Publié par Corbeau news Centrafrique.
Le 15 septembre démarre officiellement la Minusca, la mission de l’Onu en République centrafricaine. Son mandat est fixé jusqu’en avril 2015, ce qui est bien court pour ramener la paix et la stabilité dans le pays.
Environ 1800 soldats et policiers des Nations unies vont se joindre aux 5 800 soldats africains déjà déployés sur place dans le cadre de la Misca. À terme, la force de l’Onu devrait compter 12.000 hommes.
Pour l’institut de recherche et d’analyses politiques International Crisis Group, il est indispensable de ressusciter l’État centrafricain comme acteur afin qu’il pose des actes effectifs aux yeux de sa population. Mais vu la guerre qui sévit dans le pays, l’ICG craint que la Minusca ne soit encore une mission de trop.
Une mission de trop ?
La Centrafrique a connu au moins dix missions de maintien de la paix qui ont toutes échoué. Pour David Smith, Directeur de la société Okapi Consulting, qui conseille des organisations internationales en Centrafrique, ramener la paix dans ce pays est un véritable défi:
“La question est de savoir combien de soldats il faut pour sécuriser un pays qui est une fois et demi plus grand que la France et dans lequel il n’existe aucune infrastructure adéquate comme les voies et moyens de transport. Dans ces conditions, déployer même 50.000 soldats ne serait pas suffisant pour sécuriser le pays.”
La Minusca aura pour mission de protéger les populations, soutenir la transition politique, désarmer les ex-combattants, aider à la distribution de l’aide humanitaire et à la protection des droits de l’homme. Mais pour beaucoup d’observateurs, il faudrait surtout rebâtir les institutions de l’État. Ce qui, selon David Smith, sera difficile :
“Mettre sur pied des institutions qui fonctionnent prendra probablement une génération. Maintenant la question est de savoir si la communauté internationale et les Nations Unies ont les moyens financiers, humains et la volonté de le faire ? Probablement pas…”
Pour Didier Niewiadowski, un spécialiste français de la Centrafrique, si les vieilles recettes ne marchent pas, il faut travailler à décentraliser et autonomiser les régions du pays. La transition politique qu’assure Catherine Samba-Panza doit prendre fin en février 2015, avec l’organisation d’élections présidentielle et législatives qui, pour l’heure, ne soulèvent pas grand engouement.
Par: dw.de