Bambouti : Une mère de famille hospitalisée après avoir été agressée violemment par des soldats FACA

Rédigé le 04 décembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Bambouti connaît depuis plus d’un an une paix précaire. Cette sous-préfecture du Haut-Mbomou, située à la frontière avec le Soudan du Sud, a été libérée des mains des rebelles de l’UPC par les combattants Azandé et les mercenaires russes du groupe Wagner en mai 2024. Le déploiement des casques bleus des nations unies et des soldats de Forces armées centrafricaines dans la ville devait théoriquement ramener la sécurité. Mais dans les faits, la réalité est totalement différente. Les habitants de Bambouti affirment qu’une multiplication des violences à l’encontre des civils par ces soldats de forces armées centrafricaines est quasi-quotidienne.
L’agression de Mborinani Sonia, survenue mardi 2 décembre dans le quartier Gbaria, en constitue le plus récente exemple de la barbarie de ces militaires centrafricains. Cette mère de famille, qui subvient à ses besoins en vendant de l’alcool traditionnel, demeure hospitalisée à l’hôpital de Bambouti après avoir été violemment battue par des militaires de forces armées centrafricaines.
En effet, pour comprendre les faits, il faut remonter un peu en arrière. Ces événements débutent, d’après des témoignages recueillis, par un différend commercial banal. Un client, un homme d’une trentaine d’année, avait consommé chez Mborinani Sonia sans régler sa dette. Mardi 2 décembre, dans la matinée, la commerçante part à sa recherche pour obtenir paiement. Elle finit par le retrouver et engage la conversation. L’homme adopte aussitôt une attitude bizarre, lui répond avec mépris. Les échanges s’enveniment rapidement.
C’est à ce moment que des soldats FACA, passant dans les parages, interviennent dans la dispute. Sans dire un mot, ils empoignent Mborinani Sonia et la frappent avec acharnement. La femme s’effondre, inconsciente. Des voisins la transportent d’urgence à l’hôpital où elle reçoit actuellement des soins.
Dans le quartier, personne ne parvient à expliquer cette violence disproportionnée. Les témoins de la scène demeurent interdits. Le client lui-même, pourtant impliqué dans l’accrochage initial, affirme ne pas comprendre pourquoi les militaires s’en sont pris à la commerçante avec une telle fureur.
Une enquête de proximité de la rédaction du CNC auprès de plusieurs résidents du quartier livre cependant un éclairage claire. Selon leurs témoignages concordants, l’agression ne relèverait nullement d’une coïncidence mais d’une vengeance longuement préméditée.
Pour comprendre les faits, madame Mborinani Sonia accueille chez elle plusieurs jeunes filles de sa famille, des cadettes et des nièces dont elle assure la tutelle. Depuis plusieurs mois, des soldats FACA multiplient les passages devant son domicile, cherchant à engager ces adolescentes dans des relations. La commerçante a opposé un refus catégorique à ces sollicitations. Elle entend que ses protégées achèvent leur scolarité et se construisent un avenir respectable, loin des liaisons précaires avec des militaires de passage.
Les jeunes filles ont respecté les consignes de leur tutrice. Confrontées aux avances des soldats, elles déclinaient poliment en invoquant l’interdiction formelle de Mborinani Sonia. Ce barrage a provoqué la colère des militaires, désireux de faire fléchir la résistance de cette femme qui s’opposait à leurs desseins.
L’altercation du 2 décembre leur a offert l’opportunité attendue. En neutralisant physiquement la commerçante, en l’envoyant à l’hôpital pour une durée indéterminée, les soldats éliminent l’obstacle qui protégeait les jeunes filles. L’impunité dont jouissent les soldats FACA face à la justice leur garantit l’absence de poursuites. Pendant que Mborinani Sonia gît sur un lit d’hôpital, incapable de veiller sur son foyer, les militaires disposent désormais d’un accès libre aux adolescentes restées sans gardienne.
Par Faustin Moussa….
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