Vive Tension au ministère centrafricain de l’Urbanisme : Bras de fer entre la ministre Nicole Koé et son Dircab Alexandre Pamphile Maleyombo

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
À Bangui, le ministère de l’Urbanisme sombre dans le chaos. Alexandre Pamphile Maleyombo, auteur du détournements massifs, s’oppose à la ministre Nicole Koé après une mise en garde du Premier ministre Félix Moloua, intensifiant les tensions internes.
Depuis quelques semaines, une crise explosive paralyse le ministère de l’Urbanisme, de la Réforme foncière, de la Ville et de l’Habitat en Centrafrique. Tout part d’une note ferme du Premier ministre Félix Moloua, qui a dénoncé des pratiques illégales menées par le directeur du cabinet, Alexandre Pamphile Maleyombo. Ce dernier, au cœur d’un scandale financier, refuse de céder face à la ministre Nicole Koé, transformant le ministère en un champ de bataille où l’argent public est en jeu.
Des millions détournés via une caisse parallèle
Depuis des mois, M. Maleyombo est accusé de gérer un système parallèle pour collecter l’argent des ventes de terrains. Ces opérations, qui touchent des zones comme les 7e et 9e arrondissements de Bangui, ainsi que Bimbo, Boali, Damara et Mbaïki, rapportent des centaines de millions de francs CFA. En théorie, ces fonds devraient être versés au Fonds d’Aménagement et d’Entretien Urbain (FAEU), dirigé par Patrice Yarkokpa, et contrôlés par l’agent financier du Trésor public. Mais la réalité est tout autre.

L’argent des citoyens, payé pour des parcelles, finit dans une caisse privée gérée directement par M. Maleyombo. Ce circuit opaque, qui échappe à tout contrôle, prive l’État de ressources vitales. Les recettes, estimées à des centaines de millions, voire plus, sont utilisées à la discrétion du directeur du cabinet, sans aucun respect des règles.
Des dépenses hors contrôle
Avec ces fonds, M. Maleyombo a lancé des projets coûteux sans autorisation. Il est notamment reproché d’avoir engagé la construction d’un immeuble du ministère sans passer par un appel d’offres, une pratique illégale selon les lois centrafricaines. Certains soupçonnent qu’une entreprise liée à lui aurait bénéficié de ce contrat, alimentant des accusations de favoritisme.
Un autre incident concerne l’achat d’un tracteur à Douala, au Cameroun. Cette transaction, réalisée sans l’accord du ministère ni du gouvernement, reste entourée de mystère. Personne ne connaît le coût exact ni l’utilité de cet équipement. M. Maleyombo, qui décide et exécute seul, agit comme s’il était le seul maître à bord, transformant les fonds publics en un outil personnel.
La mise en garde du Premier ministre
Face à ces dérives, le premier ministre Félix Moloua a réagi avec fermeté. Dans une note adressée à Nicole Koé, il a pointé du doigt les irrégularités. « Construire un immeuble sans appel d’offres est illégal. Acheter un tracteur sans validation du gouvernement est inacceptable. Ces pratiques doivent s’arrêter », aurait-il écrit, selon des sources à la primature jointes par la rédaction du CNC. Il a exigé que toutes les recettes soient désormais gérées par l’agent financier du Trésor public, pour garantir une gestion transparente et conforme.
Un affrontement direct au ministère
Suite à cette note, Mme Koé a organisé une réunion d’urgence avec M. Maleyombo, Patrice Yarkokpa et d’autres responsables. L’objectif était de transmettre les ordres du Premier ministre et de mettre fin à la caisse parallèle. Mais la discussion a tourné au conflit. M. Maleyombo a rejeté l’idée d’unifier les caisses. « Impossible ! », aurait-il déclaré, selon des participants, défendant son emprise sur les fonds des ventes de terrains.
Ce refus a creusé un fossé entre la ministre et son directeur du cabinet. M. Maleyombo, qui s’appuie sur un réseau de ses parents placés à des postes stratégiques, semble considérer le ministère comme son domaine. Il aurait même recruté des cousins sans compétences pour gérer les transactions foncières, renforçant son contrôle sur ces opérations lucratives.
Une ministre en difficulté
Nicole Koé se retrouve dans une situation précaire. Sommée par le Premier ministre de rétablir l’ordre, elle lutte pour imposer son autorité. M. Maleyombo, qui agit comme un ministre de fait, ignore ses directives. « Elle parle, mais personne ne l’écoute », confie un employé du ministère. Cette faiblesse est aggravée par d’autres scandales, comme celui impliquant Patrice Yarkokpa, accusé d’avoir détourné 24 millions de francs CFA du FAEU. Interrogé par la gendarmerie, ce dernier a été libéré sans suites apparentes, renforçant l’impression d’impunité.
Un scandale aux enjeux politiques
Ce conflit dépasse les murs du ministère. M. Maleyombo, qui revendique des liens avec le président Faustin-Archange Touadéra, semble compter sur ces relations pour se protéger. Son appartenance à la même ethnie que le chef de l’État est souvent citée comme un bouclier. « Il dit agir pour le président », rapporte une source, bien que ces justifications restent floues.
Cette crise met à rude épreuve la gouvernance centrafricaine. Alors que l’État peine à financer les salaires et les projets publics, la gestion chaotique du ministère de l’Urbanisme est un obstacle majeur. Félix Moloua, en dénonçant ces pratiques, envoie un signal fort. Mais la résistance de M. Maleyombo, soutenue par des appuis présumés, complique les efforts pour rétablir l’ordre.
Une issue incertaine
Ce scandale, mêlant détournements, défiance et luttes de pouvoir, est un défi pour la Centrafrique. Nicole Koé joue sa crédibilité, tandis que M. Maleyombo mise sur ses réseaux pour rester intouchable. Le silence du président Touadéra, face à ces accusations, alimente les doutes sur sa volonté d’agir. Les Centrafricains, eux, attendent des réponses concrètes.
La question reste posée : cette crise débouchera-t-elle sur des sanctions ou sur un nouveau statu quo ? Une chose est sûre : ce bras de fer est un test pour la transparence et la justice dans un pays en quête de stabilité….
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