Un vent violent sème le chaos à Boromata et secoue la Vakaga : la population en détresse

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
La Vakaga tremble sous des vents violents depuis jeudi dernier, 24 avril 2025, avec Boromata durement touchée et Tiringoulou et Sikikedé en alerte.
Ce phénomène météorologique d’une rare intensité a transformé des localités déjà fragiles de l’extrême nord-est de la République centrafricaine en scènes de désolation. À Boromata, les habitants luttent pour panser leurs plaies, tandis que Tiringoulou et Sikikedé craignent que la fureur des éléments ne s’abatte plus durement sur eux. Dans une région minée par l’insécurité et la pauvreté, cette catastrophe naturelle amplifie une crise humanitaire déjà alarmante, laissant des milliers de personnes dans une détresse profonde.

Boromata : une ville dévastée par la tempête
À Boromata, le vent a frappé avec une brutalité implacable. Depuis jeudi, les bourrasques ont arraché les toits de tôle, abattu des murs de banco et renversé des arbres centenaires, transformant les ruelles en un champ de ruines. Selon les autorités locales jointes par la rédaction du CNC, au moins 15 personnes ont été blessées, certaines grièvement. Des fractures, notamment aux jambes et aux bras, ont été signalées, souvent causées par l’effondrement de maisons sur leurs occupants. « J’ai entendu un bruit assourdissant, comme un grondement, et puis tout s’est écroulé », raconte Aminata, une mère de famille de 32 ans, dont la maison a été réduite à un tas de débris. « Mon fils a été blessé à la jambe. On n’a nulle part où aller maintenant ».
Les habitations, construites avec des matériaux rudimentaires, n’ont pas résisté à la violence des rafales. Des familles entières se retrouvent sans abri, leurs biens – vêtements, ustensiles, réserves de nourriture – éparpillés ou détruits. Les écoles et les rares bâtiments publics de la ville n’ont pas été épargnés : une école primaire a perdu son toit, et le centre de santé local, déjà sous-équipé, a vu une partie de ses murs s’effondrer. Les autorités locales, débordées, peinent à organiser les secours, d’autant que les routes défoncées et l’isolement géographique de Boromata compliquent l’acheminement d’aide.
La situation est d’autant plus tragique que Boromata était déjà une ville à genoux. Les violences récurrentes entre les bandes armées , les incursions de mercenaires russes et l’instabilité chronique dans la Vakaga ont poussé de nombreux habitants à fuir ces dernières années. Ceux qui sont restés vivent dans une précarité extrême, dépendant de l’agriculture de subsistance et de l’aide humanitaire, de plus en plus rare. Ce désastre naturel, survenant dans un contexte de crise sécuritaire, risque de briser le peu de résilience qu’il restait à la communauté.
Tiringoulou et Sikikedé : l’angoisse d’une catastrophe imminente
À Tiringoulou, située à plusieurs dizaines de kilomètres de Boromata, le vent souffle avec une intensité inquiétante, mais les dégâts matériels restent pour l’instant limités. Les habitants, cependant, vivent dans une tension constante. Les rafales, qui hurlent jour et nuit, font plier les arbres et vibrer les toits de tôle, menaçant à tout moment de transformer la ville en un nouveau Boromata. « On ne dort plus », confie Moussa, un agriculteur de 45 ans. « On surveille nos maisons, on attache tout ce qu’on peut, mais si le vent continue, on ne tiendra pas ». Les familles se préparent comme elles peuvent, entassant des sacs de sable autour des habitations ou cherchant refuge chez des voisins dont les maisons semblent plus solides.
À Sikikedé, plus au sud, la situation est similaire. Les vents violents perturbent la vie quotidienne, arrachant des branches et soulevant des nuages de poussière qui rendent l’air irrespirable….
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