RCA : L’après-Khartoum et la succession de Sarandji

Publié le 13 février 2019 , 6:52
Mis à jour le: 13 février 2019 6:52 pm
Touadera et sarandji
Le Président Touadra et son premier ministre Sarandji.

 

 

Bangui (CNC) – L’accord de paix et de réconciliation signé à Bangui, le 6 février dernier, entre le gouvernement centrafricain et les quatorze groupes armés sonne le glas des incertitudes et des supputations au tour du dialogue de Khartoum. Cette page étant définitivement tournée, place désormais aux perspectives, à commencer par les dispositifs de la mise en œuvre de l’accord ainsi conclu.

 

Le Président de la République, Pr Faustin Archange Touadera qui a personnellement paraphé au Soudan, puis signé le document dudit accord de paix à Bangui, a engagé le gouvernement à mettre immédiatement en œuvre les clauses de l’accord.

Même si l’accord n’a pas explicitement fait mention des points épineux des pourparlers de Khartoum, a savoir l’amnistie générale et le partage de pouvoir, l’on est en mesure de croire que ‘’non poursuite’’ des chefs rebelles signifie quelque part, l’amnistie en minuscule ; tout de même le ‘’gouvernement de sortie de crise’’ ne cache pas l’idée de partage de pouvoir.

Concernant le deuxième point, l’aspect crucial est le départ du chef du gouvernement que les groupes armés en appellent de tous leurs voeux comme étant le sacrifice ultime de Touadera pour la paix. Et l’on s’interroge légitimement sur le successeur de SMS.

 

Des noms qui circulent à Bangui

Bien avant Khartoum, lorsque l’on évoquait la question de la succession du PM, les noms qui circulaient se recentraient autour de Me Lin Banouképa, ce qui paraissait être le choix de Touadera . Alors que le contexte poste Khartoum exige un PM issu plutôt des rangs des groupes armés. Vu les âpres discussions à Khartoum à ce sujet, l’on est tenté de croire que cette exigence serait satisfaite. Et, la balle serait dans le camp des groupes armés de proposer les noms. D’ailleurs, à en croire certaines indiscrétions proches du club des groupes armés, les discussions internes sont déjà largement avancées. Moustapha Saboun, Ali Chaibou et Gontran Djono Ahaba seraient les trois personnalités sur qui comptent les groupes armés.

 

Mais qui sont-ils ?

Un petit regard sur ces trois personnalités s’impose. Mais très loin des méandres politico-militaro-diplomatiques de ce choix, l’on noterait que la raison du choix de Moustapha Saboun serait justifiée par sa proximité aux artisans de la prise de pouvoir de la Séléka en 2013. Âpres son passage à la tête de l’Agence de régulation des télécommunications – le poste qui le récompense dans son combat dans la conquête du pouvoir de la Séléka, Saboun aurait contribué parmi les entrepreneurs du mouvement de la société civile ‘’Siriri’’ qui sévit encore sur les réseaux sociaux.

Cependant, Ali Chaibou lui, Directeur national en exercice de la Banque centrale (BEAC), son choix tiendrait, a en croire toujours des indiscrétions proches des groupes armés, au rôle patriotique que joue ce dernier dans la stabilité de la grande partie nord du pays. La ville de Birao en particulier, ville natale de ce dernier a gagné en stabilité a la différence des autres localités du Nord, une réalité qui doit beaucoup à l’œuvre citoyenne de Ali Chaibou. L’on retiendra également le succès de la fête nationale du 1er décembre 2018 à Birao grâce à l’implication personnelle de ce dernier. Beaucoup sont même tentés d’affirmer que le choix de la ville de Birao pour abriter l’édition 2019 de la Journée mondiale de l’alimentation (JMA) tiendrait également à cette stabilité.

C’est de quoi à mettre dans la balance pour que, si jamais les groupes armés arrivaient à décrocher la primature dans le cadre du prochain gouvernement, le choix du successeur de SMS soit raisonnable ?

Quant au ministre Gontran Djono Ahaba, le favori du Président Faustin Archange TOUADERA parmi les noms des personnalités proches des groupes armés,il est par ailleurs beaucoup apprécié par le Président tchadien Idriss Déby et l’ex-Président de la transition Michel Djotodia qui voit en lui un homme correct et fidèle. Son choix pourrait calmer les ardeurs du Président tchadien qui ne porte en aucun cas le Président Touadera dans son cœur.

En outre, selon une source diplomatique proche de l’Union africaine, le prochain Premier ministre ne serait pas issu des groupes armés comme mentionnés dans les médias.

En attendant le choix du prochain Premier ministre, les Centrafricains retiennent encore leur souffle.

 

 

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