travaillent dans des conditions difficiles, avec des moyens dérisoires. Quand ils rendent courageusement des décisions qui défient l’administration, ils prennent des risques personnels considérables. Et voilà qu’une ministre vient pulvériser leur travail d’un trait de plume.

 

Comment ces magistrats peuvent-ils continuer à exercer leur mission quand leurs décisions sont ainsi piétinées ? Comment peuvent-ils maintenir leur motivation quand ils constatent que leur autorité n’est qu’une fiction ? Cette démoralisation de la justice administrative servira demain de prétexte aux citoyens pour ne plus respecter les décisions judiciaires qui les contrarient.

 

La République Centrafricaine glisse inexorablement à un pas vers un état d’anarchie institutionnelle où chacun fait ce qu’il veut sans se soucier du droit ni des décisions de justice. Les ministres défient les tribunaux. Les fonctionnaires violent impunément la loi. Les hauts responsables transforment l’administration en instrument de leurs combines personnelles. Et tout cela se passe dans l’indifférence générale.

 

Où est le Premier Ministre dans cette affaire ? Où est le Président de la République ? Comment peuvent-ils tolérer qu’une ministre de leur gouvernement bafoue ouvertement l’autorité judiciaire ? Leur silence équivaut à une validation de cette dérive. En ne sanctionnant pas Ngola Ramadan pour cet acte de rébellion contre la justice, ils encouragent tous les autres ministres à suivre son exemple.

 

Ce laisser-faire présidentiel envoie un message catastrophique : en Centrafrique, les décisions de justice ne comptent pas vraiment. On peut les ignorer sans risquer de sanction. Cette dévaluation de l’autorité judiciaire annihile toute possibilité de construire un État de droit fonctionnel. Un pays où la justice n’est pas respectée par ceux-là mêmes qui sont censés l’incarner est un pays condamné au chaos.

 

Par Alain Nzilo….

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