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RCA : présidentielle du 27 décembre, l’opposition conteste la victoire du président Touadera

Anicet Georges Dologuelé lors de sa conférence de presse le 5 janvier 2020 par cyrille jefferson yapendé
Anicet Georges Gologuelé, lors de sa conférence de presse le 5 janvier 2021. Photo Cyrille Jefferson Yapendé / CNC

 

Bangui, République centrafricaine, mercredi, 6 janvier 2021 (Corbeaunews-Centrafrique). L’autorité nationale des élections a annoncé lundi la réélection du président Faustin-Archange Touadéra dès le premier tour du scrutin. Anicet Georges Dologuélé et Martin Ziguélé contestent sa victoire et parlent de fraude massive.

 

Ci-dessous les propos liminaire de l’opposant Anicet Georges Dologuélé.

 

PROPOS LIMINAIRES DU CANDIDAT ANICET GEORGES DOLOGUELE LORS DE SA CONFERENCE DE PRESSE DU 05 JANVIER 2021, A LA SUITE DE LA PROCLAMATION PAR L’ANE DES RESULTATS PROVISOIRES DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE DU 27 DECEMBRE 2020

 

Mesdames et Messieurs,

Les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 27 décembre ont été proclamés hier soir par la nouvelle équipe dirigeante de l’ANE. Ils donnent le président sortant, Archange Faustin TOUADERA, vainqueur au premier tour avec un score de 53,92% et me placent en seconde position avec 21,01%.

Vous aurez tous relevé le cafouillage qui a précédé l’annonce de ces résultats. Ainsi, tous les invités, les représentants des candidats et la presse étaient en salle depuis 16 heures, mais le bureau de l’ANE n’y a fait son entrée que vers 19 heures. L’ANE a donc eu besoin de 3 heures supplémentaires pour gérer les intrigues qui l’ont contraint à donner la victoire à Faustin Archange Touadera. Chacun sait qu’en convoquant la presse par communiqué radio vers midi, l’ANE était déjà en possession de ces résultats provisoires et n’avait plus besoin d’une concertation de 3 heures pour les publier.

In fine, vous aurez noté comme moi, que ces résultats comportent des anomalies qui traduisent le climat de stress subi par les nouveaux commissaires de l’ANE pendant trois heures d’intrigues. Ainsi :

  • La sommation des pourcentages des candidats dépasse les 100% ;
  • Mon pourcentage a été annoncé à 31,01% par le président de l’ANE, avant rectification à 21,01% par le Rapporteur Général quelques minutes plus tard, quand quelqu’un a dû leur signaler que la sommation des valeurs relatives atteignait 110%.
  • L’ANE annonce un nombre d’inscrits de 910.784, alors que le corps electoral est de 1.858.236. Il a ainsi pris la reponsabilite d’ignorer avec le plus grand mepris les 947.452 centrafricains que la violence des groupes armes a empeches de voter. Ils representent pourtant 51% du corps electoral. Cette manipulation des chiffres a permis à l’ANE d’annoncer triomphalement un taux de participation de 76,31%, alors que le taux reel de participation est de 37,40%. Cela est d’autant plus paradoxal que, dans le document officiel publie à l’issue de cette decision, il est indique que seuls 2560 bureau de vote ont été validés sur les 5440 que compte le pays. Le scrutin n’a donc eu lieu que dans 47% des bureaux de vote.

Mesdames et Messieurs,

Vous avez tout appris, et le pourcentage de 31% contenue dans la décision lue par le président de l’ANE et rectifiée par la suite le confirme, m’a attribué, que le véritable résultat de Faustin Archange Touadera, en dépit des fraudes massives organisées en sa faveur, est de 43% au premier tour et le mien de 31%. Il y avait donc bien un second tour dans cette élection, mais le président sortant a mesuré l’ampleur de son impopularité et surtout le fait qu’il lui aurait été difficile de négocier un ralliement des autres candidats, tant sa gestion de l’Etat est catastrophique

