Élysée Nguemalé, Coordonnateur de l’OGDC, dénonce la mauvaise gouvernance et la dégradation de l’unité nationale en RCA
Bangui, 16 novembre 2023 (CNC) – Dans une récente interview accordée à la radio Ravossi, l’activiste Élysée Nguemalé, coordonnateur de l’Observatoire pour la Gouvernance Démocratique en Centrafrique (OGDC), a exposé les objectifs et les préoccupations de son organisation face à la situation politique actuelle dans le pays. Du rétablissement de la démocratie à l’insécurité grandissante dans le pays en passant par la mauvaise gouvernance, l’impunité, Élysée Nguemalé condamne les propos du conseiller spécial du président putschiste Touadera Fidèle Gouandjika appelant au génocide en Centrafrique.
Rétablir la démocratie et lutter contre la mauvaise gouvernance
L’OGDC, rappelle Élysée Nguemalé, a été créé en réponse à la mal gouvernance qui prévaut en Centrafrique. Élysée Nguemalé explique que l’objectif principal de l’organisation est de veiller à la bonne gouvernance, de promouvoir la gouvernance démocratique, de défendre les droits de l’homme, de renforcer l’unité nationale et de contribuer au développement du pays. Les membres de l’OGDC, majoritairement des jeunes éduqués sortis de l’université de Bangui, s’engagent à lutter contre les maux qui affligent leur nation.
La contestation de la constitution de 2023
Élysée Nguemalé, coordonnateur de l’OGDC, souligne que l’OGDC a été créé en réaction à la violation de la Constitution du 30 mars 2016 par l’instauration d’une nouvelle constitution dont les procédures ont été biaisées. Il affirme que cette constitution ne respecte pas les principes démocratiques et que l’objectif premier de l’OGDC est de trouver des moyens légitimes pour annuler cette constitution, considérée comme contraire aux aspirations démocratiques du peuple centrafricain.
Lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance
L’activiste Élysée Nguemalé, coordonnateur de l’OGDC, met également en lumière l’action de l’OGDC contre la corruption et la mauvaise gouvernance qui caractérisent, selon lui, le régime en place dirigé par Faustin Archange Touadera. Il souligne la nécessité de sensibiliser la population centrafricaine et d’obtenir son soutien pour mener des actions visant à contraindre les autorités à une gestion plus transparente des ressources du pays.
Atteinte à la moralité publique
Élysée Nguemalé critique la décision du président Touadera de renommer la coupe nationale du 1er décembre en son honneur, considérant cela comme une atteinte à la moralité publique. Il explique que le 1er décembre est dédié à la mémoire du fondateur de la République centrafricaine, Barthélemy Boganda, et que la coupe finale de football baptisée en son nom en guise de reconnaissance et que tous les chefs d’Etat, qui se sont succédés à la tête de ce pays, n’ont pas changer le nom. Le fait pour lui, Touadera, de changer le nom de cette coupe en son nom propre et en la revalorisant à 5 millions de Francs CFA, n’est autre que l’instauration d’un culte de personnalité pour son honneur. Son geste déshonore ainsi l’héritage du président fondateur.
Insécurité persistante et besoin d’une politique de sécurité efficace
L’interview aborde également la question de l’insécurité grandissante en Centrafrique. Élysée Nguemalé remet en question l’efficacité de la politique de sécurité actuelle, soulignant le rôle crucial des forces de défense et de sécurité mal traitées et mal payées. Il appelle à un traitement équitable de ces forces pour assurer la sécurité du pays.
Condamnation des déclarations du conseiller spécial du président
Élysée Nguemalé condamne fermement les déclarations du conseiller spécial du président, Fidèle Gouandjika, appelant à un génocide et massacre des occidentaux et des éléments de la MINUSCA en Centrafrique. Il remet en question le choix des personnes entourant le président, soulignant l’importance de collaborateurs ayant une moralité irréprochable.
Exportation de bois et pénurie de tables-bancs dans les écoles
L’activiste Élysée Nguemalé, coordonnateur de l’OGDC, exprime également son mécontentement quant à la pénurie de tables-bancs dans les écoles malgré l’exportation de bois. Il souligne le paradoxe selon lequel la République centrafricaine, en tant que pays exportateur de bois, ne parvient pas à fournir suffisamment des mobiliers scolaires pour ses propres établissements.
Notons que l’interview d’Élysée Nguemalé met en lumière les préoccupations majeures de l’OGDC face à la situation politique et sociale en Centrafrique. La lutte contre la mauvaise gouvernance, la défense des droits de l’homme et la promotion du développement restent au cœur des préoccupations de cette organisation de la société civile centrafricaine.
Par Gisèle MOLOMA
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