Lutte pour l’Éducation : Béloko et Cantonnier Demandent un Collège

Publié le 2 septembre 2023 , 6:55
Mis à jour le: 2 septembre 2023 3:18 pm

Lutte pour l’Éducation : Béloko et Cantonnier Demandent un Collège

 

Circulation à Cantonnier, à la frontière avec le Cameroun
Circulation à Cantonnier, à la frontière avec le Cameroun. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 03 septembre 2023 (CNC) – À 600 kilomètres de la capitale Bangui, au cœur de la République centrafricaine, se trouve une région oubliée, mais non moins importante : Béloko et Cantonnier. Ces localités frontalières avec le Cameroun partagent une réalité déconcertante, une réalité qui porte atteinte à l’avenir de toute une génération : l’absence d’un établissement de cycle secondaire.

 

Pour les habitants de Béloko et Cantonnier, le rêve d’accéder à un enseignement de qualité au-delà du primaire est un désir légitime. Mais malheureusement, ce désir se heurte à un mur, celui de l’absence d’un collège d’enseignement général. Cette situation constitue un danger imminent pour l’avenir de la région et des jeunes qui y résident.

 

La déperdition scolaire dans la région est principalement attribuée à l’absence de collège. De nombreux élèves voient leurs rêves d’éducation brisés, car certains parents n’ont tout simplement pas les moyens d’envoyer leurs enfants étudier à Baboua ou à Bouar, les villes les plus proches dotées d’infrastructures scolaires adéquates. Cette situation pousse certains à des choix regrettables, comme l’abandon des études pour se tourner vers des activités économiques précaires, telles que le taxi-moto.

 

Un habitant de la région témoigne avec amertume : « Pour envoyer nos enfants à Baboua ou à Bouar, toutes les filles, quand elles reviennent, elles reviennent avec une grossesse, et les garçons, ils deviennent taxi-moto ». Ce témoignage révèle l’ampleur du problème et les conséquences dramatiques de cette situation.

 

Un jeune de la localité explique son propre cheminement : « J’ai fréquenté le lycée de Baboua, puis après, en classe de cinquième, j’ai abandonné l’école pour devenir taxi-moto. Parce qu’à Baboua, j’ai dû louer une maison et travailler pour subvenir à mes besoins alimentaires ». L’absence de collège à Béloko et Cantonnier force ces jeunes à prendre des décisions difficiles qui peuvent affecter leur avenir à long terme.

 

Les habitants de Béloko et Cantonnier ne restent pas silencieux face à cette situation. Ils adressent un appel solennel au gouvernement centrafricain, réclamant la construction urgente d’un collège pour couvrir l’année scolaire 2023-2024. Cette demande ne repose pas seulement sur un désir d’éducation, mais sur la nécessité de briser le cycle de la déperdition scolaire et de l’insuffisance d’opportunités pour la jeunesse locale.

 

En outre, cette absence d’enseignement secondaire a des conséquences sociales alarmantes, notamment la montée du mariage forcé et des grossesses précoces chez les jeunes filles, qui sont privées de l’opportunité de poursuivre leur éducation. Cette situation met en danger l’avenir de ces jeunes, les condamnant à une vie de précarité et de privations.

 

Le chef du Cantonnier, Raphaël Souka, exprime sa préoccupation et plaide auprès de l’État pour une solution rapide à ce problème. « Nous sommes à la frontière, mais nous n’avons ni lycée ni collège, et c’est inadmissible. Nous demandons la construction d’urgence d’un collège ou d’un lycée, car inscrire nos enfants dans des établissements privés coûte cher », déclare-t-il.

 

La situation est d’autant plus préoccupante lorsque l’on compare Béloko et Cantonnier à la ville voisine du Cameroun, Garoua-Boulaï, qui dispose à elle seule de cinq lycées. Cette disparité met en lumière l’injustice criante en matière d’accès à l’éducation entre ces régions frontalières.

 

La population de Béloko et Cantonnier ne demande pas un miracle, mais simplement une chance égale pour ses jeunes générations. La construction d’un collège d’enseignement général dans cette région défavorisée serait un pas significatif vers un avenir meilleur, où l’éducation devient un catalyseur de développement, d’égalité et d’espoir. Les habitants lancent donc un appel pressant au gouvernement centrafricain pour que cette lueur d’espoir devienne enfin une réalité. Car l’avenir de la République centrafricaine dépend de l’éducation de sa jeunesse, où qu’elle réside.

 

Par Gervais         Lenga

 

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