Le président sortant n’aurait bénéficié du ralliement d’aucun candidat parce que la véritable nature de l’homme s’est révélée au contact du pouvoir. Ainsi, on ne reconnait plus celui qui était décrit comme humble, accessible, voir bon ; nous avons désormais affaire a un dirigeant volontiers dictateur, qui ne supporte par la contradiction, qui a développé une addiction au culte de la personnalité et va jusqu’à initier notre jeunesse à la violence à travers sa milice armée dénommée « les requins ». Ainsi, sa vision de l’avenir de notre jeunesse est de l’entrainer à procéder à des enlèvements d’innocents, à l’assassinat de leurs compatriotes, à la destruction des biens privés et publics et à la terreur. On ne reconnait plus le candidat des pauvres ; on a désormais affaire au Président le plus corrompu de l’histoire de notre pays.

C’est pour cela qu’il lui fallait absolument se déclarer élu au premier tour pour ne pas disparaître du paysage politique. Vous devinez avec moi qu’il a certainement tout mis dans la balance pour y arriver : Corruption, chantage, menace, manipulation.

Mesdames et Messieurs,

Il y a 5 ans, j’avais reconnu la victoire de Faustin Archange Touadera, moins d’une heure après l’annonce des résultats provisoires par l’ANE. Pourtant, je savais qu’il n’avait pas gagné. Mais je voulais offrir à notre pays une chance d’évoluer rapidement vers la paix et le développement. Au lieu de cela, j’ai plutôt offert à mon pays le plus piètre dirigeant de son histoire, qui a manipulé tout le monde depuis 5 ans : la population centrafricaine, ses alliés politiques, nos partenaires au développement, les chefs des groupes armés et j’en passe. Au lieu de résoudre nos problèmes déjà très nombreux, il les a aggravés et en a rajouté d’autres.

Je suis un républicain, obstiné et impénitent. Je suis un homme épris de paix et de justice. Et c’est précisément à cause de ces valeurs qui je ne m’associerai pas à cette escroquerie électorale, à cette farce que l’on veut servir à mes compatriotes.

Je ne reconnais donc pas ces résultats provisoires et  déposerai un recours auprès de la Cour Constitutionnelle.

 

 

Je m’associerai également à toute action de mes collègues candidats à l’élection présidentielle, pour dénoncer  les conditions calamiteuses dans lesquelles ces élections ont été organisées.

Mesdames et Messieurs,

Pour finir, permettez-moi d’exprimer ma surprise et mes regrets devant d’indifférence de l’Autorité Nationale des Elections, que mon équipe de campagne avait saisie dès les premières heures qui ont suivi le scrutin du 27 décembre, pour signaler certaines anomalies majeures. Ainsi, une correspondance lui a été adressée le 28 décembre 2020 pour dénoncer le fait qu’aucun de nos mandataires dans les bureaux de vote n’ait reçu une copie, ni de la feuille de résultats, ni du procès-verbal. Le 30 Décembre 2020, une deuxième correspondance a dénoncé une pratique inédite relevée par nos représentants à l’ANE, à savoir la reprise et le recadrage par les commissaires de l’ANE de certains procès-verbaux avant l’enregistrement des résultats. Le 2 janvier 2021, un communique de presse, toujours signée par ma Directrice National de Campagne, a relevé toutes les anomalies qui pouvaient remettre en question la validité du scrutin.

A ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse de l’ANE. Au contraire, le président de cette institution a rendu public le 1er janvier 2021 un communiqué de presse dans lequel, il a pris le risque d’affirmer que chaque représentant des candidats dans les bureaux de vote avait reçu une feuille de résultat.

C’est-à-dire qu’il n’y avait aucune volonté, ni d’organiser des élections libres et transparentes, ni de proclamer les résultats sortis des urnes.

Cela fait beaucoup trop. Beaucoup de centrafricains me font confiance. C’est pour eux que je me bats et j’irai jusqu’au bout pour que leur vote soit respecté.

Je vous remercie

 

 

 

 

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