Dans la commune de Mbata,  à Belou, une école, 417 élèves pour un enseignant

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Dans la commune de Mbata,  à Belou, une école, 417 élèves pour un enseignant

 

Les élèves de la classe de CM2 entrain de faire cours de français dans le village de Belou, dans la commune de Mbata, préfecture de la Lobaye, au sud-ouest de la RCA, filmés par le journaliste de corbeaunews-centrafrique
Les élèves de la classe de CM2 entrain de faire cours de français dans l’arrondissement de Belou dans la commune de Mbata. Photo aCNC

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Dans l’arrondissement  de Belou, commune de Mbata, une école se dresse comme un phare dans la brousse centrafricaine. Mais derrière ses murs, l’école Bilou cache une réalité que connaissent trop bien nos établissements scolaires : celle de la débrouillardise face à l’abandon de l’État.

 

Un homme seul face à 417 enfants

 

Mesmin Aristide GONINAM-DENAMSE connaît bien les défis de l’éducation en République Centrafricaine. Arrivé cette année comme seul enseignant titulaire envoyé par le ministère, ce directeur de l’école de Belou porte à lui seul le poids de l’école publique dans ce coin reculé de la Lobaye.

 

“Vous voyez ces six salles de classe ?”, nous dit-il en nous accueillant dans son bureau dépouillé. “417 enfants de Mbata y étudient, mais l’État n’a envoyé qu’un seul maître. Moi”.

 

Face à cette situation, le directeur s’appuie sur trois maîtres-parents, ces enseignants communautaires que l’on retrouve dans tous nos villages, pour ne pas dire toutes les villes de provinces de la RCA. Payés par les parents d’Élèves, ils incarnent cette solidarité villageoise qui pallie les défaillances de Bangui.

Un enseignant dans une salle de classe de l'école de Belou, dans la commune de Mbata, dans la préfecture de la Lobaye, en RCA
Un enseignant dans une salle de classe. Photo CNC

 

La réalité du terrain centrafricain

 

Dans cette école de Mbata, la pédagogie s’adapte aux moyens du bord. Le directeur GONINAM-DENAMSE a choisi de prendre personnellement en charge les élèves de CM2, ces futurs candidats au concours d’entrée en sixième qui portent les espoirs de leurs familles. Les maîtres-parents se répartissent les autres niveaux : CI, CP2, et une classe combinée C1-C2.

 

“Nos enfants de Mbata ne sont pas moins intelligents que ceux de Bangui”, affirme-t-il avec conviction. “Mais regardez dans quelles conditions nous travaillons”.

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : chaque famille verse 200 francs CFA par mois pour payer les maîtres-parents, qui touchent entre 15 000 et 20 000 francs selon la collecte. Une somme dérisoire qui reflète la pauvreté de nos campagnes centrafricaines.

 

Les défis quotidiens de l’école centrafricaine

 

Au-delà du manque de personnel, l’école Bilou fait face aux mêmes problèmes que la plupart de nos établissements ruraux. Les frais d’examens pèsent lourd sur les familles, les corrections coûtent cher, et l’obtention des certificats devient un parcours du combattant.

 

“Techniquement, nous maîtrisons notre travail”, explique le directeur. “Nos élèves sont bien préparés. Mais c’est le volet financier qui nous tue“.

 

Cette réalité se répète dans tous les villages de la République Centrafricaine, où l’école publique gratuite reste un vœu pieux face aux besoins concrets du terrain.

 

Un cri à la nation centrafricaine

 

Avec une quarantaine d’élèves qui se préparent aux examens de fin d’année, l’école Bilou veut prouver que l’excellence peut naître même dans nos villages les plus reculés. “Ces enfants de Mbata peuvent devenir les cadres de demain pour la Centrafrique”, insiste M. GONINAM-DENAMSE.

 

Son appel aux autorités centrafricaines est précis : une école maternelle pour Belou, l’intégration des maîtres-parents dans la fonction publique, et l’envoi d’enseignants qualifiés dans nos zones rurales.

 

“La population de Mbata grandit“, souligne-t-il. “Nous avons besoin que l’État centrafricain nous accompagne pour former les citoyens de demain.”

 

L’espoir malgré tout

 

Dans son bureau spartiate de l’école Bilou, Mesmin Aristide GONINAM-DENAMSE incarne la détermination de ces enseignants centrafricains qui refusent de baisser les bras. Avec ses maîtres-parents, il maintient vivante la flamme de l’éducation dans ce village de la Lobaye.

 

Leur combat quotidien pose une question essentielle : comment la République Centrafricaine peut-elle se développer si elle abandonne l’éducation de ses enfants dans les villages ?

 

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