Centrafrique : Nouvelle désertion massive des soldats FACA dans la Vakaga

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Nouvelle désertion massive des soldats FACA dans la Vakaga

 

Centrafrique : Nouvelle désertion massive des soldats FACA dans la Vakaga
Une patrouille des soldats FACA à Bangassou pour illustration. Crédit photo : Corbeaunews-Centrafrique.

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Une trentaine de soldats FACA ont déserté leurs postes dans la Vakaga, rejoignant Bangui après un périple traduit par une attaque mortelle. Ces désertions, motivées par la faim et l’absence de primes, révèlent une crise profonde au sein de l’armée centrafricaine.

 

En effet, depuis plusieurs jours, la préfecture de la Vakaga, située à l’extrême nord-est de la République Centrafricaine, est agitée par une vague de désertions parmi les soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Environ trente militaires, initialement déployés dans différentes localités de ladite préfecture, ont abandonné leurs postes pour tenter de rejoindre Bangui, dévoilant au passage les conditions de vie insupportables et le manque de soutien logistique qui minent l’armée nationale.

 

Un mouvement déclenché à Birao

 

Le mouvement a débuté à Birao, chef-lieu de la Vakaga, où quatre soldats FACA ont quitté leur poste, poussés par des mois sans primes globales d’alimentation (PGA) et des salaires inaccessibles. Ces militaires ont pris la route vers Tiringoulou, où ils ont été rejoints par d’autres camarades partageant leur désespoir. À Sikikédé, puis à Gordil, le groupe a continué de grossir, atteignant une trentaine de déserteurs en direction de Ndélé. Ce trajet, effectué dans des conditions difficiles sur des routes dangereuses, témoigne de leur détermination à fuir un quotidien caractérisé par la précarité.

 

Une attaque meurtrière en chemin

 

Près du parc national de Manovo-Gounda St Floris, les déserteurs, escortés par des casques bleus de la MINUSCA, ont été attaqués par des hommes armés non identifiés. L’assaut a coûté la vie à l’un des soldats FACA, tandis que les autres, choqués mais résolus, ont poursuivi leur route. Cet incident tragique illustre les dangers constants dans la Vakaga, où les groupes armés, comme la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), maintiennent une pression continue. Malgré cette perte, les déserteurs ont atteint la ville de Ndélé, où le chef de région militaire leur promet des sanctions sévères.

 

Des conditions de vie intolérables

 

Les raisons de ces désertions sont claires : les soldats FACA déployés dans la Vakaga vivent dans des conditions inhumaines. Les primes globales d’alimentation, essentielles pour couvrir leurs besoins de base (nourriture, savon, vêtements), ne sont pas versées depuis des mois, voire des années dans certains cas. Les salaires, bien que déposés sur des comptes bancaires à Bangui, restent inaccessibles en raison de l’absence d’infrastructures bancaires dans les provinces. « On nous laisse crever de faim », a confié un déserteur anonyme à Bangui, résumant le sentiment d’abandon généralisé.

 

À cela s’ajoute un équipement défaillant : uniformes déchirés, chaussures usées, et absence de moyens pour se laver ou se nourrir correctement. Dans des localités comme Birao ou Sikikédé, où les ressources sont rares, les soldats dépendent parfois de l’aide sporadique des municipalités ou de la MINUSCA. Cependant, les rations fournies, souvent inadaptées aux habitudes alimentaires locales, ne suffisent pas à maintenir leur moral ou leur santé. « Ce qu’on nous donne, ce n’est pas ce qu’on mange pour tenir toute la journée », déplore un autre militaire ayant rejoint le mouvement.

 

Un phénomène récurrent

 

Ces désertions dans la Vakaga ne sont pas une exception. Elles s’inscrivent dans une série de défections similaires à travers le pays, révélant un malaise profond au sein des FACA. À Ouadda-Maïkaga, dans la Haute-Kotto, quatre vagues de désertions ont été enregistrées depuis plusieurs mois, dont deux soldats le 13 avril 2025, portant à treize le nombre de déserteurs dans cette localité. Les raisons invoquées sont identiques : absence de PGA, salaires inaccessibles, et conditions de vie « insupportables ». « On vit comme des oubliés », a déclaré un soldat de Ouadda-Maïkaga avant de partir pour Bria.[](https://x.com/CorbeauNews/status/1912585018141990991)

 

À Yalinga, également dans la Haute-Kotto, une désertion massive a eu lieu le 28 février 2025, lorsque tous les soldats FACA ont abandonné leur poste pour rejoindre Bria. Là encore, des arriérés de quatre à six mois de PGA, combinés à l’isolement et à l’absence de ressources, ont poussé les militaires à bout. « On n’a plus rien pour tenir », a rapporté un habitant de Yalinga, citant un soldat. Ces départs ont laissé la ville sans défense, exposant la population à des risques accrus d’attaques rebelles.

 

D’autres cas, bien que nombreux, ne sont pas tous documentés. À Nana-Mambéré, Kouango, Ndim, Paoua, ou encore Ouanda-Djallé, des soldats accumulent des arriérés de PGA pouvant atteindre 24 mois.

 

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