Mboki : une ville au bord de la famine
Bangui, 24 octobre 2023 (CNC) – Dans la petite ville de Mboki, située dans la sous-préfecture du Haut-Mbomou en République centrafricaine, une crise humanitaire imminente se profile à l’horizon. Cette localité autrefois paisible est aujourd’hui en proie à une série de problèmes dévastateurs qui menacent la survie de ses habitants.
La principale cause de cette tragédie qui se prépare est l’absence quasi totale de récoltes cette année. Les groupes armés qui sévissent dans la région ont semé le chaos, rendant la culture impossible pour de nombreuses familles. Cette situation est aggravée par une inflation galopante sur l’unique marché local. Les prix des denrées alimentaires de base ont atteint des niveaux astronomiques, rendant l’accès à une alimentation adéquate un véritable défi pour la population locale.
A cela s’ajoutent les états des routes menant à la ville qui sont également dans un état de délabrement très très avancé, ce qui entrave la livraison de l’aide humanitaire et l’approvisionnement en denrées essentielles.
À quelques 60 kilomètres à l’ouest de Mboki se trouve une ville, Obo. Elle aussi touchée par la crise pour ne pas dire, la mère génitrice de cette crise. Les étals du marché de Mboki sont désespérément vides, avec une pénurie alarmante de produits de base, y compris des fruits et des légumes. L’insécurité persistante dans la région complique davantage les approvisionnements et entraîne des vols et des pillages. Les prix des produits disponibles ont grimpé en flèche, reléguant l’accès à ces articles de première nécessité aux plus fortunés.
Selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM), 60 % de la population centrafricaine souffre de la faim. Ce chiffre est d’autant plus alarmant dans la préfecture de Haut-Mbomou, dont Obo est le chef-lieu, où il atteint 80 %. Cela signifie que près de deux personnes sur trois sont en situation de famine complète. La crise alimentaire s’aggrave à mesure que les denrées deviennent rares et hors de prix.
Sur le marché central de Mboki, les prix sont prohibitifs. Un sac de farine se vend à 95 100 mille francs CFA, un sac de sucre à 87 500 à 90 000 francs CFA, et un sac de riz de 50 kilos à 55 000 francs CFA. Les produits de base, tels que la sardine en conserve et le savon, sont également devenus inabordables pour de nombreuses familles.
Le manioc, aliment de base en République centrafricaine, connaît une flambée des prix encore plus alarmante. Un sceau de 10 litres se vend actuellement entre 2 500 et 3 000 francs CFA, rendant son accès difficile pour de nombreuses familles. Les oignons sont vendus à 6 000 francs CFA le kilo, tandis que l’ail atteint 8 000 francs CFA. Malheureusement, ces produits sont souvent importés du Soudan, mais les frontières étant fermées en raison de la guerre civile dans ce pays, les approvisionnements sont rares.
La situation est encore compliquée par le manque cruel d’eau potable à Mboki. Les 12 forages de la ville sont en panne, laissant une seule source pour subvenir aux besoins de toute la population. Pendant la saison des pluies, les habitants s’approvisionnent en utilisant l’eau de pluie, mais que se passera-t-il pendant la saison sèche qui approche rapidement, lorsque les réserves forestières seront épuisées ?
Face à ces défis monumentaux, la population de Mboki est désespérée, et la ville est au bord de la catastrophe naturelle. Si des mesures immédiates ne sont pas prises par les ONG humanitaires et le gouvernement du putschiste Touadera, la ville de Mboki plongera bientôt dans une crise humanitaire majeure. Les habitants sont confrontés à des difficultés insurmontables, et leur survie dépend largement de l’aide extérieure. Il est temps d’agir pour prévenir une tragédie humanitaire à Mboki et apporter un soulagement bien nécessaire à cette communauté vulnérable.
Par Fidèle ZEGUINO
Correspondant du CNC dans le grand sud-est
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