Centrafrique : exactions des mercenaires russes à Badàlé et Tatàlé, des villageois pris en étau entre Wagner et les rebelles

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Centrafrique : exactions des mercenaires russes à Badàlé et Tatàlé, des villageois pris en étau entre Wagner et les rebelles

 

Centrafrique : exactions des mercenaires russes à Badàlé et Tatàlé, des villageois pris en étau entre Wagner et les rebelles
Un conducteur de moto à la sortie du village Kouki, près de Bossangoa. CopyrightCNC

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Les villages de Badàlé et Tatàlé, situés respectivement à 50 et 45 kilomètres de Bozoum, dans la préfecture de l’Ouham-Pendé, ont été la cible d’exactions commises par des mercenaires russes du groupe Wagner la semaine dernière. Les habitants ont été arbitrairement arrêtés, ligotés et battus par ces hommes armés, qui les ont accusé de les avoir caché des informations sur la position des groupes rebelles de la CPC. Pris entre deux feux, les civils subissent à la fois les représailles des insurgés et la répression des forces progouvernementales.

 

Une opération crapuleuse menée simultanément dans les deux villages

 

D’après plusieurs témoignages, les attaques ont eu lieu en même temps à Badàlé et Tatàlé. Des hommes en armes, identifiés comme des mercenaires russes du groupe  Wagner, sont arrivés en véhicule et à moto, pénétrant dans les villages sans prévenir. Ils ont rassemblé plusieurs habitants, les ont attachés aux arbres et les ont commencé à rouer de coups, exigeant qu’ils révèlent la position des rebelles de 3R opérant dans la localité.

 

Face aux questions des assaillants, les villageois, qui affirment ne rien savoir de la position des rebelles de la CPC, ont été cruellement passés à tabac. Après ces violences, les mercenaires ont fouillé leurs habitations, emportant de l’argent, des chaises en plastique et divers biens avant de repartir sur Bozoum.

 

Une population coincée entre Wagner et les groupes rebelles

 

Les habitants de Badàlé et Tatàlé dénoncent une situation intenable, où les deux camps les accusent de complicité avec l’ennemi. Les rebelles les soupçonnent de fournir des informations aux FACA et à Wagner, tandis que ces derniers les accusent de soutenir les rebelles.

 

Cette double accusation place la population locale dans une position extrêmement précaire. Selon plusieurs sources, certains villageois ont déjà été enlevés et torturés à la fois par les rebelles et par les mercenaires russes, chacun les soupçonnant d’aider l’autre camp. « Quand les rebelles passent, ils nous frappent parce qu’ils pensent qu’on collabore avec l’armée. Puis, quand Wagner arrive, ils nous frappent aussi en disant qu’on protège les rebelles. On est bloqués des deux côtés, et on ne sait plus quoi faire,», confie un habitant de Badali interrogé par la rédaction du CNC.

 

Une détresse grandissante face à l’inaction des autorités et de la MINUSCA

 

Devant ces violences répétées, les villageois de Badali et Tatali se disent abandonnés. Certains accusent la MINUSCA de fermer les yeux sur les abus commis par les mercenaires russes et les forces armées centrafricaines. « Ils sont censés nous protéger, mais ils ne font rien. On dirait qu’ils travaillent pour Wagner et le gouvernement,» lance un habitant de Tatali.

 

Du côté des autorités centrafricaines, aucun signe de soutien à la population, le gouvernement les accuse exactement comme les Wagner l’ont fait. L’alliance entre Bangui et le groupe Wagner empêche toute dénonciation des exactions commises par ces mercenaires, renforçant le sentiment d’impunité et d’abandon ressenti par la population.

 

Un quotidien rythmé par la peur et l’insécurité

 

Dans un contexte où la violence ne cesse de s’intensifier, les habitants de Badàlé et Tatàlé vivent dans la peur permanente. Les représailles des rebelles, combinées aux opérations punitives de Wagner et des FACA, les laissent sans recours ni protection. « On souffre des rebelles, on souffre de Wagner, et on souffre du gouvernement. Qui peut nous aider ?», interroge un villageois.

 

Alors que les tensions s’aggravent dans l’Ouham-Pendé, les populations locales continuent de subir les conséquences d’un conflit qui les dépasse, prises au piège entre deux forces qui les considèrent comme des ennemis potentiels.

 

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