Les éléphants de forêt de Dzanga-Sangha : Géants menacés de la RCA
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
À Dzanga-Sangha, la vie des villageois est rythmée par la présence des éléphants. Dernièrement, un groupe de 10 éléphants a détruit les bassins de pisciculture d’un village, montrant à quel point la cohabitation peut être difficile. Pour les habitants, c’est une réalité quotidienne qu’ils doivent accepter.
Les éléphants de cette région sont différents de leurs cousins des savanes. Plus petits, ils se déplacent avec une étonnante agilité dans la forêt dense. Leurs défenses légèrement rosées leur servent d’outils polyvalents, que ce soit pour chercher de la nourriture ou, malheureusement, pour dévaster les cultures des villageois.
La clairière de Dzanga Baï, que les locaux appellent affectueusement “le village des éléphants”, est le point de rassemblement de ces géants. Chaque soir, les familles d’éléphants s’y retrouvent pour creuser le sol à la recherche de sels minéraux. Les villageois observent comment les petits apprennent auprès des adultes, dans cette véritable école de la nature.
Les habitants racontent que la vie sociale des éléphants ressemble un peu à la leur. Les femelles restent en groupe, guidées par une matriarche expérimentée qui connaît tous les secrets de la forêt. Les mâles, plus solitaires, mènent leur vie à l’écart, ne rejoignant les groupes que périodiquement.
Le quotidien des villageois est marqué par les défis de cette coexistence. Les braconniers menacent constamment les éléphants, poussant les communautés à s’organiser. Les gardes forestiers, équipés de technologies, travaillent main dans la main avec les pisteurs BaAka, dont la connaissance ancestrale de la forêt est précieuse.
Les conflits sont fréquents autour des villages. Avec la réduction de leur habitat, les éléphants s’aventurent de plus en plus dans les zones cultivées. Pour les agriculteurs, voir une récolte entière détruite en une nuit est une réalité déchirante qui se répète trop souvent.
Pourtant, les communautés locales développent des solutions. L’écotourisme apporte des revenus qui aident à compenser les pertes. Les jeunes du village se forment pour devenir éco-gardes, et les écoles sensibilisent les enfants à l’importance de préserver ces animaux.
Les villageois apprennent des chercheurs que les éléphants communiquent par des infrasons sur plusieurs kilomètres, une découverte qui provoque l’admiration même chez ceux qui subissent leurs dégâts.
Pour les habitants de Dzanga-Sangha, ces éléphants représentent à la fois un défi et une richesse. Quand ils détruisent les cultures ou les bassins de poisson, la colère est réelle. Mais les anciens rappellent souvent que la forêt a besoin des éléphants : ils dispersent les graines, maintiennent les clairières, et font partie intégrante de l’écosystème.
Un sage du village résume bien la situation : “Les éléphants sont comme des voisins difficiles mais nécessaires. Ils étaient là avant nous, et notre devoir est de trouver comment vivre avec eux”.
Cette cohabitation entre humains et éléphants à Dzanga-Sangha illustre parfaitement les défis de la conservation en Centrafrique. Entre les dégâts dans les cultures, les incidents avec les bassins piscicoles, et la majesté d’un troupeau traversant paisiblement la forêt, c’est toute la complexité de la vie dans cette région qui se révèle. Les villageois continuent d’écrire cette histoire partagée, cherchant jour après jour le délicat équilibre entre leurs besoins et la préservation de ces géants de la forêt.
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