Ouadda-Maïkaga : après l’assassinat du général Zakaria Damane par les Russes en 2022, son frère Omar Ghidya désormais dans le collimateur de la gendarmerie

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Ouadda-Maïkaga : après l’assassinat du général Zakaria Damane par les Russes en 2022, son frère Omar Ghidya désormais dans le collimateur de la gendarmerie

 

Ouadda-Maïkaga : après l’assassinat du général Zakaria Damane par les Russes en 2022, son frère Omar Ghidya désormais dans le collimateur de la gendarmerie
Le Général Zakaria Damane, filmé ici le 30 septembre 2017

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Dans la sous-préfecture de Ouadda-Maïkaga, Omar Ghidya, frère du général Zakaria Damane, assassiné atrocement en 2022 par les mercenaires russes du groupe Wagner, fait face à une interpellation mystérieuse par la gendarmerie.

 

Dans la commune rurale de Ouadda-Maïkaga, située à 204 kilomètres de Bria, dans la Haute-Kotto, République centrafricaine, une nouvelle affaire inquiétant frappe de plein fouet la famille de Zakaria Damane, un général du RPRC assassiné en 2022. Omar Ghidya, son frère, a récemment été la cible d’une tentative d’arrestation par la gendarmerie de Ouadda, une affaire qui rappelle la douleur d’un passé tragique d’une famille et pousse à s’interroger sur les intentions des autorités centrafricaines.

 

En effet, Omar Ghidya, comme les autres citoyens,  menait une vie calme à Ouadda-Maïkaga, loin des tensions politiques et sécuritaire du pays. Mais le jeudi dernier, le commandant de brigade de la gendarmerie, l’appelle au téléphone et lui demande de venir à la brigade pour une discussion. Omar, sans méfiance, s’y rend. Mais sur place, le ton change. Le C-B lui exige son téléphone portable, disant vouloir vérifier son contenu. Surpris et inquiet, Omar obéit, mais la situation lui semble étrange. Pourquoi fouiller son téléphone sans explication ? Craignant une arrestation injustifiée, il sort à vive allure et s’enfuit, courant comme un buffle blessé jusqu’à la base de la MINUSCA, la mission de l’ONU en Centrafrique, où il trouve refuge.

 

À la MINUSCA, Omar partage son désarroi. Il explique qu’il ne comprend pas pourquoi on s’en prend à lui. Il vit discrètement, sans lien avec des activités politiques ou controversées. Il évoque le sort de son frère, Zakaria Damane, général et ancien chef d’état-major du RPRC, tué le 12 février 2022 dans des circonstances atroces. Souvenez-vous, à cette époque, Zakaria, malade et retiré de la vie militaire, s’était installé à Ouadda-Maïkaga pour se consacrer à ses champs et à une petite activité minière. Ce jour-là, des mercenaires russes du groupe Wagner, à bord d’un véhicule militaire, se sont rendus à son domicile. Ne le trouvant pas, ils ont abattu sa femme et plusieurs de ses enfants, pillé la maison et volé une réserve de diamants. Plus tard, à 8 km de Ouadda-Maïkaga, sur la route du chantier minier de Pipi, ils ont croisé Zakaria, accompagné de son cousin et de quelques hommes non armés. Les mercenaires ont ouvert le feu. Étonnamment, les balles n’ont pas atteint Zakaria. Frustrés, ils l’ont roué de coups avec des bâtons, l’ont torturé, puis égorgé. Pire encore, ils ont piégé son corps et ceux de ses compagnons avec des mines, rendant leur récupération dangereuse.

 

Pendant plus d’une semaine, la famille n’a pas pu récupérer les corps, paralysée par la peur des mines. Ce n’est que le 20 février 2022, grâce à l’intervention du président Touadéra, que les mercenaires ont ramené le corps de Zakaria à ses proches, qui l’ont inhumé le lendemain. Cet assassinat, d’une violence inouïe, a choqué le pays. Pourtant, aucune enquête sérieuse n’a suivi, et la famille n’a reçu qu’une somme dérisoire,  100 000 francs CFA, selon des rumeurs,  pour apaiser leur douleur. Trois ans plus tard, ce drame reste une plaie ouverte.

 

Revenons à Omar Ghidya. Après sa fuite, la MINUSCA tente de clarifier l’affaire en contactant le C-B de Ouadda-Maïkaga. Elle demande des explications et la restitution du téléphone d’Omar. Le commandant refuse, affirmant que l’appareil contient des « informations » envoyées à Bangui pour une enquête. Quelles informations ? Quelle enquête ? Personne ne le sait. Cette opacité alimente les doutes. Omar, qui n’a jamais été informé d’un motif d’arrestation, se demande s’il est visé à cause de son frère. Est-ce une tentative d’intimidation ? Une vengeance ? Ou une tout autre affaire ? La saisie de son téléphone, sans justification, renforce l’impression d’un abus de pouvoir.

 

Cette affaire s’inscrit dans un contexte difficile en Centrafrique, où la justice est rare et les institutions souvent opaques….

Pour l’instant, Omar reste sous la protection de la MINUSCA, mais son avenir est incertain. Son téléphone, confisqué, est hors de portée, et l’enquête évoquée par le C-B reste un mystère. À Ouadda Maïkaga, les gens sont inquiets. Cette histoire reflète les défis d’un pays où la vérité est difficile à atteindre, où les familles endeuillées luttent pour la justice, et où la peur d’être ciblé sans raison plane.

 

 

 

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