La transhumance, une nouvelle source de violences en Centrafrique

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La transhumance est encore source de violences en Centrafrique

 

La transhumance est encore source de violences en Centrafrique
Une dizaine des boeufs au bord de la-route entre Bossemptele et Baoro . CopyrightCNC

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 De nombreuses conférences ont eu lieu au cours de l’année 2024 afin d’instaurer le dialogue entre les agriculteurs locaux et les éleveurs en transhumance. En dépit des discussions, les violences persistent en RCA.

 

Au cours du mois de novembre, des conférences ont eu lieu dans plusieurs préfectures (Nana-Gribizi, Ouham-Fafa, Vakaga et Kémo), durant lesquelles des membres de la MINUSCA, des éleveurs, des agriculteurs et des représentants de l’autorité se sont réunis. Cette rencontre avait permis d’exposer les sources des violences et de proposer des solutions, comme le renforcement de la sécurité autour des couloirs de transhumance, une meilleure visibilité sur la limite entre les terres agricoles et les couloirs, une meilleure protection des troupeaux et favoriser les discussions avec les locaux. Des améliorations ont été constatées et le taux de violence a baissé.

Mais les conflits persistent, c’est pourquoi la MINUSCA a réitéré il y a quelques jours son engagement dans la résolution des affrontements liés à la transhumance en République Centrafricaine. Cet engagement inclut la protection des civils et le soutien des autorités. Le 3 janvier, selon l’OCHA, des sources auraient signalé l’agression très violente d’une personne, qui a été grièvement blessée, dans le village de Macharou, près de Birao. Cette agression survient après des accusations d’agriculteurs envers les éleveurs transhumants, d’avoir laissé leur bétail détruire des champs.

Une réelle menace pour la situation sécuritaire du pays

Les violences liées à la transhumance peuvent être des agressions physiques, des vols de bétail, des destructions de champs, des pillages, et dans les plus graves des cas, des enlèvements et des meurtres. En 2023, d’après des faits rapportés à la Radio Ndeke Luka, un jeune agriculteur centrafricain qui chassait des bœufs de son champ a été assassiné froidement par un éleveur soudanais. Les parents ont tué l’assassin de leur fils, ce qui a provoqué des représailles d’autres éleveurs, qui ont brûlé des maisons et des champs.

La transhumance peut être définie comme le « mouvement saisonnier d’un bétail » d’une région à une autre. Les éleveurs qui traversent les régions en Centrafrique viennent du Tchad, du Niger, du Cameroun et du Soudan pendant la saison « sèche ». Lors de ce voyage, il arrive fréquemment que les animaux abîment les champs des agriculteurs locaux et polluent les sources d’approvisionnement en eau en voulant boire et se nourrir. Il arrive aussi que les agriculteurs cultivent dans les couloirs de transhumance, passages destinés aux éleveurs, ce qui oblige ces derniers à passer ailleurs, donc à traverser les terres agricoles. Les limites entre les champs et les couloirs de passages ne sont pas toujours claires, ce qui entraîne des tensions. Les points d’eau sont des lieux propices aux conflits, car ils sont vitaux pour l’agriculture et pour le bétail des transhumants, mais ils sont surtout insuffisants. D’un côté comme de l’autre, les locaux et les éleveurs transhumants subissent d’importantes pertes économiques.

Les agressions liées à la transhumance sont considérées comme un des facteurs de l’instabilité en RCA. Les violences qui en résultent sont une vraie menace pour la paix et la sécurité, les populations vivent dans la peur. En 2022, il y a eu entre 20 et 60 conflits dans les régions de Delena, Miamere, Diki et Tiri. Les hostilités entre les agriculteurs locaux et les éleveurs transhumants ont provoqué 2475 déplacements internes. Les femmes et les enfants, qui sont chargés de travaux comme le réapprovisionnement en eau, sont exposés aux violences basées sur le genre, vols, menaces et enlèvements. Par peur, certains enfants n’osent plus aller à l’école. Malgré une opportunité de favoriser les échanges économiques et commerciaux, la transhumance a entraîné plus de points négatifs que positifs.

 

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