Centrafrique : le PUR interdit à ses militants de participer au défilé du 1er décembre et à toutes les manifestations festives
Bangui 16 novembre 2017, CNC.
Par : Eric NGABA
A la veille des fêtes de fin de l’année 2017, le Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR) appelle ses militants, sympathisants, la diaspora, ainsi que tous les Centrafricains à ne pas prendre part au défilé du 1er décembre, et autres manifestations festives. Ce jeune parti dirigé par Eddy Symphorien KPAREKOUTI, a estimé que participer à ces manifestations festives c’est de célébrer l’occupation du territoire, la destruction et l’exploitation illégale des richesses par des bandes armées.
L’insécurité chronique en République Centrafricaine inquiète de plus en plus les Centrafricains. Malgré l’arrivée au pouvoir des autorités issues des urnes et la présence des casques bleus de la Mission onusienne, le pays continue de faire face à l’instabilité sécuritaire et humanitaire qui endeuille les civils.
Face à cette situation, le PUR appelle les Centrafricains à boycotter le défilé du 1er décembre qui marque la fête de la proclamation de la République Centrafricaine et toutes les festivités de fin d’année organisés dans un contexte douteux.
« En réaction à l’inaction de l’Etat d’assurer la protection des civils, d’asseoir l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire et d’imposer la ligne de la paix aux faiseurs de la mort en Centrafrique : le Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR) fidèle à sa philosophie et son idéologie, décide de ne pas participer au défilé et à toutes les manifestations festives qui n’ont aucune signification. Le PUR appelle ses militantes, militants, sympathisantes et sympathisants, la diaspora, ainsi que tous les Centrafricains à refuser de célébrer l’occupation de nos territoires, la destruction et l’exploitation illégales de nos richesses et surtout à se réjouir sous un quelconque prétexte, de la mort de nos frères et sœurs livrés aux bandes armées sur les ¾ du territoire », déclare Eddy Symphorien Kparekouti, président du PUR.
Le 1er Décembre de chaque année, le peuple centrafricain commémore la fête de la proclamation de la République Centrafricaine, alors l’Oubangui Chari au temps colonial. Cette année, les Centrafricains célèbrent le 59ème anniversaire de la République.
Pour le PUR, cette date est un déclic dans l’évolution politique de ce pays indépendant depuis le 13 aout 1960. Le parti dénonce la célébration des festivités organisées par les autorités dans un contexte sécuritaire critique.
« Autant ces deux dates sont une occasion de réjouissance populaire, autant elles doivent interpeller les consciences de tous les Centrafricains et nous pousser à la réflexion et à la projection. Au moment où nous nous rapprochons de la date du 1er décembre, les autorités mettent tout en œuvre pour favoriser la plénitude de la Réjouissance populaire sans pour autant créer les conditions pour engager le peuple dans la réflexion tant l’heure est grave », ajoute le président du PUR.
Au lieu de faire face à ce problème crucial de la sécurité, le PUR remarque que les autorités du pays mettent l’accent sur la réjouissance dans la ville de Bangui afin de masquer, selon lui, le tissu de malheur qui couvre plus de 70% du territoire où des Centrafricains vivent comme des animaux.
« Le PUR propose que les Centrafricains profitent de cette journée pour engager des analyses autour des cinq verbes du Président Fondateur B. Boganda, Nourrir, Vêtir, Loger, Soigner, et Instruire pour mesurer l’échec de notre pays et engager une véritable prise de conscience nationale, condition sine qua none de la relance effective de ce pays. Une telle démarche permettra non seulement de penser à ce qu’il faut faire d’urgence mais aussi à tous nos frères et sœurs dont les conditions de vie sont au-delà de celles des animaux », renchérit Eddy Symphorien Kparekouti.
Par ailleurs, le Parti de l’Unité et de la Reconstruction engage les députés centrafricains à prendre la mesure du danger actuel qui est manifesté, d’après le PUR, par le rassemblement des groupes armés, leur perpétuelle mobilité, leur durcissement de position et le renforcement de leur capacité militaire à un moment où le plaidoyer en faveur du désarmement s’amplifie et le processus prend forme.
« Aujourd’hui il faut sauver le peu d’acquis qui existe avant de penser à faire autre chose car un embrasement sonnerait inéluctablement à notre descente à l’état d’animal », conclue le président du PUR.