Martin Ziguelé prévient : “Nous ne participerons pas à des élections en trompe-l’œil qui servent juste à cocher des cases”
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Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) hausse le ton face aux nouvelles dispositions constitutionnelles qui encadrent les élections de 2025. Martin Ziguélé, figure de l’opposition, dénonce une constitution taillée sur mesure pour exclure certains candidats, à travers l’introduction d’un concept controversé : la “centrafricanité d’origine”.
Cette disposition constitutionnelle inédite bouleverse le paysage politique centrafricain. La nouvelle Constitution, adoptée en 2023 sur la pression des russes du groupe Wagner et de Vladimir Poutine, introduit le concept de “centrafricanité d’origine”, exigeant des candidats à la présidence qu’ils soient nés de parents eux-mêmes centrafricains : une règle qui pose de nombreuses questions dans un pays né seulement en 1960.
Cette exigence pose un problème pratique majeur : comment prouver la nationalité des parents dans un pays où l’état civil était quasi inexistant avant l’indépendance ? “Comment vérifie-t-on si vos parents sont des centrafricains d’origine puisque la République centrafricaine n’existait pas avant 1960 ?”, interroge Martin Ziguélé.
Le texte constitutionnel, rédigé “en secret par un groupe des personnes inconnues” selon l’opposition, avant d’être présenté à la population, ajoute une nouvelle couche de complexité au processus électoral. Au-delà de l’interdiction classique de la double nationalité, cette disposition crée une hiérarchie entre citoyens centrafricains.
Le Bloc républicain pour la défense de la constitution, qui regroupe plusieurs partis d’opposition, dénonce une manœuvre visant à écarter certains candidats potentiels des élections présidentielles de 2025. Cette restriction s’ajoute à d’autres obstacles limitant la participation politique.
L’Autorité Nationale des Élections, chargée d’appliquer ces nouvelles règles, est elle-même contestée. L’opposition via Martin Ziguelé la décrit comme “un appendice du pouvoir”, remettant en cause sa capacité à organiser des élections équitables dans ce nouveau cadre juridique.
Le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, lors de sa visite dans le pays, a été alerté sur ces questions. L’opposition lui a rappelé que la Centrafrique “n’est pas un pays post-conflit” mais reste “en conflit”, soulignant l’importance d’un cadre électoral inclusif pour la stabilité du pays.
Devant de telles restrictions, l’opposition, par la voix de Ziguelé, menace de boycotter les futures élections. “Nous ne participerons pas à des élections en trompe-l’œil qui servent juste à cocher des cases”, prévient Martin Ziguélé, appelant à un dialogue national pour réviser ces dispositions constitutionnelles discriminatoires.
Dans un pays déjà fragilisé par des années de conflit, où les tensions communautaires restent vives, cette nouvelle définition de la citoyenneté risque d’approfondir les divisions existantes et de compromettre le processus de réconciliation nationale.
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