Bossangoa (République Centrafricaine) – Jeudi 27 février, la ville de Bossangoa, située à 305 kilomètres de Bangui, a été secouée par la nouvelle de l’enlèvement spectaculaire d’un enfant d’une famille locale par un chef Anti-Balaka dénommé Charlie. L’enfant a été retrouvé, mais ses parents ont été copieusement tabassés et torturés par Charlie et ses éléments. Pourquoi ?
En effet, dans la journée du jeudi 27 février, à Bossangoa, chef-lieu de la préfecture de l’Ouham au nord-ouest du pays, le tristement célèbre chef Anti-Balaka local, connu sous son sobriquet de Charli, se fait parler de lui à nouveau dans la ville. L’homme se croit tout puissant et invulnérable. Selon lui, toute décision concernant la ville de Bossangoa doit être soumise à son approbation avant son exécution. C’est dans cette disposition d’esprit que l’homme est intervenu, avec ses éléments, dans la journée du jeudi 27 février au quartier Sèmbè, à Bossangoa pour enlever un jeune enfant de ses parents.
Ce jeune enfant, porté disparu lors des derniers événements de 2013, a été retrouvé au Tchad par le CICR (Comité international de croix rouge) et ramené dans sa famille à Bossangoa. Mais pour le tristement célèbre milicien Anti-Balaka Charlie, cet enfant serait un enfant musulman et son retour dans la ville doit être préalablement soumis à son approbation. Et comme CICR n’a pas respecté cette procédure, l’enfant doit impérativement quitter la ville. C’est ainsi que dans la journée du jeudi, il a procédé à son enlèvement. Grâce à la réactivité de ses parents qui ont alerté le CICR, le Préfet a été immédiatement saisi, et l’enfant a été ramené dans sa famille sous la pression des autorités locales.
Cependant, le tristement célèbre Charli, qui est aussi un ex-élément de la garde présidentielle, n’a pas du tout apprécié l’implication de la délégation du CICR et des autorités locales dans cette affaire. Il accuse les parents de l’enfant victime d’être à l’origine de toutes ces pressions, et compte leur faire savoir d’une manière ou d’une autre.
Malheureusement quelques heures après la libération de l’enfant, l’homme récupère ses parents biologiques et les torture publiquement en toute impunité. Contactées par CNC, les victimes expliquent vouloir déposer plainte auprès du parquet pour violences et torture aggravées.
Alors, la question que tout le monde se la pose est de savoir si un jour il se fait arrêtépar les forces de l’ordre pour des faits qui lui sont reprochés, va-t-il les nier devant ses juges comme ont fait d’autres chefs miliciens Anti-Balaka jugés dernièrement par la cour criminelle à Bangui ?
Affaire à suivre…
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