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Centrafrique : communiqué de presse du conseil de sécurité des Nations-Unies sur la RCA.

Centrafrique : communiqué de presse du Conseil de sécurité des Nations-Unies sur la République centrafricaine (27 février 2018).

 

 

 

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SC/13226-PKO/707

 

 

La déclaration de presse du Conseil de sécurité suivante a été publiée aujourd’hui par le Président du Conseil, Mansour Ayyad Sh.

 

Les membres du Conseil de sécurité se sont rencontrés le 22 février 2018 pour examiner la situation en République centrafricaine et les activités de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Ils ont été informés par le représentant spécial du Secrétaire général pour la République centrafricaine et chef du MINUSCA, parfait Onanga-Anyanga, représentant spécial de l’Union africaine en République centrafricaine, Bédializoun Moussa Nébié, le Président du Comité des sanctions créé en application de la résolution 2127 (2013) concernant la République centrafricaine, l’Ambassadeur Bernard Tanoh-Boutchoue, le directeur général de l’état-major de l’Union européenne, le général ESA Pulkkinen, et le Président de la Commission du bâtiment de la paix de la configuration de la République centrafricaine, l’Ambassadeur Omar Hilale.

 

Les membres du Conseil de sécurité ont renouvelé leur appui au Président Faustin-Archange Touadera et à son gouvernement et se sont félicités de nouveau de ses efforts pour faire progresser le dialogue avec les groupes armés et la réconciliation nationale et pour étendre l’autorité de l’État dans toutes les parties du le pays. Ils se sont notamment félicités du déploiement des préfets et des sous-préfets, de la reprise des sessions pénales à Bouar et à Bangui, des efforts déployés pour mettre en œuvre la Cour pénale spéciale, ainsi que des premiers résultats du désarmement, de la démobilisation et projet pilote de réintégration avec l’intégration d’anciens éléments de groupes armés dans les forces armées. Ils ont demandé aux autorités de la République centrafricaine de poursuivre leurs efforts pour mettre en œuvre des mesures transparentes et inclusives qui s’attaqueront aux causes profondes de l’instabilité, permettront de stabiliser et de réconcilier en République centrafricaine et rétablir l’autorité effective de l’État sur l’ensemble du territoire de la République centrafricaine, pour lutter contre l’impunité en rétablissant l’administration de la magistrature et du système de justice pénale, pour réaliser la réforme des forces armées de la République centrafricaine et les forces de sécurité internes afin de mettre en place des forces de sécurité multiethniques, républicaines, professionnelles et bien équipées, afin d’assurer l’inclusion et l’efficacité, le désarmement, la démobilisation, la réintégration et le rapatriement des groupes armés, et de établir une gestion financière publique efficace afin de couvrir les dépenses liées au fonctionnement de l’État, de mettre en œuvre des plans de reconstitution précoce et de revitaliser l’économie.

Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur appui à l’initiative africaine pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine et à sa feuille de route qui a été adoptée à Libreville le 17 juillet 2017 et qui constitue le cadre principal d’une politique solution en République centrafricaine, comme convenu par les autorités de la République centrafricaine et sous leur direction. Ils se sont félicités du lancement des consultations menées par le panel de l’initiative africaine et ont encouragé le groupe d’experts à travailler de manière cohérente et à mettre en œuvre un dialogue ambitieux et inclusif avec les groupes armés, ainsi que tous les segments de la société, en promouvant la pleine et participation effective des femmes à ce processus, avec l’appui continu de l’MINUSCA et d’autres partenaires, afin de parvenir à un accord politique global. Ils ont également encouragé le Président Touadera à cimenter et à élargir la propriété nationale du processus de paix, en étroite collaboration avec le groupe spécial. Ils ont souligné que le rôle et la contribution continus de l’Union africaine, de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), de la Conférence internationale sur la région des grands lacs et des pays voisins demeurent essentiels pour la promotion de paix et stabilité durables en République centrafricaine. Ils ont exigé que tous les groupes armés déposent leurs armes et s’engagent de manière constructive dans le processus de paix immédiatement et sans condition.

Les membres du Conseil de sécurité se sont dits préoccupés par les affrontements en cours entre les groupes armés en République centrafricaine et les attaques contre les civils, en particulier celles perpétrées sur une base communale, les casques bleus des Nations Unies et les les travailleurs, ainsi que l’incitation à la haine et à la violence ethniques et religieuses, qui continuent de déstabiliser le pays et de causer de lourdes pertes civiles et des déplacements de population importants malgré l’accord des parties au conflit à une immédiate cessation des hostilités. Ils ont en particulier condamné énergiquement les récentes violences qui se sont déroulées à Paoua, dans la partie nord-ouest de la République centrafricaine, et ont entraîné le déplacement de près de 60 000 personnes déplacées et de 20 000 réfugiés.

