“QUE RESTE T-IL DE L’ÉTAT CENTRAFRICAIN À BOCARANGA ?”

Publié le 26 avril 2023 , 7:15
Mis à jour le: 26 avril 2023 11:00 am

 

Bangui, 27 avril 2023 (CNC) — Tel dans un film de mafia russe au cœur d’un pays d’Afrique centrale potentiellement riche en ressources naturelles dirigé par un Chef Gangster et ses supplétifs répartis en groupes au niveau local, la Centrafrique, terre meurtrie par des envahisseurs et pillards étrangers, fait toutefois l’objet d’une prédation inconcevable de la part de ses fils et représentants locaux par des ventes exacerbées des parcelles de l’État, des complicités dans les cas de vols de bétail et des détournements des deniers publics sans être inquiétés par la Justice parce que ces derniers se réclament de la famille politique (MCU) et collaborateurs directs du Président de la République et celui de l’Assemblée Nationale.

Lésias - Carrière LAGBO
Lésias – Carrière LAGBO

 

Rédigé par Lésias – Carrière LAGBO

Publié par Corbeaunews-Centrafrique (CNC), le jeudi 27 avril 2023

 

“QUE RESTE T-IL DE L’ÉTAT CENTRAFRICAIN À BOCARANGA ?”

 

C’est cet épisode qui se joue ces derniers temps à Bocaranga où l’actuel Sous-Préfet GBANE Esaï s’est octroyé le droit de mettre en vente la grande parcelle étatique habritant le monument du Président Fondateur Barthélemy BOGANDA et la tribune officielle aux particuliers pour des fins commerciales.

 

Prétextant de soit disant saturation de l’actuel marché et de l’occupation des alentours de ce monument par les vendeuses de légumes et pofitant de silence du Président de la Jeunesse de Bocaranga suite à des menaces à son égard à cause de son opposition au préalable à ce projet et de la position de l’actuel Maire de Bocaranga Mr KODOMO fragilisé par le rapport des activités du MCU du mois d’août 2022 au niveau de Bocaranga qui devait être remis au Chef de l’État à l’occasion de la dernière JMA à Bouar, le Sous-préfet Mr GANE en a profité pour écarter de ce dossier ces deux (2) gênants et gérer lui-même le projet.

Nouveau Monument de B. Boganda en construction inachevée depuis 3 ans à Bocaranga
Nouveau Monument de B. Boganda en construction inachevée depuis 3 ans à Bocaranga

 

Il est à noter que ce bras de fer entre le Sous-préfet (pro-TOUADERA) et le Maire (pro-SARANDJI) résulte de plusieurs conflits d’intérêts au niveau local et de la bataille d’après TOUADERA ou celle de sa présidence à vie.

 

Après la sortie d’une décision unilatérale et sous-préfectorale que seul le Sous-préfet détient depuis plus de trois (3) semaines la copie et sur laquelle, chaque acheteur au niveau de la Sous-préfecture pouvait remarquer qu’une parcelle de 6m sur 4m coûte 500.000fCfa, celle de 4m sur 2m à 250.000fCfa et celle de 2m sur 2m à 150.000fCfa, après avoir scellé toutes ventes, ce dernier avait convoqué ce jeudi dernier les notables de Bocaranga pour les informer que ledit projet de vente de parcelles et délocalisation de monument du Président Fondateur avait déjà reçu au préalable les accords expresses du Préfet de l’Ouham Pendé, du Ministre de l’Administration du Territoire et du Chef de l’État sans autant montrer aux parties prenantes ces accords sauf un message téléphonique adressé au Préfet de l’Ouham Pendé sur la question.

 

Ce qui excluait implicitement toutes formes d’oppositions à ce projet. Car les notables étaient réservés par crainte de voir leurs médailles retirées par ce dernier comme il avait l’habitude de le dire à chaque occasion.

 

Le lendemain à 8h 00mn devant le monument et tribune officielle afin de repartir lui-même les parcelles vendues, habillé en tee-shirt gris, pantalon zara rouge, basket aux pieds, large bord (Ndarassa) en tête, des piquets et un decamètre en mains, l’homme entouré des Forces mixtes en armes (FACA, Gendarmerie et Police) était obligé de recourir à un mégaphone car il s’était heurté à une vigoureuse manifestation d’une grande foule des femmes vendeuses hostiles à ce projet que nous qualifions de [profanation de tombe ] du Président Fondateur Barthélemy BOGANDA à cause de l’argent sous prétexte d’un développement.

 

De ce fait, les questions qui méritent d’être posées sont les suivantes:

 

1- Où était passé l’argent de l’actuel marché vendu aux particuliers ?

