RCA : Baboua, une ville fantôme abandonnée aux rebelles de 3R

Publié le 5 mai 2020 , 8:40
Mis à jour le: 5 mai 2020 8:40 am
le chef rebelle Abbas Sidiki dans un motel à Bouar
Le chef rebelle Abas Sidiki le 17 novembre à Bouar. Copyright2020CNC.

 

Bouar (République centrafricaine ) – Plus de 72 heures après les négociations entamées avec les combattants rebelles de 3R par le préfet de la Nana-Mambéré, en présence du chef rebelle Abbas Sidiki, la ville de Baboua, localité située  au nord-ouest  de la République centrafricaine sur la route nationale n°1, à la frontière avec le Cameroun, reste une ville fantôme où la situation sécuritaire est toujours inquiétante à cause de la présence des rebelles.

 

« C’est une ville fantôme. Il n’y’a aucune activité, on ne trouve quasiment personne dans la ville », a indiqué à CNC un employé de la municipalité de Baboua, joint au téléphone depuis la ville de gallo.

Pourtant, le préfet de la Nana-Mambéré, après des négociations entamées avec les rebelles de 3R le vendredi 1er mai, avait insisté sur la nécessité d’un retour rapide à la normale dans la ville avant la fin de week-end dernier. Mais les rebelles de 3R, qui étaient toujours dans la ville, faisaient peur à la population civile.

Finalement, ce mardi 5 mai, 5 jours après les négociations, les rebelles ont quitté la ville. Mais attention, ils ne sont pas loin. Selon des informations obtenues par CNC auprès des habitants de Baboua et des villages environnants, les rebelles, après leur départ, se sont positionnés à quelques kilomètres à la sortie de la ville sur l’axe Béloko. Sur place, ils ont installé leur base et positionnent leur arsenal de guerre comme s’ils se préparaient à engager des combats. Ce qui étonne plus d’un.

Souvenez-vous, à quelques kilomètres plus loin, à Zoukoumbo, le 5 avril 2019, les forces de la Minusca ont mené  une opération contre les rebelles du front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) , accusée par la Minusca d’être  auteurs d’abus et de violations .

Comme par magie, une année plus tard, ce mardi 5 mai 2020, ce sont cette fois les rebelles de 3R qui se sont installés en lieu et place de ceux du  front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) dans la localité. Que s’est-il passé ? Un jeu du gouvernement ?

Rappelons que le mouvement 3R (Retour, réclamation et réhabilitation), dirigé par le sulfureux Abbas Sidiki, un sujet peul qui se dit demi-frère du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA,  est pourtant l’un des 14 groupes armés signataires de l’accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA), signé le 6 février 2019à Bangui.

 

 

Gervais Lenga

Copyright2020CNC.

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