Enquête exclusive : l’arrestation, la torture et la souffrance du commandant de brigade de Bouar, ainsi que le calvaire de ses enfants
Bangui, 31 janvier 2024 (CNC) – Dans les méandres obscurs qui se jouent en République centrafricaine, des drames infernaux et insoutenables se déroulent, laissant dans leurs sillages les douleurs, les tortures non cicatrisées, et les désespoirs. Ces drames obscurs : ces séries d’arrestations et détentions arbitraires. La Rédaction se planche cette semaine sur l’arrestation de l’Adjudant-chef Fiacre Bakana, commandant de brigade de la gendarmerie et d’investigation de Bouar, par les mercenaires russes de la société Wagner et qui a déclenché une série d’événements tragiques, plongeant le commandant dans un abîme de souffrance et laissant sa famille dans une lutte désespérée pour la survie. Cette histoire poignante met en lumière les sombres réalités de l’injustice et de l’oppression en République centrafricaine, où la vie de citoyens innocents est sacrifiée sur l’autel du pouvoir et de la tyrannie.
Arrestation et torture
Le calvaire du commandant de brigade de Bouar, monsieur Adjudant-chef Fiacre Bakana a débuté le 14 décembre 2023, lorsque les mercenaires russes de la société Wagner l’ont appréhendé, l’accusant de complicité dans l’assassinat du commandant de compagnie de la gendarmerie de Berberati, monsieur Oubangué. Transporté de force, il a été soumis à des sévices inhumains, subissant des tortures sauvages dans le but de lui extorquer des aveux. Les détails de cette cruauté restent terrifiants et révoltants, témoignant du mépris total pour les droits de l’homme et la dignité humaine.
Incarcération et transfert à Bangui
Après des heures de tortures insoutenables, le commandant de brigade de Bouar, monsieur Fiacre Bakana a été incarcéré dans des conditions déplorables, sa santé déjà précaire se détériorant rapidement. Son transfert à Bangui, à l’Office central de la répression du banditisme, a été marqué par des incertitudes et des inquiétudes croissantes quant à son sort. Malgré les accusations non fondées, son sort semblait scellé, pris au piège d’un système corrompu et oppressif.
La disparition des 600 000 Francs CFA
Une autre tragédie a frappé le commandant de brigade de Bouar avec la disparition mystérieuse de ses 600 000 francs CFA qu’il portait sur lui. Cette somme, vitale pour les rituels de deuil de sa femme décédée quelques semaines plutôt, représentait l’espoir d’honorer sa mémoire dans la dignité. Ayant vendu sa moto pour réunir cette somme, l’Adjudant-chef Fiacre Bakana avait l’intention d’honorer sa mémoire dans la dignité.
Cependant, cette somme a été détournée dans des circonstances troublantes. Le lieutenant de police Fiegamona, de l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB), aurait extorqué cet argent lors de son interrogatoire, pour le remettre ensuite au directeur de l’OCRB, Monsieur Paraba.
Cette révélation met en lumière les niveaux alarmants de détournement et de collusion au sein même des forces de l’ordre en République centrafricaine. Au lieu de servir la justice et de protéger les citoyens, certains membres des forces de sécurité se livrent à des actes répréhensibles, sapant ainsi la confiance du public et compromettant l’intégrité de l’appareil judiciaire.
La souffrance de sa famille :
La disparition tragique de la mère, l’épouse de l’adjudant-chef Fiacre Bakana, a laissé ses deux enfants, âgés de moins de 10 ans, sous la responsabilité de leur père, qui est le commandant de brigade de Bouar. Privés subitement de leur figure maternelle, les enfants se sont retrouvés plongés dans une tourmente d’incertitude et de détresse.
Leur père, l’adjudant-chef Fiacre Bakana, désormais leur seul soutien, a été brutalement arrêté et jeté en prison, laissant les enfants livrés à eux-mêmes à Bouar. Dépourvus de conditions de vie décentes et de toute assistance, ils ont dû retourner à Bangui un mois plus tard, sous la garde de membres de la famille. Mais même là, la détresse persiste.
Affligés par le chagrin de la perte de leur mère et l’incarcération injuste de leur père, les enfants ont sombré dans la malnutrition et la désolation. Leurs visages sont devenus maigres et leurs regards éteints constamment, témoignent de leur souffrance et de leur désarroi. Ils ont abandonné l’école, leur esprit accablé par les préoccupations pour leur père et le vide laissé par leur mère.
La situation désespérée de ces enfants est un poignant rappel des conséquences humaines dévastatrices des actions arbitraires et oppressives qui sévissent en République centrafricaine. Ils incarnent l’innocence sacrifiée sur l’autel de l’injustice et de la tyrannie, leur cri muet résonnant à travers les couloirs du pouvoir, appelant à la compassion et à l’action pour mettre fin à leur calvaire.