2- Où seront versés pour le compte de l’État ces dizaines de millions collectés sur l’actuelle parcelle mise en vente par la Sous-préfecture même si une partie de cet argent servirait aux nouvelles constructions des tribunes et monument du Président Fondateur ?

3- N’existerait il pas une possibilité d’évaluer l’actuel marché en vue d’une réorganisation ?

4- La vente des parcelles de l’État, la gestion d’un marché et la délocalisation ou destruction d’un symbole de la République relève t – elle des attributions d’un Sous-préfet ?

 

Décidemment, nous avons en face de nous des gens qui doivent faire l’objet d’un examen moral !!!

 

Dans les faits, les occupants de l’actuel marché ont un droit de propriété qui ne dit son nom sur chaque espace occupé. De même pour ces nouvelles parcelles mises en vente. Car au lieu d’une mise en location, l’État par ces soit disant représentants, fait vendre ses propres parcelles aux particuliers.

 

Même si une mission de PNUD était à Bocaranga ce 12 janvier 2023, accompagnée des actuels Sous-préfet et Maire en vue des projets d’extension ou délocalisation de l’actuel marché de Bocaranga, de constructions des centres de santé, des établissements scolaires et des routes dans la zone de l’Ouham Pendé, l’ancien espace étatique qui abritait le monument du Président Fondateur et la tribune officielle appartient désormais et officiellement aux particuliers.

 

Quelle bonne escroquerie !!!

 

Ils convient de souligner que l’actuel marché n’est qu’un dépôt d’ordures que la Mairie de Bocaranga s’amuse chaque semaine à distribuer ses tickets aux commerçants où on peut remarquer qu’une personne possède deux (2) à quatre (4) espaces achetés dont la plupart de ces bénéficiaires sont les nouveaux propriétaires des parcelles mises en vente par le Sous-préfet.

 

Finalement, grâce aux ceintures des Forces mixtes qui empêchaient les manifestantes d’atteindre le Sous-préfet et après une deuxième tentative de manifestation devant la MINUSCA pour la même cause, le désormais Sous-préfet, architecte et l’homme du Président Faustin Archange TOUADERA fait de ce nouvel chantier son bureau sous- préfectoral avec des aller et retour entre les parcelles vendues et le nouvel monument en construction avec une architecture différente de celle qu’on peut apercevoir dans les autres Préfectures et Sous-préfectures centrafricaines.

 

Adieu les arbres poussés au bord de la route et dans la concession de la Sous-préfet et bienvenue au crime environnemental !!!

 

Il y’a lieu de rappeler aussi qu’après les ventes de “camp garde”, une partie de “camp fonctionnaire”, du “secteur social et AGDA”, l’actuel Sous-préfet s’était insurgé dans son discours de 1er décembre 2019 contre ceux qui s’adonnent à ces ventes illégales de terrains appartenant à l’État.

 

Mais pourquoi ce revirement dès le lendemain de la nomination du nouveau et actuel Maire de Bocaranga Mr KODOMO ? Est-ce le pouvoir d’argent ?

 

Dans cette marée de boue puante de la Commune MBILY, se trouvent aussi les cas avérés d’occupations des ruelles par les particuliers et de détournements des dons( une dizaine de motos de 2 et 3 roues, des panneaux solaires, des lampadaires, matériels bureautiques et des fonds spéciaux ) faits par la MINUSCA à la Sous-préfecture et la Commune de Bocaranga dans le cadre de la restauration de l’Autorité de l’État sans oublier les cas de complicités de vols de bétail, source d’instabilité au niveau local.

 

Même si notre économie souffre à cause de la suppression d’aides extérieures, la flambée des prix, du chômage exacerbé et de la menace permanente des violences armées, le commerçant centrafricain notamment de Bocaranga vient de voir ses libertés commerciales restreindre au profit des plus offrants en plus des tracasseries routières.

 

Des négligences qui peuvent s’ajouter à l’instabilité, à l’insécurité alimentaire et économique.

 

Dommage que nous vivons dans une République où les revendications citoyennes et légitimes sont considérées comme des prises de positions politiciennes.

 

Même si vous étiez préoccupés par votre projet de présidence à vie, sortez au moins une fois de vos conforts de Bangui pour toucher les problèmes de ceux qui vous voulez gouverner à vie par tous les moyens !!!

 

Ce que nous dénonçons ici, c’est cette médiocrité et corruption qui expliquent la dépravation de l’État centrafricain.

 

TONGANA ALA YÉ WALA ALA YÉ DA APÈ, MBI YEKE TENÈ = [Même si vous voulez ou non, je vais dire] !!!

 

Lésias – Carrière LAGBO

 

Conseiller juridique de la Plateforme des Jeunes Leaders de l’Opposition Démocratique (PJLOD ).

 

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