La route Bambari-Bria : l’enfer sur terre

La route Bambari-Bria : l’enfer sur terre

 

La route qui relie Bambari à Bria. CopyrightCNC
La route qui relie Bambari à Bria. CopyrightCNC

 

 

 

Bangui, 19 octobre 2023 (CNC) – Si le monde est ponctué de routes que l’on qualifie souvent de “routes de l’enfer,” l’axe Bambari-Bria incarne cette expression de manière particulièrement poignante, voire extrême. Pour les transporteurs qui sillonnent cette route, que ce soit en saison des pluies ou en saison sèche, la simple traversée qui relie la ville de Bria, chef-lieu de la Préfecture de la Haute-Kotto, à celle de Bambari, chef-lieu de la Préfecture de la Ouaka, équivaut à un véritable combat au volant.

Voilà la route entre Bambari et Bria
Voilà la route entre Bambari et Bria

 

Comme nous l’avions déjà annoncé l’année précédente, la dégradation de la route Bria-Bambari s’aggrave de jour en jour. Cependant, le gouvernement n’a pris aucune mesure pour atténuer la souffrance de la population de cette localité qui dépend entièrement de Bangui pour ses produits de première nécessité. Même si les routes de Bangui sont dans un état déplorable, celles des villes de province sont encore pires. Elles sont dans un tel état que chaque trajet devient un véritable cauchemar.

 

L’une de nos équipes, qui a quitté Bambari pour rejoindre Bria, a été confrontée aux mêmes conditions qu’une année auparavant, voire pires. Sur des kilomètres de route inondée, les véhicules, principalement des camions, sont contraints de tracer une nouvelle voie à travers la forêt pour continuer leur route. La voie normale, noyée sous les eaux, est impraticable durant la saison des pluies. Cette situation précaire s’aggrave avec chaque averse.

 

Pendant ce temps, à Bangui, les partisans du régime en place et le gouvernement font entendre leurs chants triomphants et crient à tue-tête que le pays progresse. Cependant, les Centrafricains, ceux qui vivent au quotidien ces difficultés, constatent que le pays recule de plus en plus, comme s’il était coincé dans une époque révolue, rappelant tristement les années 60.

 

Cette situation alarmante soulève de nombreuses questions sur la priorité accordée aux besoins fondamentaux des citoyens dans la planification gouvernementale. La route Bambari-Bria n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de l’insuffisance des infrastructures de transport, du manque d’entretien et de la négligence des régions éloignées. Ces problèmes affectent directement la vie quotidienne des citoyens et entravent le développement économique et social de ces régions.

 

Il est urgent que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour améliorer les infrastructures routières du pays, en commençant par des réparations immédiates sur l’axe Bambari-Bria. La population de ces régions mérite un accès digne et sécurisé aux biens de première nécessité. Sans cela, les revendications de progrès et de développement sonnent creux, et le fossé entre la capitale et les provinces continue de se creuser, laissant les habitants de ces régions dans un isolement géographique et économique de plus en plus préoccupant.

 

La route Bambari-Bria devrait être un symbole de connectivité et de progrès pour la République centrafricaine. Il est temps que le gouvernement agisse pour transformer cette voie de l’enfer en une voie de l’espoir, pour le bien-être de tous les Centrafricains.

 

Par Bertrand Yékoua

 

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