Sous tension : la bière de Wagner Wa-Na-Wa arrive à Cantonnier

Publié le 20 novembre 2023 , 7:35
Mis à jour le: 20 novembre 2023 4:03 pm

Sous tension : la bière de Wagner Wa-Na-Wa arrive à Cantonnier

 

L'arrivée à Béloko de la bière de Wagner Wa Na Wa
L’arrivée à Béloko de la bière de Wagner Wa Na Wa

 

 

Bangui, 21 novembre 2023 (CNC) – Le lundi 20 novembre 2023, une nouvelle secousse a traversé la République centrafricaine avec l’arrivée de la bière Vodka russe mise en bouteille à Bangui nommée “Wa Na Wa” produite par le groupe de mercenariat russe Wagner à Cantonnier, une ville centrafricaine frontalière du Cameroun. Cependant, cette arrivée a suscité un mécontentement palpable au sein de la population locale, et il est essentiel d’examiner de plus près les raisons derrière cette colère justifiée.

 

Les problèmes ont commencé le samedi 18 novembre précédent lorsque les petits commerçants, les coiffeurs et d’autres entrepreneurs locaux ont été brutalement chassés de leur emplacement près de l’église catholique locale par les autorités, sans aucune justification valable. Cette décision arbitraire a laissé les citoyens se demander pourquoi ces personnes dévouées à leur gagne-pain quotidien ont été expulsées de manière aussi inattendue. Les jeunes, les mères, et d’autres membres de la communauté étaient perplexes, cherchant des réponses à ce traitement injuste.

 

La surprise est venue lorsque les locaux ont découvert que leur espace précédemment occupé par ces petits commerçants a été attribué aux Russes du groupe Wagner pour l’installation de leur brasserie. Cette nouvelle a provoqué une vague de colère parmi la population, qui se demande pourquoi les autorités chassent les travailleurs locaux pour favoriser une entreprise étrangère dont les bénéfices ne semblent pas bénéficier ni au Trésor public, ni à la population locale. Pour les habitants de Cantonnier, cela est perçu comme une preuve supplémentaire que la justice de leur pays est en faveur des riches au détriment des plus démunis.

 

Il est important de noter que le groupe Wagner, malgré son activisme public et ses opérations en République centrafricaine, n’a pas contribué de manière significative au développement du pays. Au contraire, il semble avoir exploité divers secteurs, y compris les eaux et forêts, le transport, la justice, la sécurité, la défense, les finances et maintenant les petits commerces, pour ses propres intérêts. L’entreprise s’est récemment lancée dans la production et la vente de boissons alcoolisées, avec leur bière phare, “Africa TI l’or”.

 

Les Centrafricains se posent des questions légitimes sur la qualité et la sécurité de cette nouvelle bière. Les étiquettes de la bière de Wagner mentionnent qu’elle est fabriquée au cœur de Bangui, une zone résidentielle du centre-ville. Cette localisation soulève des inquiétudes quant à l’absence de contrôle de qualité microbiologique de ces boissons, et avec raison. Le groupe Wagner a un historique de réticence à toute forme de contrôle de ses activités dans le pays. Il est donc compréhensible que les citoyens s’inquiètent de la priorité accordée aux profits plutôt qu’à la sécurité alimentaire et à la santé publique.

 

Bien que Wagner prétende que son “Africa TI l’or” contienne 5% d’alcool, il est difficile de prendre cette affirmation pour argent comptant. Le manque de transparence et de supervision adéquate suscite des doutes quant à l’exactitude de cette déclaration. En outre, la quantité de malt nécessaire pour brasser un litre de bière (jusqu’à 200 grammes) peut susciter des interrogations sur la qualité du produit final.

 

Au finish, l’arrivée de la Vodka de Wagner Wa-Na-wa à Cantonnier suscite des préoccupations légitimes au sein de la population locale. L’expulsion injuste des petits commerçants pour faire place à une entreprise étrangère, le manque de contrôle de qualité et de transparence dans la production de la bière, ainsi que l’historique controversé du groupe Wagner en République centrafricaine soulèvent des questions quant à la priorité accordée au bien-être de la population locale. Il est essentiel que les autorités centrafricaines examinent de près cette situation et veillent à ce que les intérêts de leurs citoyens soient protégés et respectés.

 

Emmanuel  Gassawi

Correspondant du CNC à Béloko

 

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