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La flambée des prix à Obo : Un fardeau insupportable pour les habitants

La flambée des prix à Obo : Un fardeau insupportable pour les habitants

 

Dans le marché Lakouanga de Obo, chef-lieu de la préfecture du Haut-Mbomou, au sud-est de la République centrafricaine
Dans le marché Lakouanga de Obo, chef-lieu de la préfecture du Haut-Mbomou, au sud-est de la République centrafricaine

 

 

Bangui, 17 août 2023 (CNC) –  Après l’affrontement intense qui a opposé les miliciens du groupe AZANDE ANI KPI GBE aux rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), la paisible ville d’Obo tente difficilement de retrouver son équilibre. Cependant, la quiétude retrouvée est assombrie par une menace grandissante et préoccupante : la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité, plongeant ainsi la population dans un état d’incertitude.

 

Dans cette bourgade méridionale de la République centrafricaine, les étals du marché révèlent une réalité économique de plus en plus difficile à supporter. Le coût de la vie devient exorbitant, mettant à l’épreuve la résilience des habitants. Imaginez-vous un instant, une simple cuvette de manioc s’achète à 10 000 francs CFA, et une demi-portion étiquetée à 5 000 francs CFA. Pour les oignons, les cubes magies, n’en parlant pas. Y’en a pas. Même si l’on peut les trouver, il faut débourser 100 F CFA pour un cube. Le manioc, en tant qu’aliment de base pour de nombreux Centrafricains, devient un luxe que peu peuvent se permettre. Là réside la question qui taraude les esprits : comment la population peut-elle rassembler une telle somme pour simplement se nourrir ? Et surtout, combien de temps cette situation pourra-t-elle perdurer ?

À une cinquantaine de mètres du marché de la ville de Obo, chef-lieu de la préfecture du Haut-Mbomou, au sud-est de la République centrafricaine.
À Obo, au sud-est de la RCA. CopyrightCNC
Voici le savon juste pour se laver qui coute 750 francs CFA l'unité à Obo, ville du sud-est de la République centrafricaine
Voici le morceau du savon qui coûte 750 francs CFA à Obo, une ville du sud-est de la République centrafricaine. CopyrightCNC

 

Le constat est tout aussi alarmant pour d’autres produits essentiels. Un morceau de savon AZUR, auparavant accessible, s’affiche désormais à un prix exorbitant de 750 francs CFA. Et pour couronner le tout, un simple sachet de cubes Maggi, nécessaire pour relever la saveur des maigres repas, est désormais monnayé à 3 500 francs CFA. De telles fluctuations laissent sans voix, provoquant une onde de choc dans le quotidien des habitants déjà éprouvés.

 

Mais les chiffres ahurissants ne s’arrêtent pas là. Il est difficile de ne pas être saisi par l’incompréhension en découvrant qu’un sac de ciment, un élément fondamental pour toute construction, affiche un prix de 50 000 francs CFA à Obo. Comparé aux prix de Bangui, la capitale, où le même sac de ciment coûte cinq fois moins cher, et à ceux d’un village au Cameroun où le coût est dix fois inférieur, il devient évident que la vie dans cette partie de la République centrafricaine est véritablement en proie à des défis économiques d’une ampleur inquiétante.

 

La situation à Obo reflète une dure réalité qui touche de nombreuses régions oubliées par les sphères du pouvoir. Si le conflit armé semble s’éloigner, les batailles quotidiennes que doivent livrer les habitants pour satisfaire leurs besoins fondamentaux restent intenses et étouffantes. Le gouvernement central, tout comme les acteurs internationaux, doivent prendre conscience de cette crise économique silencieuse qui étrangle la vie à Obo. Il est impératif de rétablir un équilibre économique pour permettre aux habitants de retrouver une certaine sécurité financière et, surtout, un espoir de jours meilleurs. Car si la paix est un premier pas, la stabilité économique en est un crucial pour que la vie puisse réellement reprendre son cours dans cette région durement éprouvée de la République centrafricaine.

 

Mborifouefelle Élie

Correspondant du CNC à Obo

 

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