Dialogue en catimini avec l’UPC, répression contre les Azandé : l’hypocrisie du gouvernement dénoncée par Dieudonné Ngoumbango

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Dialogue en catimini avec l’UPC, répression contre les Azandé : l’hypocrisie du gouvernement dénoncée par Dieudonné Ngoumbango

 

Dialogue en catimini avec l’UPC, répression contre les Azandé : l’hypocrisie du gouvernement dénoncée par Dieudonné Ngoumbango
Les rebelles de l’UPC, membree de la CPC-F

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Dans la capitale du Tchad, Ndjamena, l’État négocie discrètement avec l’UPC du chef rebelle Ali Darassa,  tout en réprimant les miliciens Azandé dans le Haut-Mbomou, une duplicité dénoncée avec vigueur par Dieudonné Ngoumbango.

 

Le Haut-Mbomou, région du sud-est de la République centrafricaine (RCA), est durement frappé depuis quelques semaines par une insécurité incroyable, avec des affrontements à Obo, Zémio, Mboki et Bambouti. Lors de l’émission Patara sur la radio Ndékè Luka, animée par Armando Yanguendji, trois intervenants ont débattu de la crise : Marcel Dimassé, ministre résident du Haut-Mbomou, Dieudonné Ngoumbango, président de la plateforme des partis centristes, et Michel Kombo-Yéki, ancien porte-parole du groupe Azandé Ani Kpi Gbé.

 

Au cœur des discussions, une accusation revient avec force : le gouvernement centrafricain adopte une approche à deux vitesses, dialoguant avec des groupes rebelles comme l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) tout en réprimant les miliciens Azandé Ani Kpi Gbé, qui ont pourtant combattu pour la sécurité locale. « Vous êtes allés négocier en catimini avec des groupes armés qui se sont attaqués à la République », a lancé Ngoumbango, pointant du doigt une hypocrisie dans la gestion de la crise.

 

Une lutte inégale contre les groupes armés

 

Les Azandé Ani Kpi Gbé ont émergé dans le Haut-Mbomou face à l’absence de l’État, prenant les armes pour chasser l’UPC, un groupe rebelle responsable d’exactions dans la région. Kombo-Yéki a rappelé que son mouvement, initialement armé de machettes et d’armes artisanales, a réussi à repousser l’UPC, libérant des localités comme Obo. Le gouvernement a reconnu ces efforts, intégrant 200 des 5 000 membres du groupe dans les Forces armées centrafricaines (FACA) après une formation dispensée par des instructeurs russes du groupe Wagner . Ces miliciens, dotés de numéros matricules, ont servi à travers le pays, de Bozoum à Bria, pour sécuriser des zones stratégiques.

 

Toutefois, la situation a dégénéré lorsque le gouvernement a tenté de désarmer ces 200 miliciens formés, une décision déclenchée par des incidents en 2024, notamment l’attaque d’un convoi de la MINUSCA à Zémio, attribuée aux autodéfenses non formées du groupe Azandé. Kombo-Yéki a insisté sur la distinction entre les miliciens intégrés, qui n’étaient pas impliqués dans cette attaque, et les 4 800 autodéfenses laissées sans encadrement. « Les gens qui ont été formés n’étaient pas sur le lieu de l’attaque », a-t-il déclaré, dénonçant une confusion dans les accusations portées contre son groupe. Malgré cela, les opérations de ratissage menées par les FACA et les Russes se sont intensifiées, ciblant les miliciens à Zémio et Mboki, où un civil et un ex-milicien ont été tués, et une vingtaine de maisons incendiées.

