« Votre téléphone, c’est pour appeler vos proches, pas pour filmer vos ennemis » : la déclaration pathétique du général Zéphirin Mamadou, chef d’état-major au camp Kassaï

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 « Votre téléphone, c’est pour appeler vos proches, pas pour filmer vos ennemis » : la déclaration pathétique du général Zéphirin Mamadou, chef d’état-major au camp Kassaï

« Votre téléphone, c’est pour appeler vos proches, pas pour filmer vos ennemis » : la déclaration pathétique du général Zéphirin Mamadou, chef d’état-major au camp Kassaï
De droite à gauche, le président Faustin-Archange Touadéra et ses 4 généraux : Mamadou, Yakoubou, Boguin et Légbé

 

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

Après la diffusion de vidéos virales sur les réseaux sociaux  montrant des violences de soldats contre des civils sur le site minier vers Yaloké, l’État-major veut restaurer l’image des FACA. Le 14 avril dernier, des officiers supérieurs, dont le chef d’état-major, ont lancé une tournée dans plusieurs bases de Bangui. L’objectif : rappeler aux troupes les règles de discipline, le respect des civils et l’usage encadré des réseaux sociaux. Le général Zéphirin Mamadou s’est exprimé sur le sujet dans la presse militaire. Mais cette opération de communication tourne au fiasco monumental. La réponse du général Zéphirin Mamadou aux exactions de Yaloké, réduisant les victimes à des « ennemis », est pathétique. Ce fiasco de communication trahit un chef d’état-major déconnecté et une armée en pleine dérive.

 

Un réquisitoire contre une menace ridicule et une armée hors contrôle

 

Suite à la diffusion de cette vidéo virale sur les réseaux sociaux, le général Zéphirin Mamadou, chef d’état-major, a tenté une opération de communication. Un premier communiqué, publié le 9 avril, le lendemain de la diffusion de ladite vidéo, et largement discrédité pour son manque de sérieux et son absence de mesures concrètes, avait déjà provoqué l’indignation. Mais c’est lors d’une tournée dans les bases militaires de la capitale et sur la route de Damara que Mamadou a prononcé une déclaration encore plus scandaleuse, adressée directement aux soldats. Loin de répondre à la vidéo, cette intervention visait à admonester les troupes pour leurs agissements, dans une tentative de rétablir la discipline. Pourtant, ses propos, relayés dans les médias nationaux, , tournent au ridicule et aggravent la crise de confiance envers les FACA.

 

Une menace absurde : les victimes devenues « ennemis »

 

Lors de ses visites aux bases militaires du camp Kassaï, le général Mamadou a prononcé des paroles qui resteront comme un sommet d’incohérence : « Le téléphone, c’est pour appeler vos proches, pas pour filmer vos ennemis ». Cette phrase, loin d’être une simple maladresse, est une insulte à toutes les victimes de nos soldats, y compris celles du site minier de Yaloké. En qualifiant des civils désarmés,  des femmes, des jeunes, des mères,  d’« ennemis », il insinue que les brutalités filmées étaient légitimes. Cette déclaration, transcrite fidèlement par la radio Ndéké-Luka par exemple, n’était pas une réponse directe à la vidéo, mais une menace adressée aux soldats pour les dissuader de filmer leurs exactions. Pourtant, en choisissant ces mots, Mamadou non seulement discrédite l’armée, mais légitime implicitement la violence contre des innocents. Comment un chef d’état-major peut-il tenir un discours aussi irresponsable, qui transforme les victimes en cibles ?

 

Une contradiction grotesque sur le droit humanitaire

 

Dans son adresse aux soldats, Mamadou a affirmé qu’ils « connaissent bien les règles du droit international humanitaire » tout en les accusant de ne pas les respecter. Cette contradiction est aberrante. Si les soldats sont formés, pourquoi commettent-ils des actes aussi graves ? La réalité est accablante : aucune formation sérieuse sur le droit international humanitaire n’existe. Depuis l’arrivée des mercenaires russes de Wagner en 2018, les FACA subissent des entraînements expéditifs, parfois réduits à quatre ou deux mois, centrés sur des techniques brutales : torture, exécutions, tirs sans discernement. Le droit humanitaire, que Mamadou prétend enseigné, est absent de ces programmes. En menaçant les soldats sans remettre en cause ce système de formation, il fait preuve d’un déni criminel, préférant des paroles creuses à une réforme nécessaire.

