Élections 2025 : la violation des lois électorales par l’autorité nationale des élections tourne en plein régime. Chacun fait à sa tête, et le désordre continue

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Élections 2025 : la violation des lois électorales par l’autorité nationale des élections tourne en plein régime. Chacun fait à sa tête, et le désordre continue

 

Élections 2025 : la violation des lois électorales par l’autorité nationale des élections tourne en plein régime. Chacun fait à sa tête, et le désordre continue
La vice – présidente de l’autorité nationale des élections en Centrafrique

 

Rédigé le 14 décembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

La crédibilité d’une élection tient souvent à des détails administratifs que le grand public ignore. La composition des bureaux de vote, leur nomination dans les délais, la formation de leurs membres : autant d’éléments techniques qui déterminent pourtant la régularité du scrutin. En République centrafricaine, ces questions prennent une dimension particulière à quelques semaines du scrutin présidentiel.

 

 

Dans toute la démocratie du monde, le respect des procédures électorales constitue le socle de la légitimité des résultats. Les délais inscrits dans la loi ne sont pas de simples recommandations : ils garantissent une préparation adéquate et permettent les recours en cas d’irrégularité.

 

Pourtant, en RCA, l’Autorité nationale des élections n’a toujours pas procédé à la nomination des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire. Nous sommes pourtant à 17 jours de l’ouverture officielle de la campagne électorale, prévue le 13 décembre 2025. Selon le code électoral, dont CNC a eu copie, montre que ces nominations auraient dû intervenir 45 jours avant cette date, soit autour du 28 octobre dernier.

 

L’article 59, alinéa 1 du code électoral est explicite sur ce point. Le texte stipule que le bureau de vote doit être composé d’un président et d’assesseurs nommés quarante-cinq jours avant l’ouverture des campagnes par l’ANE, parmi les électeurs inscrits sur la liste électorale du bureau concerné. Les critères de sélection portent sur la compétence, l’intégrité morale et le civisme.

 

Ce retard n’est pas qu’une question de calendrier. Il compromet la formation des membres désignés, qui doivent connaître les procédures de vote, de dépouillement et de transmission des résultats. Improviser ces nominations dans l’urgence expose le scrutin à des erreurs, voire à des manipulations. D’ailleurs ils l’ont fait expressément pour leur permettre de truquer à volonté ces élections.

 

Le code électoral montre également une modification du texte initial. La version antérieure prévoyait un président et deux assesseurs par bureau de vote. La nouvelle mouture porte ce nombre à quatre assesseurs. Aucune communication officielle n’a accompagné ce changement, qui double pratiquement le nombre de personnes à nommer.

 

Cette augmentation intervient à un moment où l’ANE n’a même pas respecté les délais pour la composition initiale. Pourquoi ajouter deux assesseurs supplémentaires alors que l’institution accumule déjà les retards? La question se pose d’autant plus que les bureaux de vote jouent un rôle déterminant dans la validation des résultats, puisqu’ils procèdent au dépouillement et établissent les procès-verbaux qui serviront de base au décompte national.

 

Le passage de deux à quatre assesseurs modifie l’équilibre de ces bureaux. Il multiplie les possibilités de placer des personnes acquises à telle ou telle cause, dans des structures où chaque voix compte lors des décisions. Le code électoral prévoit certes que ces assesseurs doivent être choisis selon des critères d’intégrité, mais l’application concrète de ces critères dépend entièrement de l’ANE.

 

L’institution dirigée par Mathias Morouba accumule les manquements depuis le début du processus électoral. CNC a documenté le financement de candidats fantômes par la présidence, les décisions contestables de la Cour constitutionnelle sur l’éligibilité de certains candidats, les irrégularités dans les dossiers de candidature. La violation des délais de nomination des bureaux de vote s’ajoute à cette liste.

 

Les précédents scrutins en Centrafrique ont déjà été entachés par des problèmes de composition des bureaux de vote. Des assesseurs mal formés, des présidents nommés au dernier moment, des procès-verbaux contestés : ces dysfonctionnements alimentent systématiquement les contestations post-électorales. Les délais légaux existent précisément pour éviter ces situations.

 

CNC a tenté à plusieurs reprises de joindre l’ANE pour obtenir des explications sur ce retard et sur la modification du nombre d’assesseurs. L’institution n’a pas donné suite à nos sollicitations. Cette absence de communication contraste avec les obligations de transparence qui devraient s’imposer à l’autorité chargée d’organiser le scrutin.

 

Le calendrier électoral continue de se dérouler malgré ces irrégularités. Les candidats poursuivent leurs préparatifs, l’ANE annonce régulièrement des avancées dans la logistique du vote, mais la question de base demeure : qui composera les bureaux de vote le jour du scrutin, et selon quelles modalités ces personnes auront-elles été choisies et formées?​​​​​​​​​​​​​​​​

 

Par Anselme Mbata…

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