Les membres du Conseil de sécurité ont déploré toutes les attaques contre des civils, les attentats contre les hôpitaux en violation du droit international humanitaire, ainsi que les abus et violations des droits de l’homme, y compris ceux impliquant des violences sexuelles et sexistes dans conflit, et le recrutement d’enfants par des groupes armés, et a réitéré la nécessité urgente et impérative de tenir responsables responsables de tels abus et violations, indépendamment de leur statut ou affiliation politique.

Les membres du Conseil de sécurité se sont déclarés profondément préoccupés par la situation humanitaire en République centrafricaine, y compris le nombre sans précédent de plus de 545 000 réfugiés et de 688 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, où la moitié des population a besoin d’une aide humanitaire. Ils ont réitéré leur demande que toutes les parties autorisent et facilitent l’accès complet, sûr, immédiat et sans entrave à la livraison en temps voulu de l’aide humanitaire aux populations dans le besoin. Ils ont encouragé les États membres à accélérer le financement pour répondre de façon urgente aux besoins humanitaires du pays.

Les membres du Conseil de sécurité ont rappelé l’adoption de la résolution 2399 (2018) et ont souligné à cet égard l’importance cruciale d’une mise en œuvre effective du régime de sanctions, y compris le rôle clé de la République centrafricaine les autorités, les États voisins, ainsi que les organisations régionales et sous-régionales à cet égard. Ils ont rappelé que le fait de commettre des actes d’incitation à la violence, en particulier sur une base ethnique ou religieuse, puis de s’engager ou de soutenir des actes qui sapent la paix, la stabilité ou la sécurité de la République centrafricaine peut désormais constituer une base pour désignations de sanctions en application de la résolution 2399 (2018).

Les membres du Conseil de sécurité se sont félicités de la visite du Secrétaire général en République centrafricaine du 24 au 27 octobre 2017 et ont renouvelé leur appui énergique à son représentant spécial, parfait Onanga-Anyanga, et à MINUSCA dans la mise en œuvre de son mandat à l’appui des autorités de la République centrafricaine, en particulier la protection des civils, y compris par une posture proactive et vigoureuse, l’appui au processus de paix et la création d’un environnement sûr pour la prestation de services humanitaires assistance conformément à la résolution 2387 (2017). En particulier, ils ont rendu hommage à MINUSCA pour son opération «Mbaranga» à Paoua en janvier pour protéger les civils. Ils ont également encouragé les efforts entrepris pour continuer à optimiser le rendement de la MINUSCA et attendaient avec impatience les rapports sur la performance des pays fournissant des contingents et des services de police. À cet égard, ils ont pris note de l’enquête spéciale indépendante sur les attaques graves contre des civils qui a eu lieu dans les préfectures de South-Eastern du 1er mai au 31 août 2017 et de la réponse de MINUSCA à ces incidents, et a demandé au Secrétariat et MINUSCA de rendre compte de la mise en œuvre de ses recommandations. Ils se sont enfin félicités des efforts actuels déployés par le Secrétariat pour générer sans délai les forces supplémentaires autorisées afin d’accroître la souplesse et la mobilité de MINUSCA conformément au paragraphe 32 de la résolution 2387 (2017) du dispositif.

Les membres du Conseil de sécurité ont pris note des diverses mesures prises par les MINUSCA et les pays qui fournissent des contingents et des services de police pour lutter contre l’exploitation et les abus sexuels, ce qui a entraîné une réduction des cas signalés, tout en exprimant de graves inquiétudes au sujet des allégations de l’exploitation et des abus sexuels qui auraient été commis par les soldats de la paix en République centrafricaine, ainsi que des forces non-Unies, et a réitéré la nécessité pour les pays fournissant des contingents et de la police, et, le cas échéant, MINUSCA, de promptement enquêter sur ces allé gations.

Les membres du Conseil de sécurité se sont félicités des travaux menés par la mission d’instruction militaire de l’Union européenne en République centrafricaine (EUTM-RCA), ainsi que du soutien d’autres partenaires internationaux et régionaux à la formation et au renforcement des capacités des forces nationales de sécurité et de défense, et a souligné l’importance d’une coordination efficace avec MINUSCA et EUTM-RCA à cet égard. Ils ont également pris note de la bonne collaboration en cours entre le gouvernement centrafricain et les partenaires internationaux, notamment MINUSCA et EUTM-RCA, pour préparer le redéploiement durable des forces armées centrafricaines formées par EUTM-RCA dans le cadre plus large de l’extension de l’autorité étatique et de la sécurité.

Les membres du Conseil de sécurité se sont félicités de l’engagement pris par le Secrétaire général de présenter des recommandations sur l’appui que MINUSCA pourrait apporter au redéploiement progressif et coordonné des unités des forces armées centrafricaines formées par EUTM-RCA pour le Conseil de sécurité, pour examen et approbation éventuelle, au plus vite le 15 mai 2018, conformément au paragraphe 43 a IV du dispositif de la résolution 2387 2017.

 

 

NDLR : traduction personnelle et non officielle.

 

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