Bangui, République centrafricaine, lundi, 18 janv. 21 ( Corbeaunews-Centrafrique). Enlevé dans la nuit du vendredi à samedi 16 janvier à son domicile du quartier PK11 par des éléments du sixième bataillon de l’armée nationale, appuyés par les mercenaires russes, le général Ludovic Ngaïfei a été placé en détention provisoire au camp de Roux au centre-ville avant d’être oralement libéré 24 heures plus tard. Mais l’homme, qui ne connait toujours pas les raisons de son arrestation, conteste la manière dont il a été libéré, et refuse de rentrer à la maison chez lui. Actuellement à la SECTION DES RECHERCHES ET D’INVESTIGATION (SRI), le général Ludovic Ngaïfei demande au procureur les raisons de son arrestation, et des langues commencent à délier. Certains parlent d’une tentative avortée de son assassinat, d’autres évoquent un règlement de compte au sein de l’armée. Pourquoi ?
Dans la nuit du vendredi à samedi 16 janvier, une colonne des véhicules de l’armée nationale, accompagnée par des blindés conduits par des mercenaires russes, ont défoncé, contre toute attente, le portail de la résidence du général Ludovic Ngaïfei, l’ancien chef d’État major au quartier PK11 à la sortie nord de Bangui, et tiré partout comme des « fous ». Heureusement le général avait évacué sa famille au centre-ville le lendemain de l’attaque du 13 janvier. En l’absence de riposte, ils n’ont pas de choix que de l’emmener au camp de Roux, et ce, sans aucune raison apparente.
Aussitôt, on organise une audition sans substance : on lui a notamment demandé pourquoi il avait démissionné de l’armée; s’il savait pourquoi il avait été arrêté; et au conditionnel qu’il aurait des accointances avec la coalition des patriotes pour le changement (CPC), et qu’il s’organiserait des réunions politiques…
Quelques minutes plus tard, on lui a signifié qu’il est libre de rentrer chez lui. Croyant être dans un mauvais rêve, lui et son avocat s’interrogent sur les raisons exactes de son arrestation si ce n’est que pour l’assassiner. Il saisit la justice, et demande officiellement au parquet de lui notifier sa libération.
Depuis lors, il se trouve à la section des recherches et d’investigation (SRI) en attendant la réponse du parquet. Au même moment, dans les quartiers de la capitale, nombreux sont ceux qui ne croient pas à sa simple arrestation.
« Nous ne sommes pas en État d’urgence pour aller arrêter un général de l’armée, et de surcroît un ancien chef d’État major de l’armée nationale. Il nous faut une raison claire pour accepter cela, mais on peut croire aisément à une tentative avortée de son assassinat », s’alarme un Professeur de droit à l’Université de Bangui.
Au même moment, au marché de Miskine, un commerçant pense plutôt que des problèmes qu’il avait eus avec certains proches du chef de l’État à l’époque qu’il fut le chef d’État major, semble-t-il, à l’origine de cette mauvaise blague.
« C’est un homme qui n’est pas en bon terme avec l’ancien Président François Bozizé. Ce type est toujours chez lui, on ne sait pourquoi on le dérange constamment » regrette-t-il.
Pour certains proches du chef de l’État, l’arrestation du général Ludovic Ngaïfei est totalement justifiée du moment ou il organise des réunions avec certains policiers qui l’ont trahi au gouvernement . C’est le cas du ministre conseiller à la présidence de la République fidèle Gouandjika qui l’avait clairement et ouvertement accusé :
« Un général des FACA admis à la retraite à sa demande et plusieurs de ses complices pris en flagrant délit des réunions de conspiration par quelques policiers et internés dans une geôle de la police de la capitale ». Lui, il parle de flagrant délit de réunions, mais la réalité est tout autre.
Affaire à suivre…
Par Gisèle Moloma
Journaliste politique,
Alain Nzilo
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