La RCA célèbre de la Journée mondiale de lutte contre la corruption

Publié le 9 décembre 2014 , 11:36
Mis à jour le: 9 décembre 2014 11:36 pm
Journée mondiale de lutte contre la corruption. Photo; CNC
Journée mondiale de lutte contre la corruption. Photo; CNC

La RCA célèbre de la Journée mondiale de lutte contre la corruption

Bangui – Corbeau News Centrafrique: 10-12-2014.  Ce 9 décembre 2014, la République centrafricaine à l’instar des autres pays du monde, membres des Nations unies a célébré la Journée internationale de lutte contre la corruption. Il n’y a pas eu grande manifestation en raison de la crise actuelle dans le pays, mais le Comité national de la lutte contre la corruption (CNLC) a initié une compagne de dispatching des affiches et banderoles au niveau des institutions publiques et privées, en vue de sensibiliser les populations sur ce fléau.

Les autorités centrafricaines, depuis la ratification de cette convention, se sont employées depuis à lutter farouchement contre la corruption, en dépit de ce que le phénomène est très développé dans le pays. Le clou des efforts de la RCA aurait été la création par Décret n° 08.133 du 31 mars 2008, d’un Comité national de lutte contre la corruption (CNLC) que dirige Jean Baptiste Koyassambia, Conseiller national, Expert gouvernemental de lutte contre la corruption. Ses missions comme énumérées par Cendri – Mignot Mouté, Rapporteur général adjoint de ce comité consistent à « élaborer et mettre œuvre la stratégie nationale de lutte contre la corruption ; assurer sa diffusion auprès des acteurs publics et privés ; coordonner, superviser et aider à la formulation des différentes actions du gouvernement relatives à la lutte contre la corruption, à savoir la transparence et la bonne gouvernance. »

Cendri – Mignot Mouté
Cendri – Mignot Mouté

Entre temps, entre 2008 et 2012 où le CNLC a fonctionnait bien, l’institution a œuvré d’arrache-pied pour réduire autant soit peu la corruption, ne fut-ce qu’au niveau de l’Etat. Ses réalisations, en dépit des difficultés sont palpables aujourd’hui, à en croire M. Mouté. « Le CNLC s’est déjà employé dans la ratification de la Convention de l’Union africaine contre la corruption. Il est question, à travers cette convention que les patrimoines de l’Etat et de certains hauts responsables de l’administration publique soient déclarés. Evidemment, le début avait commencé avec beaucoup de résistance, mais le CNLC a travaillé sans relâche pour inciter et pousser aux déclarations de patrimoines entre 2008 et 2012. Aussi, sur le plan international, certaines institutions comme Transparency International et le PNUD qui ont mené leurs enquêtes indépendantes sur la RCA ont démontré que la corruption est à tous les niveaux. » a-t-il noté avant d’ajouter qu’« aujourd’hui, un projet de loi portant création d’une Haute autorité de lutte contre la corruption est sur la table du Conseil national de transition qui va incessamment se prononcer dessus. Cette institution, à la différence du CNLC aura la marge de manœuvre nécessaire, puisqu’elle va se charger de la lutte contre la corruption, d’abord en ce qui concerne la prévention, ensuite au niveau de la sensibilisation, puis des actions de répression. »

Mais, la crise actuelle en RCA est un handicap, non seulement pour les activités du CNLC mais aussi favorise le développement de la corruption. C’est du moins ce que relève Albert Goffi, Expert gouvernemental de lutte contre la corruption : « Il ne faut pas se voiler la face. Parmi les multiples causes de la situation que nous traversons actuellement en RCA, la corruption y est pour beaucoup. C’est dire qu’une frange de la population est appauvrie par la corruption et cette population marginalisée et écartée a essayé en quelque sorte de se venger. Ce que nous vivons est bel et bien l’une des conséquences de la corruption dans notre pays. Cependant, je puis vous dire que ces jours-ci, personne ne contrôle plus rien. Et ce genre d’environnement est propice au développement du phénomène de la corruption, même nous dirons que la corruption a dû prendre une dimension que nous ne pouvons pas imaginer. » Face à cette situation M. Albert Goffi fait le plaidoyer pour que la sécurité soit rapidement rétablie, afin de permettre au pays d’éviter le pire en matière de corruption. « C’est pour cela que nous souhaitons vivement que la sécurité et la paix reviennent rapidement pour que nous reprenions le travail de lutte contre la corruption qui n’a fait qu’appauvrir de plus en plus une catégorie de personnes et enrichir de plus en plus une frange de populations. »

En somme, le dernier classement de Transparency International où la RCA a perdu six (06) places est révélateur du degré croissant de la corruption en Centrafrique, d’où nécessité pour les acteurs d’œuvrer encore plus pour lutter contre ce fléau qui mine le pays.

Bangui / Fred Krock / Corbeau News Centrafrique.

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