Patrice Talon face à Faustin-Archange Touadéra, c’est exactement comme la nuit et le jour

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Patrice Talon face à Faustin-Archange Touadéra, c’est exactement comme la nuit et le jour

 

Patrice Talon face à Faustin-Archange Touadéra, c’est exactement comme la nuit et le jour
Le Président Béninois Patrice Talon.

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 En Afrique de l’Ouest, la République du Bénin, souvent simplement appelée « Bénin », brille comme une lueur d’espoir dans un continent où les dérives autoritaires et les manipulations constitutionnelles restent monnaie courante. Sous la présidence de Patrice Talon, en poste depuis le 6 avril 2016, le pays fait figure d’exception, notamment par une décision récente qui tranche avec les pratiques observées ailleurs, en particulier en République centrafricaine. Alors que Talon interdit les manifestations de soutien destinées à promouvoir un culte de la personnalité, à Bangui, Faustin-Archange Touadéra organise une tout autre symphonie : celle d’un pouvoir prêt à tout pour s’éterniser, au dépens de la volonté populaire.

 

Une déclaration forte au Bénin : refuser le culte de la personnalité

 

Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, Patrice Talon, président du Bénin, a pris une position claire et tranchée : les manifestations publiques visant à « incenser » le chef de l’État, les ministres, les députés ou tout autre élu sont désormais interdites. « Si on veut soutenir, chanter leurs louanges, c’est à la maison que ça doit se passer », a-t-il déclaré, dénonçant une pratique qui, selon lui, conduit à une dangereuse divinisation des dirigeants. Pour Talon, afficher des photos du président partout dans le pays ou organiser des marches de soutien en dehors des périodes électorales relève d’une « technique de conditionnement » qui finit par faire croire que le dirigeant est « infaillible » ou « imposé malgré vous ». « Je n’en veux pas, et ce n’est pas bon non plus pour ceux qui viendront demain », a-t-il ajouté, soulignant une vision de la gouvernance ancrée dans l’humilité et la responsabilité.

 

Cette décision intervient dans un contexte particulier. Élu en 2016 pour un premier mandat de cinq ans, réélu en 2021, Talon approche la fin de son second mandat en 2026. La Constitution béninoise, renforcée sous son propre règne en 2019, limite strictement le nombre de mandats présidentiels à deux, consécutifs ou non. Pourtant, comme dans bien des pays africains, des rumeurs de pressions pour un troisième mandat ont émergé, alimentées par des groupes de soutien et des manifestations organisées. En interdisant ces démonstrations, Talon coupe court à toute tentative de manipulation et réaffirme son engagement à quitter le pouvoir à l’échéance prévue. Une posture qui rappelle celle de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui, après deux mandats (2009-2019), a résisté aux appels de ses partisans pour un troisième et a cédé la place à son successeur, Mohamed Ould Ghazouani.

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Le Président Touadera alias Baba Kongoboro devant les députés lors de son discours sur l’état de la nation le 28 décembre 2024. Photo la renaissance.

 

À Bangui, un président prêt à tout pour rester

 

À l’opposé, en République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra illustre un schéma bien plus sombre. Élu en 2016, réélu en 2020 dans des conditions contestées, Touadéra a fabriqué un référendum constitutionnel le 30 juillet 2023, adopté le 7 août suivant avec 95,27 % des voix selon les chiffres officiels manipulés. Ce projet, boycotté par l’opposition et la société civile, dénoncé comme une comédie par des observateurs, allonge le mandat présidentiel de cinq à sept ans et supprime la limitation à deux mandats. Objectif clair : ouvrir la voie à un troisième mandat en 2025, voire à une présidence à vie dans un pays ravagé par la guerre civile et la misère incroyable.

 

Mais ce n’est pas tout. Depuis des semaines, des jeunes désœuvrés sont payés,  parfois aussi peu que 500 francs CFA,  pour manifester dans les rues de Bangui et dans d’autres villes, réclamant ce troisième mandat. Ces marches, loin d’être spontanées, épuisent une population déjà lassée par l’instabilité et la violence. Au même moment, Touadéra s’appuie sur des mercenaires russes du groupe Wagner et des forces rwandaises pour maintenir son emprise, transformant la République centrafricaine en un État sous perfusion étrangère. Cette dépendance contraste cruellement avec la gestion autonome et souveraine du Bénin, où Talon dirige sans recourir à des forces extérieures pour asseoir son autorité, malgré la menace du terrorisme.

 

Bénin vs République centrafricaine : le jour et la nuit

 

Le parallèle entre les deux pays est frappant. Au Bénin, souvent surnommé le « Quartier latin de l’Afrique » pour son passé de modèle démocratique, Talon impose une gouvernance qui, bien qu’imparfaite et critiquée par certains pour son autoritarisme dans d’autres domaines (comme la répression de l’opposition en 2019), refuse les dérives monarchiques. À Bangui, Touadéra incarne une nuit sans fin : un pouvoir qui manipule, menace et s’accroche, au détriment d’un peuple parmi les plus pauvres du monde, selon les indices de développement de l’ONU.

 

Là où Talon anticipe et bloque les tentatives de culte de la personnalité, Touadéra les encourage et les finance. Là où le Bénin avance avec une stabilité relative et une économie en progrès (infrastructures routières, électrification), la République centrafricaine sombre dans un chaos entretenu, où les groupes armés et les mercenaires dictent la loi, et l’électricité et l’eau manquent dans tout le pays. Par contre, le Bénin, pour beaucoup d’Africains, évoque une modernité maîtrisée, presque un « Paris » en miniature ; Bangui, elle, reste synonyme de désespoir et de désordre, livrée aux mafieux camerounais et russes.

 

Une leçon pour l’Afrique

 

Patrice Talon, avec cette interdiction des manifestations de soutien, marque l’histoire non seulement du Bénin, mais aussi de l’Afrique. Il rappelle qu’un dirigeant digne sait qu’il n’est qu’un maillon dans une chaîne, précédé et suivi par d’autres. À l’inverse, Touadéra symbolise une vieille garde africaine qui s’accroche au pouvoir, quitte à hypothéquer l’avenir de son pays. Si le Bénin n’est pas exempt de critiques – l’opposition y dénonce parfois une démocratie en recul –, il offre aujourd’hui un contraste éclairant avec la République centrafricaine. Entre le jour et la nuit, l’Afrique a besoin de plus de lumière. Talon, en 2025, semble décidé à en allumer une, tandis que Touadéra, à Bangui, préfère l’obscurité….

 

Par Alain Nzilo

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