Folles rumeurs d’usage d’armes chimiques à Bambari.
Après avoir manipulé les mercenaires africains pour obtenir l’accord de Khartoum, les Russes s’attaquent à présent à ces derniers pour les éliminer. La population civile paie le prix fort notamment à Bambari. Les sources humanitaires, hospitalières, politiques sociales ont le devoir de dénoncer ces crimes de guerre auprès de l’opinion nationale et internationale.
Pourquoi la communauté internationale ne réclame-t-elle pas une enquête scientifique indépendante internationale et nationale sur l’utilisation présumée d’armes chimiques à Bambari?
La presse indique le 21/02/2021 que la CICR et la CRCA ont procédé à l’évacuation de blessés dont des femmes et enfants à l’hôpital de Bambari, suite aux combats entre “forces étatiques (mercenaires russes, rwandais et FACA) et groupes armés (rebelles centrafricains et mercenaires étrangers africains comme Ali Darassa).
Ces ONG profiteront de cette occasion pour faire taire ou confirmer les soupçons d’usage d’armes chimique par les mercenaires russes et rwandais à Bambari. M Guterres et l’OIAC ont condamné l’usage du gaz sarin en Syrie mais silencieux sur Bambari. Pourquoi?
La Russie a utilisé des armes chimiques en Syrie ce qu’elle réfute souvent. En août 2000, la RDC accuse le Rwanda d’avoir utilisé des armes chimiques sur son territoire. Ce que réfute le Rwanda aussi. L’art 1 de la convention de l’OIAC interdit l’emploi de ces armes.
Les grands perdants dans cette “guerre hybride” menée par la Russie sont les Centrafricains, la France, ancienne puissance de ses deux ex empires et l’UE. L’ex AEF est menacée par une percée de la Libye vers la RCA, donc du Nord vers le Sud et l’ex AOF dans le Sahel en crise.
Les raisons de cette “débâcle”. La décision de la France en 2017 de renvoyer le Président F A Touadéra vers la Russie qui s’opposait par calcul stratégique à la fourniture d’armes saisies dans l’Océan indien au FACA formée par l’EUTM-RCA aura des conséquences géostratégiques dramatiques pour la population dont nous mesurons encore l’ampleur aujourd’hui. Il sera difficile de déloger la Russie.
La France a pris un risque majeur pour l’opération Barkhane” au Sahel et pour l’Afrique centrale. Le Tchad pièce maîtresse de l’opération subit depuis des coups de boutoirs de Boko haram. La Russie et ses mercenaires poussent depuis la RCA vers le Tchad.
Dans le programme d’En Marche en 2017, pages 20 et 21, le candidat Macron a fait le choix “d’une Europe protectrice et à la hauteur de nos espérances”. Mais nous ne trouvons nulle part le mot Afrique.
La solution à la crise en RCA est politique
Les militaires, au sens noble du terme ont souvent mieux parlé de la paix en RCA: “Je suis en soutien du peuple centrafricain, de l’armée. Aider le peuple à se prendre en main. Il y a eu le Forum de Bangui. Il faut le mettre en œuvre son rapport” Général Hautecloc Commandant d’EUTM-RCA en 2016.
Général d’Armée Ngaïfé Ludovic, ancien CEMA a un respect sacré de la chaîne de commandement. Il tient aussi à une compatibilité entre “options politiques” et “options militaires” dans le cadre du Conseil Supérieur de la Défense (CSD) et sous la supervision du chef suprême des armées.
Le 3/06/2019, sur RNL il parle de sa sidération quant aux conditions restrictives d’utilisation des armes données par la Russie à la RCA. Elles l’ont poussé à souhaiter une autonomie et une libération de la parole autour de l’Institution militaire centrafricaine.
Général Ngaïfé: “Aujourd’hui on dit au chef militaire, c’est une donation. Il s’exulte. Subitement il y a une restriction. J’ai été complètement sidéré. En tant que CEMA, j’ai réagi vigoureusement. C’est pourquoi nous devons avoir nos moyens et une certaine autonomie à nous même pour remplir nos missions. Il faut libérer la parole autour de l’Institution militaire,” dit-il Ses difficultés actuelles peuvent venir en partie de là.
Depuis des années des observateurs objectifs de la crise en République Centrafricaine disent que la solution à cette crise est politique et non militaire. Les exemples sont nombreux dans l’opinion publique nationale et internationale. Ceux qui prônent la solution militaire ont des agendas cachés, ils ne respectent pas les droits humains.
Que les démocrates centrafricains devraient lire et s’inspirent du discours d’investiture du Président américain Joe Biden le 20/01/2021 :”Prenons un nouveau départ, tous ensemble. Recommençons à nous écouter les uns les autres. À nous entendre les uns les autres. À nous voir les uns les autres, à nous respecter les uns les autres. Il n’est pas dit que la politique doive être un incendie qui fait rage, détruisant tout sur son chemin. Chaque désaccord n’a pas à être une cause de guerre totale. Et nous devons rejeter la culture dans laquelle les faits eux-mêmes sont manipulés, et même fabriqués.”
C’est cet état d’esprit que les Centrafricains attendent de leurs partenaires
L’ancien Conseiller National de Transition, Zachari Mahamat dit en 2019 la même chose: “Centrafricains. Venons autour de la table, nous trouvons une solution ensemble”
Dans un contexte de terrorisme globalisé, M Idris Déby dit: «Mon objectif n’est pas d’arrêter une personnalité quelconque. Mais de nettoyer le territoire tchadien de la présence de Boko Haram». Chaque Etat d’Afrique centrale devait faire autant. Ce qui implique une armée nationale robuste et en même temps, et être prête à intégrer une force supranationale en cas de menace. Malheureusement certains pays sont « affaiblis » par la “Françafrique”. C’est Le cas de la République Centrafricaine.
La politique africaine de la France et de l’Union Européenne ne sont plus adaptées aux réalités de l’heure.
Les options militaires sont mises plus en avant que les options politiques qui doivent intégrer véritablement la problématique d’un développement durable. C’est là que se trouvent les véritables causes de la déstabilisation de la RCA et de la sous-région. Il faut un équilibre entre les deux options. Vous ne pouvez pas demander à peuple de défendre une cause si en même temps vous le brimé.
Les Amis de Siloë Centrafrique
Le 27 Févier 2021