 

L’influence toxique de Wagner : des soldats transformés en « bandits »

 

L’ombre de Wagner plane sur cette dérive. Depuis sept ou huit ans, des voix s’élèvent pour dénoncer la formation des FACA par des mercenaires russes : « Nos soldats deviendront des bandits ». La vidéo de Yaloké confirme ces craintes. Les recrues, à peine formées, sont déployées dans des conditions indignes, comme à Yéléwa, où elles sont transportées dans des pick-up bâchés « comme du bétail ». Au centre de Berengo, à 80 km de Bangui, les soldats sortent sans instruction éthique, prêts à semer le chaos. Les mercenaires leur enseignent à « couper les mains, torturer, trancher les gorges », non à respecter les droits humains. Mamadou, en ignorant ces faits connus de tous – « même le Shintamazu le sait » –, se rend complice d’un système qui produit des soldats sans discipline ni morale.

 

Une impunité généralisée : des menaces sans effet

 

Mamadou a menacé de sanctions sévères : arrestations, jugements, radiations. Pourtant, ces paroles sonnent creux face à une impunité généralisée. À Bang, à la frontière avec le Cameroun et le Tchad, des soldats tirent dans des bars, blessant des civils, comme cette femme touchée à la jambe en janvier, sans conséquence. Un sergent-chef, ayant agressé un infirmier à Ngaoundaye, reste étrangement libre jusqu’à ce jour. À Ouadda-Maïkaga, un soldat ayant tué deux auxiliaires sous l’emprise de l’alcool n’a été arrêté qu’après plus de six mois, et sous la pression. Ces cas montrent que les menaces de Mamadou, prononcées lors de sa tournée, n’ont aucun poids. Son incapacité à imposer des sanctions crédibles mine son autorité et renforce la défiance envers les FACA.

 

Un général discrédité par son parcours et son entourage

 

Zéphirin Mamadou, électricien de formation, doit son grade de général à une ascension fulgurante sous le président Faustin-Archange Touadéra : lieutenant-colonel en 2019, général d’armée en 2025. Cette promotion, vue comme un acte de népotisme, affaiblit sa légitimité. Sans expérience de commandement opérationnel, il peine à inspirer le respect. Son entourage, peut-être intimidé ou incompétent, n’a pas su le conseiller pour éviter ce fiasco. Les rumeurs d’alcoolisme, évoquées publiquement, aggravent son discrédit. Comment un tel officier peut-il prétendre discipliner une armée en crise ?

 

Une tournée pathétique : une menace qui ridiculise l’armée

 

L’objectif de la tournée de Mamadou – réprimander les soldats et rétablir l’ordre – s’est transformé en fiasco. Sa déclaration, censée intimider, a tourné au ridicule avec des phrases comme « filmer vos ennemis ». Loin de rassurer, elle expose un chef d’état-major dépassé, incapable d’empathie pour les victimes ou de vision pour réformer les FACA. Les Centrafricains attendaient des mesures concrètes : enquêtes transparentes, sanctions rapides, excuses publiques. Ils n’ont eu qu’une menace absurde, indigne d’un général et insultante pour un peuple meurtri.

 

Un sursaut ou la trahison du peuple

 

La déclaration de Zéphirin Mamadou lors de sa tournée n’est pas une simple gaffe : elle révèle une armée en perdition, minée par l’incompétence, l’impunité et l’influence toxique de Wagner. Les FACA doivent être réformées de fond en comble : formation éthique, sanctions rigoureuses, fin de la mainmise russe. Sans cela, elles continueront de trahir ceux qu’elles doivent protéger. Mamadou doit répondre de cet échec, non par des menaces ridicules, mais par des actes. Le peuple centrafricain mérite une armée qui le serve, non qui l’opprime….

 

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