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Drame à l’OCRB : un détenu victime des tortures des mercenaires russes décède en plein tribunal

Drame à l’OCRB : un détenu victime des tortures des mercenaires russes décède en plein tribunal

 

Le magistra Benoit Narcisse Foukpio, Procureur de la République près TGI Bangui
Le magistrat Benoit Narcisse Foukpio, Procureur de la République près TGI Bangui

 

 

Bangui, 21 novembre 2023 (CNC) – Le décès tragique d’un jeune détenu au tribunal de grande instance à Bangui, après avoir été soumis à des tortures inhumaines à l’Office Central pour la Répression du Banditisme (OCRB), est un sombre reflet de la détérioration des droits de l’homme en République centrafricaine. Cette affaire dévoile une réalité terrifiante : la communauté internationale semble avoir abandonné le peuple centrafricain, pris en otage par le régime de Faustin Archange Touadera et ses alliés les mercenaires russes du groupe Wagner.

 

Le calvaire des détenus

 

Le 2 novembre dernier, une opération brutale d’une sauvagerie sans pareille a été menée par les mercenaires du groupe Wagner, avec le soutien des soldats de l’armée nationale, contre des orpailleurs dans la préfecture de l’Ouham, à Benzambé. Plusieurs artisans et vendeurs ont été appréhendés lors de cette opération, mais le pire était à venir pour certains d’entre eux. Malgré des blessures par balles infligées à certains, les détenus ont été ramenés à la base des soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA) à Benzambé, où un officier leur avait exigé le versement de 50 000 francs CFA pour leur libération. La plupart ont cédé à cette demande, à l’exception de quatre détenus qui n’avaient pas l’argent requis. Ces quatre individus ont alors été transférés à la gendarmerie de Bossangoa, puis à Bangui, où ils ont été incarcérés à l’OCRB.

 

Le cauchemar à l’OCRB

 

Au sein de l’OCRB, les jeunes détenus ont été confrontés à des tortures inimaginables, alternant entre les sévices des mercenaires russes du groupe Wagner et ceux des policiers centrafricains. Parmi ces quatre jeunes, l’un d’eux a été gravement torturé et s’est retrouvé dans un état de mort clinique sans qu’ils le sachent. Malgré cette mort clique du détenu, les autorités ont décidé de les transférer à la prison militaire du camp de Roux, sans leur fournir les soins médicaux nécessaires. Cette négligence médicale a eu des conséquences dévastatrices pour l’un des détenus.

 

Le tribunal de l’absurde

 

Le jeudi 16 novembre, le détenu dans son état de mort clique a été laissé à l’entrée du camp de Roux, tandis que les trois autres ont été placés à l’intérieur de la prison. Le lendemain, vendredi matin, les quatre détenus ont été présentés devant le procureur de la République, malgré l’état de mort cérébrale de l’un d’entre eux.

Cependant, au sein de l’OCRB, les policiers avaient déjà étiqueté ces jeunes hommes comme des rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), les accusant de rébellion. Cette accusation était totalement infondée, et cela a été tragiquement confirmé par le procureur de la République le magistrat Benoît Narcisse Foulpio qui travaille pour le compte des mercenaires russes de Wagner. Quelques minutes plus tard, le détenu gravement malade a rendu l’âme au tribunal.

 

Une négligence impardonnable

 

Il est incompréhensible qu’une personne dans un état de mort cérébrale ait été amenée au tribunal au lieu d’être admise dans un établissement hospitalier. Cette négligence flagrante témoigne de la cruauté du régime de Bangui envers ses propres citoyens et de l’impunité qui règne dans le pays.

 

La communauté internationale doit agir

 

Face à cette tragédie, il est impératif que la communauté internationale agisse. Les violations des droits de l’homme en République centrafricaine sont devenues monnaie courante, et il est grand temps que les auteurs de ces crimes soient tenus pour responsables devant la cour pénale internationale (CPI). Les Nations Unies et les organisations humanitaires doivent intensifier leurs efforts pour mettre fin à l’impunité et protéger les droits fondamentaux de la population centrafricaine.

 

En fin de compte, l’histoire du jeune détenu décédé au tribunal est un sombre rappel des horreurs que subissent de nombreux citoyens centrafricains au quotidien. Il est essentiel que le monde ne détourne pas les yeux de cette tragédie et qu’il s’engage à mettre fin à l’impunité et à restaurer la dignité humaine dans ce pays en détresse.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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