Bangui (République centrafricaine) – Pour maître Arlette Sombo Dibelé, avocate et membres fondateur du G-16, (Groupe d’action des organisations de la société civile pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016, ) la Centrafrique se glisse vers un régime totalitaire ». D’après elle, « Dans l’immédiat, changer la constitution apporte quoi aux Centrafricains?
Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 17 août 2022
La Centrafrique se glisse vers un régime totalitaire
Près d’une semaine après la déclaration du chef de l’État Faustin Archange Touadera à la nation à l’occasion de la célébration de 62e anniversaire de l’indépendance de la RCA, laquelle il avait annoncée ce qu’il a semblé toujours caché.
« Je voudrais réaffirmer ma volonté de respecter la Constitution et la volonté du peuple souverain.
Comme j’ai eu à le réaffirmer en certaines circonstances, je ne ferai rien sans la volonté du peuple détenteur de la souveraineté nationale. ». Et l’homme ajoute ceci :
« Cependant, je ne saurais demeurer indifférent aux cris de cœurs de mon peuple qui est dépositaire par excellence du pouvoir souverain.
Je vous ai écouté. Je prends acte de vos sollicitations pressantes qui me sont parvenues de partout réclamant une nouvelle Constitution. Ceci dit, La Centrafrique se glisse vers un régime totalitaire.
Cette déclaration avait suscité de nombreuses réactions dans le pays. Des voix s’élèvent pour mettre en garde le régime sur les conséquences d’un tel projet. Parmi ces personnes, figure maître Arlette Sombo Dibelé.
Selon l’activiste centrafricaine, où est l’urgence à changer la constitution? C’est cette constitution-là qui lui a permis de faire un mandat. Quel en est le bilan?
« Il a encore devant lui quatre années. Pourquoi ne pas s’activer à des priorités qui me semblent fondamentales concernant l’enseignement, l’économie, la santé, etc. », affirme-t-elle, avant de préciser que « J’ai même fait partie de son gouvernement d’avril 2016 à septembre 2017. J’ai cru en la rupture. Et personnellement, lorsque j’ai voulu appliquer la rupture, en dénonçant certains détournements, j’ai été remerciée. Mais qu’est-ce qui se fait pour, depuis 2016 jusqu’à ce jour, pour que la société remarque qu’elle vit mieux. Personnellement, je ne vois pas qu’on vive mieux dans ce pays », ajoute-t-elle, tout en précisant que « Lorsqu’on a un mandat, et qu’on promet à une population de lui apporter de bien être, il faut déjà arriver avec ce résultat-là, et lui dire bon voilà j’ai fait ça en peu de temps, vous m’accordez votre confiance, je continuerai et je ferai mieux. Moi personnellement, je n’ai rien vu de la rupture annoncée.
Pour conclure son propos, la dame de fer a indiqué que « Quand je dis que la priorité n’est pas à une modification de la constitution, je ne dis pas que celle-là ne viendra pas. Écoutez, les États-Unis vivent avec une constitution qui date de de quelle année? De quel siècle? Mais il y’a des aménagements, il y’a des ajustements. Mais il n’y a pas de chamboulement. Pour conclure, La Centrafrique se glisse vers un régime totalitaire.
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