Cette histoire déchirante révèle les profondes fissures dans le tissu social de la nation et souligne l’urgence d’une intervention humanitaire pour protéger les plus vulnérables et restaurer la dignité et la stabilité dans la vie de ces enfants et de tant d’autres confrontés à des circonstances similaires, et sa famille, il y a encore une lueur d’espoir. C’est l’espoir que la vérité triomphera, que la justice prévaudra et que la dignité humaine sera restaurée. C’est l’espoir qui doit guider chaque acte de résistance, chaque appel à la liberté et à la dignité, jusqu’à ce que la lumière de la justice brille sur les ténèbres de l’oppression et que la République centrafricaine retrouve son honneur et sa dignité.
Rappel de l’événement : La machination et l’arrestation de l’adjudant-chef Fiacre Bakana.
C’est essentiel de revenir sur les événements qui ont conduit à l’arrestation de l’adjudant-chef Fiacre Bakana, commandant de brigade de Bouar. Une illustration flagrante de la machination et de l’abus de pouvoir qui sévit depuis près de 10 ans en République centrafricaine.
L’histoire commence à Bouar, où le commandant de brigade a été arrêté sur la base d’accusations forgées de toutes pièces. Une machination diabolique s’est mise en place, impliquant l’interpellation et la torture d’un jeune homme, contraint de fournir de faux témoignages incriminant le commandant. Cette manipulation sournoise, conçue pour étayer des allégations de complicité dans l’assassinat du capitaine, a ouvert la voie à l’arrestation injuste du commandant, symbole de l’impunité qui règne en maître.
Transporté de force à Bangui, l’adjudant-chef Fiacre Bakana a été confronté à l’indifférence des autorités et à l’omnipotence des forces de Wagner. Son sort, scellé par les machinations et les mensonges, illustre l’ampleur de l’injustice et de la tyrannie qui règnent en maîtres dans les couloirs du pouvoir.
Ce rappel des événements souligne l’urgence de faire la lumière sur cette affaire, de rendre justice au commandant de brigade de Bouar et à tant d’autres victimes innocentes, et de lutter sans relâche pour rétablir la vérité et la dignité humaine en République centrafricaine.
La récompense inconcevable pour un fonctionnaire dévoué.
Dans une nation où la loyauté et le dévouement devraient être récompensés, la République centrafricaine se retrouve face à une réalité perverse, sombre et déconcertante. Pour la première fois dans l’histoire du pays, les agents de l’État, qui ont consacré des années de service et de dévouement à leur nation, sont récompensés non pas par la reconnaissance et la gratitude, mais par l’accusation, la torture et l’incarcération.
Ces fonctionnaires, qui ont œuvré sans relâche pour l’État, se voient confrontés à l’ironie amère d’une récompense pernicieuse : être injustement accusés, soumis à des actes de torture inhumains et jetés en prison. Dans un pays où la justice et la dignité devraient être sacrées, cette inversion perverse des valeurs est profondément choquante et révélatrice de la décadence morale qui gangrène les rouages du pouvoir.
Le contrôle tyrannique exercé par les mercenaires russes de la société Wagner a transformé la République centrafricaine en un théâtre de l’absurde, où l’arbitraire et la terreur règnent en maîtres. Les autorités, muselées par la peur et l’intimidation, restent silencieuses face à ces injustices flagrantes, laissant leurs propres citoyens à la merci d’une force étrangère sans scrupules.
Dans cet état de non-droit, la simple notion de justice devient une chimère, et l’idée même de service public est souillée par la trahison et l’oppression. Loin d’être un incident isolé, le sort du commandant de brigade de Bouar et de tant d’autres fonctionnaires innocents est un rappel amer de la fragilité des droits fondamentaux dans un pays en proie à la tyrannie et à la corruption.
Il est grand temps que les voix de la conscience et de la raison se lèvent pour dénoncer ces abus odieux et exiger des comptes à ceux qui trahissent la confiance du peuple et violent les principes fondamentaux de la démocratie. L’avenir de la République centrafricaine dépend de sa capacité à restaurer l’intégrité de ses institutions, à protéger les droits de ses citoyens et à mettre fin à l’emprise néfaste des forces obscures qui menacent sa stabilité et sa dignité.
Conclusion générale :
La tragédie de l’adjudant-chef Fiacre Bakana, commandant de brigade de Bouar et de sa famille est un cri de désespoir dans les ténèbres de l’injustice et de l’oppression en République centrafricaine. Leur histoire poignante révèle les profondeurs abyssales de la corruption et de la tyrannie qui minent les fondements mêmes de la société.
Dans un pays où la loyauté et le service devraient être récompensés, les fonctionnaires dévoués sont traités avec mépris et cruauté, leur dévouement transformé en trahison et leur sacrifice en souffrance. Le silence complice des autorités face à ces abus odieux est une tache indélébile sur la conscience nationale, une trahison des valeurs fondamentales qui devraient guider chaque action et chaque décision.
Il est temps que la République centrafricaine se lève contre l’oppression et la tyrannie, qu’elle défende les droits de ses citoyens et qu’elle restaure la dignité et la justice pour tous. La communauté internationale doit également jouer un rôle crucial en condamnant fermement ces violations des droits de l’homme et en exigeant des comptes à ceux qui en sont responsables.
Affaire à suivre.
Par Alain Nzilo
Directeur de publications
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