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Le Sénégal, la FAO, le FIDA et le PAM lancent un programme conjoint pour renforcer la résilience des populations rurales face aux changements climatiques, les conflits et la COVID-19

 

 

Bangui, République centrafricaine, lundi, 5 juillet 2021 (Corbeaunews-Centrafrique). Aujourd’hui, le Gouvernement sénégalais, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM), ont procédé au lancement officiel d’un programme conjoint qui vise à renforcer la résilience des populations rurales sénégalaises face aux changements climatiques, les conflits et la COVID-19.

Le Sénégal, la FAO, le FIDA et le PAM lancent un programme conjoint pour renforcer la résilience des populations rurales face aux changements climatiques, les conflits et la COVID-19

 

Le projet dénommé « Programme conjoint Sahel en réponse aux défis COVID-19, conflits et changements climatiques (SD3C G5 Sahel + Sénégal) » s’étend sur une période de 6 ans (deux phases de 3 ans). Le montant total du financement s’élève à 27,948 millions d’US$, y compris le financement parallèle du Fonds Vert pour le Climat. Pour la première phase de 3 ans, le total des financements mobilisés s’élève à 3,74 milliards de FCFA, équivalant à 6,5 millions d’US$.

Au Sénégal, l’agriculture reste l’un des principaux moteurs de l’économie et un levier en faveur de la croissance inclusive, de la sécurité alimentaire, de l’emploi et de la réduction de la pauvreté. Ce secteur emploie 77% de la population active. Les moyens d’existence d’environ 70% de la population dépendent de l’agriculture ou d’activités s’y rapportant.

 

Femmes et jeunes touchés par la pandémie du coronavirus

Toutefois, la dégradation de l’environnement et des ressources naturelles (eaux, terres fertiles, pâturages) due au changement climatique, associée à des pratiques agricoles inappropriées, affectent fortement la productivité des systèmes de production agricoles et les petites exploitations familiales qui entrent dans un état d’insécurité alimentaire et de pauvreté. De plus, les ménages pauvres, les femmes et les jeunes sont les plus touchés et depuis mars 2020 leur vulnérabilité est accrue par les effets négatifs de la pandémie de COVID-19 sur les moyens de subsistance.

Ce nouveau programme s’inscrit dans la continuité des opérations du FIDA et dans les objectifs du programme d’options stratégiques pour le Sénégal (COSOP 2019-2024). Il est également dans la droite ligne de la Stratégie de développement et de la sécurité (SDS) adoptée par les cinq chefs d’État du G5 Sahel ainsi que des stratégies, programmes et priorités en faveur de la résilience du Sénégal, notamment le Plan Sénégal Émergent (PSE 2035) qui définit les bases et les orientations principales à l’horizon 2035, le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS) et le Plan national de développement de l’élevage actualisé en 2016.

 

Vers une consolidation des moyens d’existence des petits producteurs

L’objectif du programme est de consolider les moyens d’existence des petits producteurs, en particulier les femmes et les jeunes vivant en zones transfrontalières par l’adoption de pratiques de production durables et d’approches de cohésion sociale et de transformation du genre. Le programme dynamisera des espaces socio économiques et marchands en proie à l’insécurité et aux changements climatiques qui fragilisent la résilience des petits producteurs. Il contribuera à lever les contraintes qui pèsent sur les ressources naturelles et exacerbent les conflits liés aux activités humaines ainsi que les difficultés d’accès aux ressources productives.

« Le Programme SD3C est donc transversal en ce sens qu’il est axé principalement sur les changements climatiques, l’égalité femmes-hommes, la nutrition et la jeunesse. Son opérationnalisation peut et doit se faire en mode d’urgence dans la mesure où il vient s’ajouter à une panoplie d’initiatives de développement local mises en place par l’État du Sénégal. À ce titre, le partage des bonnes expériences et innovations et leur déploiement à grande échelle doivent être érigés en mode de gestion pour permettre aux populations ciblées d’améliorer rapidement et durablement leurs conditions de vie et d’existence. Sa réussite dépend en outre de la contribution et de l’effort de tout un chacun pour qu’ensemble nous puissions atteindre et même dépasser les objectifs assignés » a soutenu le Professeur Moussa Baldé, Ministre de l’agriculture et de l’équipement rural.

La mise en œuvre de ce projet qui implique les trois agences du Système des Nations Unies basées à Rome, à savoir le FIDA, la FAO et le PAM permettra, en mettant à profit leurs expertises respectives, de garantir une intégration et une durabilité effective dans la chaine des valeurs allant de la production tenant compte des enjeux nutritionnels, au renforcement des capacités de gestion après-récoltes, à la commercialisation de produits dans un environnement social stable.

« Cet événement est la concrétisation d’une ambition manifestée au cours des négociations d’octobre dernier par les États membres du G5 Sahel, le Sénégal et le FIDA, qui était de voir le démarrage effectif du programme SD3C avant la fin du premier semestre de l’an 2021. L’objectif est atteint et nous pouvons tous nous féliciter pour ce dynamisme et cette efficacité du Gouvernement sénégalais », a déclaré, le représentant régional du FIDA en Afrique de l’Ouest, Benoit Thierry.

«Les interventions de la FAO concerneront l’approche « Cash+ », une assistance à la production couplée à un transfert monétaire au profit de ménages agricoles et pastoraux vulnérables, et l’approche des « Caisses de résilience » qui vise à lier des interventions techniques, sociales et financières, à travers les champs écoles agropastoraux, les clubs d’écoute Dimitra et les associations villageoises d’épargne et de crédit», a déclaré le Coordonnateur sous régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest et Représentant de la FAO au Sénégal, Gouantoueu Robert Guei

Le Programme SD3C bénéficiera à 18 000 ménages agropastoraux pour un total d’environ 180 000 personnes dont 50% de femmes adultes, 40% de jeunes des deux sexes, qui participeront aux différentes initiatives pour accroître leur capacité de résilience. Il sera mis en œuvre dans cinq régions et huit départements. Pour la première phase (2021-2023), il interviendra dans les départements de Kanel (Matam), de Podor (Saint Louis) et de Goudiry (Tambacounda). Pendant la deuxième phase (2024-2026), le programme s’étendre ensuite aux zones de Ranérou, Matam, Bakel, Salémata, Saraya.

La stratégie de ciblage du programme se veut inclusive et sensible à la question du genre, facilitant une participation représentative des femmes dans les activités et tous les dispositifs du programme. Les initiatives du programme viseront les exploitations agricoles familiales, les organisations de producteurs, d’agro-éleveurs et de pasteurs, ainsi que leurs réseaux régionaux; les groupes socio-professionnels faiblement représentés dans les systèmes productifs et souvent marginalisés en particulier les femmes, les jeunes mais aussi les personnes en situation de handicap.

 

Met Gaye 

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