Ngaragba, Prison de l’Injustice : L’Église Plaide pour une Réforme Face aux Abus Carcéraux

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Ngaragba, prison de l’injustice, étouffe sous la surpopulation et les transferts forcés par Wagner. L’Église centrafricaine, par la voix du père Ngouya, plaide pour une réforme carcérale, des jugements locaux et la dignité des détenus.
La Maison centrale de Ngaragba, dans le septième arrondissement de Bangui, n’est plus une prison mais un cauchemar. Les détenus s’entassent dans des cellules minuscules, sans air, sans hygiène. Quand la pluie s’abat, l’eau envahit tout, forçant les prisonniers à dormir dans les couloirs. Le père Émile Éloi Ngouya Beyo, aumônier de la prison, ne mâche pas ses mots : les conditions sont inhumaines. Il pointe du doigt un scandale aggravant cette crise : des détenus des provinces, arrachés à leurs villes comme Bambari, Obo ou Birao, croupissent à Bangui, loin de leurs familles. « Leurs proches n’ont pas les moyens de venir. Ces hommes et ces femmes sont brisés, isolés, abandonnés », martèle-t-il.
Un mal plus profond ronge le système : Wagner, le groupe paramilitaire russe, arrête des Centrafricains dans les provinces sans motif valable. Ces prisonniers, transférés à Bangui par hélicoptère, arrivent sans dossier, sans chef d’accusation. « Les tribunaux locaux, à Bambari ou Bouar, peuvent juger ces affaires. Mais Wagner impose sa loi, centralise tout à Bangui, et la justice ferme les yeux », dénonce une source judiciaire. Cette pratique paralyse les prisons et prive les détenus de procès équitables. Ngaragba déborde, et les droits humains s’effacent.
Devant ce désastre, le père Ngouya propose des solutions claires. D’abord, transférer les détenus condamnés vers des prisons proches de leurs régions : Bambari, Bouar, Berberati, pour soulager Ngaragba et renouer les liens familiaux. Ensuite, accélérer les jugements pour vider les cellules des prévenus en attente, parfois des années. Enfin, améliorer l’hygiène, les soins, la nourriture. « Un prisonnier reste un être humain. La justice doit le respecter, pas l’écraser », insiste-t-il. Pour les centrafricains, il y’a un point important à respecter : arrêter les arrestations sans fondement par Wagner et rendre aux tribunaux locaux leur autorité.
L’Église centrafricaine porte ce combat avec force. Lors d’une messe à Ngaragba, caractérisée par des baptêmes et communions de détenus, le cardinal Dieudonné Nzapalainga a réaffirmé son engagement. « Nous ne pouvons tolérer cette injustice. L’Église accompagne les prisonniers et pousse pour des prisons humaines », a-t-il déclaré. Depuis des années, l’Église milite pour une justice qui répare, pas qui détruit, s’appuyant sur les normes des Nations unies.
Le ministère de la Justice promet un audit des prisons en 2025. Mais l’argent manque, et l’emprise de Wagner sur le système judiciaire complique tout. Les organisations de défense des droits humains, avec l’Église, préparent un recours auprès des instances internationales. Elles pressent Bangui de reprendre la main sur ses prisons et ses tribunaux. Ngaragba, prison de l’injustice, attend une réforme qui tarde trop….
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