Berberati : un centre de formation professionnelle à l’abandon, livré à l’aide internationale par le gouvernement

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Berberati : un centre de formation professionnelle à l’abandon, livré à l’aide internationale par le gouvernement

 

Berberati : un centre de formation professionnelle à l’abandon, livré à l’aide internationale par le gouvernement

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À Berberati, le centre de formation professionnelle, censé former la jeunesse, survit grâce à la MINUSCA, face à l’inaction totale du gouvernement centrafricain.

 

Le centre de formation professionnelle de Berberati, dirigé par Michel Gobera depuis 2021, offre des formations en électricité, soudure, maçonnerie, mécanique et coiffure. Mais il opère dans des conditions difficiles, avec des infrastructures insuffisantes. Un bâtiment réhabilité par la MINUSCA en 2022-2023 et un autre, construit par l’agence belge ENABEL avec quatre compartiments, constituent l’essentiel des lieux. Ces efforts internationaux ne compensent pas le vide laissé par l’État. Le gouvernement centrafricain n’a fourni aucun bâtiment, aucun financement, ni aucun plan pour moderniser ce centre censé former la jeunesse d’une région forestière et diamantifère.

 

Le manque de matériel pédagogique paralyse l’enseignement. Michel Gobera explique que les « entrants » nécessaires, comme les tissus pour la couture, les outils pour l’électricité ou les équipements pour la maçonnerie, font défaut. La MINUSCA a doté le centre de dix machines à coudre pédales, deux machines à broderie et deux machines boutonnières, avec des caisses à outils pour la mécanique et la maçonnerie. Mais ces dons, bien que précieux, restent insuffisants. En électricité, les outils sont utilisés avec précaution pour durer, tandis que d’autres filières, comme la soudure, manquent de ressources de base. Le ministère de l’Éducation, sollicité à plusieurs reprises, n’a envoyé ni matériel ni budget, laissant le centre bricoler pour survivre.

 

La pénurie d’enseignants qualifiés aggrave la situation. Seuls deux professeurs d’électricité, dépêchés de Bangui, sont disponibles. Pour la soudure, la mécanique et la maçonnerie, le centre fait appel à des professionnels locaux, souvent sans compétences pédagogiques. En coiffure, un atelier extérieur est sollicité pour compenser l’absence de formateurs. Michel Gobera a écrit au ministère pour demander une rémunération des enseignants, mais aucune réponse n’est parvenue. Ce manque de soutien démotive les formateurs, qui travaillent sans salaire, et compromet la qualité de l’enseignement dispensé aux apprenants.

 

Entre 2022 et 2023, le centre a formé une trentaine d’élèves en électricité et 28 en coiffure, dont 24 femmes. Cependant, l’insertion professionnelle reste un obstacle majeur. Berberati, dépourvue d’entreprises ou de grands chantiers, offre peu d’opportunités. Michel Gobera tente de nouer des contacts avec des ingénieurs en bâtiment pour placer ses diplômés, mais ces efforts échouent souvent. Quelques électriciens et couturières ont trouvé du travail, certains même à l’étranger, mais la majorité reste sans emploi. Dans une région où l’exploitation diamantifère attire les jeunes avec des promesses de gains rapides, l’absence d’entreprises locales et de soutien étatique rend l’insertion presque impossible.

 

La fréquentation du centre décline, aggravée par le manque de moyens financiers pour les apprenants. Les jeunes, issus de milieux pauvres, peinent à payer le transport ou les frais de scolarité. Michel Gobera note une baisse des inscriptions cette année, les apprenants réclamant des formations gratuites ou des bourses. Le gouvernement, qui pourrait subventionner ces coûts, reste absent. Cette situation pousse certains jeunes à abandonner leurs études pour rejoindre les chantiers miniers, où les revenus sont immédiats mais difficiles.

 

Le centre a envisagé un projet d’incubateur pour produire et vendre des biens, dans l’espoir de générer des revenus et de motiver les apprenants. Mais ce projet, comme les demandes d’équipements, de formateurs ou de fonds adressées au ministère, reste sans suite. La MINUSCA et ENABEL comblent partiellement les lacunes, mais leur aide ne peut remplacer une politique publique cohérente. Le gouvernement, par son silence et son inaction, laisse le centre de Berberati à la merci de donateurs étrangers, privant la jeunesse d’un avenir professionnel stable….

 

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