Une femme prend la tête du quartier d’Ingona à Gamboula, madame Philomène Ouemain
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Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
La commune de Basse-Bombay, dans la Mambéré-Kadéi, compte désormais une nouvelle chef de quartier. Philomène Ouemain a été officiellement intronisée samedi dernier à la tête du quartier d’Ingona, lors d’une cérémonie présidée par le sous-préfet Zéphérène Goyos.
Élue par acclamation en septembre 2024, elle a pris ses fonctions lors d’une cérémonie présidée par le sous-préfet de Gamboula, Zéphérène Goyos, et en présence de Sylvain Boubou, président de la délégation spéciale de la commune de Basse-Bombay. Cette intronisation est présentée comme une avancée en matière d’égalité des genres, mais la réalité du terrain pose encore de nombreuses questions.
Une exception dans un système verrouillé
La commune de Basse-Bombay compte 83 chefs de quartiers et villages, mais seules trois femmes ont été nommées à ce poste. Si certains saluent cette désignation comme un progrès, la structure traditionnelle du pouvoir reste profondément masculine.
Robert Banoubaza, pasteur retraité vivant à Kourouna, à 15 km de Gamboula, a exprimé sa joie en voyant Philomène Ouemain accéder à cette fonction. “Auparavant, on disait que seuls les hommes pouvaient être chefs”, a-t-il déclaré, reconnaissant ainsi le changement que représente cette nomination.
Mais cette ouverture est-elle sincère ? Aura-t-elle réellement les moyens d’exercer son autorité sur un système qui n’a jamais été pensé pour intégrer les femmes ?Un test grandeur nature pour la politique locale de genre.
En effet, ces dernières années, le gouvernement met en avant la promotion des femmes dans l’administration locale, sous couvert de modernisation et de cohésion sociale. Mais au-delà des discours, ces avancées restent symboliques si elles ne s’accompagnent pas de réels changements structurels.
Philomène Ouemain devra faire face à de nombreux défis, notamment :
- L’acceptation de son autorité par la communauté et les autres chefs traditionnels.
- Les résistances internes qui peuvent limiter son pouvoir réel.
- Le manque de ressources et de soutien pour mener à bien ses missions.
Sans une véritable volonté politique et un accompagnement concret, ces nominations resteront de simples vitrines utilisées pour plaire aux bailleurs internationaux, sans impact réel sur la gestion locale.
Un avenir incertain pour les femmes dans la gouvernance locale
Si la nomination de Philomène Ouemain est une avancée, elle devra être suivie d’actions concrètes pour que ces initiatives ne restent pas isolées.
Il ne suffit pas de nommer des femmes à des postes de responsabilité pour parler de progrès. Elles doivent avoir les mêmes moyens, le même respect et la même liberté de gouvernance que leurs homologues masculins.
Sans cela, ces nouvelles cheffes de quartier risquent d’être de simples figures décoratives, sans réel pouvoir de décision, utilisées uniquement pour montrer une ouverture qui n’existe pas en réalité.
Le véritable test commencera maintenant : Philomène Ouemain pourra-t-elle réellement exercer son rôle, ou sera-t-elle rapidement freinée par un système qui ne laisse aucune place aux femmes dans la gouvernance locale ?
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