 

Des négociations opaques avec l’UPC

 

Pendant que les Azandé font face à la répression dans le Haut-Mbomou, le gouvernement est accusé de privilégier le dialogue avec l’UPC, un groupe perçu comme une menace nationale. Ngoumbango a critiqué ces négociations, qu’il qualifie de « catimini », menées notamment au Tchad dans le cadre du processus de Khartoum. « Vous êtes allés discuter avec des étrangers, des groupes armés qui se sont attaqués à la République », a-t-il reproché à Dimassé, soulignant que ces discussions se font sans transparence et au détriment des populations locales. Kombo-Yéki a renforcé cette critique, affirmant que des éléments de l’UPC restent actifs dans le Haut-Mbomou, opérant discrètement derrière des éleveurs. « Nous avons des gens qui parcourent la forêt, ils sont toujours là », a-t-il assuré, contredisant l’idée que l’UPC a été neutralisée.

 

Dimassé a rejeté l’idée d’une activité significative de l’UPC dans la région, demandant : « Qui vous a dit ça ? » Il a défendu les négociations avec l’UPC et les 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation) comme faisant partie d’un processus officiel, niant tout caractère secret. Cependant, il a admis que le gouvernement est engagé dans un dialogue avec les Azandé, citant des discussions avec Kombo-Yéki et une initiative pour désarmer une centaine de jeunes à Obo. Cette initiative, prévue pour un vendredi, a échoué en raison de la tension persistante et des rumeurs d’un désarmement forcé par les Russes.

 

Une répression qui alimente la méfiance

 

La tentative de désarmement des miliciens Azandé intégrés dans les FACA a suscité une profonde méfiance. Kombo-Yéki a rapporté que les 200 miliciens formés, craignant pour leur sécurité, ont fui Zémio pour se replier à Obo, emportant leurs armes. Il a souligné que quatre leaders du groupe ont été arrêtés et transférés à Bangui dans le cadre d’une enquête sur l’assassinat de deux présidents de la Commission Paix, et qu’il est lui-même sous mandat d’arrêt. « Si on m’arrête, qui va gérer le groupe ? » a-t-il interrogé, mettant en doute la volonté réelle de dialoguer.

 

Ngoumbango a qualifié le désarmement de « provocation », arguant que désarmer un militaire équivaut à l’exclure des FACA. « Quand on a un numéro matricule, on est devenu FACA », a-t-il déclaré, critiquant l’absence d’explications claires sur les raisons de cette mesure. Il a également déploré l’absence de dialogue préalable, notant que le gouvernement a privilégié la force, avec des opérations de ratissage qui ont aggravé la situation. À Zémio, un chef de village a été abattu après avoir tenté de fuir une interpellation, et à Mboki, les violences ont poussé la population à limiter ses activités, bien que le calme soit partiellement revenu.

 

Un contraste frappant dans la gestion des groupes

 

Le traitement différencié des Azandé et de l’UPC a alimenté un sentiment d’injustice. Kombo-Yéki a exprimé sa frustration face à l’inaction du gouvernement contre l’UPC, malgré sa présence continue dans la région. « Ils n’ont jamais fait des ratissages sur l’UPC et sur les 3R », a-t-il accusé, comparant cela à la répression ciblée contre son groupe. Ngoumbango a renforcé ce point, soulignant que les Azandé, qui se sont battus pour protéger leur région, sont traités comme des rebelles, tandis que des groupes étrangers bénéficient de négociations. Dimassé a contesté cette vision, affirmant que le dialogue avec les Azandé est en cours et que le chef de l’État soutient cette approche. Cependant, il a reconnu que les opérations militaires se poursuivent pour neutraliser les éléments armés ayant fui dans la brousse.

 

Les violences ont eu des répercussions immédiates sur la population. À Zémio, les activités restent paralysées, et une grande partie des habitants s’est réfugiée en RDC ou dans l’église catholique. À Obo, la peur d’un convoi russe a vidé la ville, bien que les services publics aient repris. À Mboki, la moitié des magasins sont rouverts, mais la tension persiste. À Bambouti, une réunion avec les FACA et la MINUSCA a tenté de rassurer la communauté, sans détails sur son impact. Ces événements, couplés aux accusations de duplicité, maintiennent le Haut-Mbomou dans un climat de crise aiguë….

 

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