Des exemplaires de la Constitution du 30 août à 150 Francs : Le nouveau visage de la précarité en Centrafrique
Bangui, 16 janvier 2024 (CNC) – Face à une crise économique accablante, les citoyens centrafricains sont contraints à des mesures désespérées pour leur survie. De gauche à droite, chaque membre des familles se cherchent. Un exemple frappant est celui d’un père de famille au quartier PK11 de Bangui, à la sortie nord de la capitale, qui vend des exemplaires de la nouvelle constitution du 30 août pour seulement 150 francs CFA, illustrant la lutte quotidienne contre la misère, la pauvreté et l’incertitude de survivre le lendemain si les appels au ravitaillement de leurs estomacs sont ignorés.
La Lutte quotidienne pour la survie :
Dans les rues de Bangui, la réalité économique se manifeste de manière poignante. Le père de famille du PK11, représentatif de nombreux Centrafricains, a recours à la vente de documents politiques pour gagner de quoi nourrir ses enfants. Ce choix de vendre des exemplaires des nouveaux fascicules de Ngamana-Touadera dit, nouvelle constitution du 30 août 2023, un document normalement symbolique et respecté, pour une somme aussi dérisoire que 150 francs CFA, démontre l’ampleur de la crise économique. Pour beaucoup, cette situation n’est pas seulement une question de finances du vendeur, mais aussi de dignité, de désespoir mais surtout de la considération que chaque citoyen a envers ce document.
Impact économique et psychologique :
Le geste de ce père vendant la nouvelle constitution de Faustin Archange Touadera pour 150 francs va bien au-delà d’une simple transaction commerciale, de multiplications des problèmes d’insolvabilité ou défaut de liquidité de ce père de famille. Cela met en lumière la dégradation du pouvoir d’achat en Centrafrique, où même les documents symbolisant soi-disant l’identité et la souveraineté nationale sont réduits à des objets de survie économique. Cette situation a également un impact psychologique profond sur les vendeurs et leur famille. Elle incarne la perte d’espoir et le sentiment d’abandon par un système qui devrait les protéger et garantir leurs droits fondamentaux.
Vers la poubelle de l’histoire du pays.
Pour beaucoup des Centrafricains, à moins d’une année, la Constitution de Touadera se dirige inévitablement vers la poubelle qui l’attend et vers celle de l’histoire du pays en une année record de sa survie et de son application. Le fait pour ce père de famille d’entreposer les exemplaires de cette constitution sur un petit banc des enfants pour les vendre à un prix aussi dérisoire et négociable, et qui ne trouve depuis leur mise en vente, aucun preneur, est un signe annonciateur d’une disparition incessante de cette constitution.
Il y’a lieu de rappeler que la vente de exemplaires du fascicule Touadera – Ngamana , dite la constitution de la 7ème République, à 150 francs CFA négociable par un père de famille en détresse en République centrafricaine est un témoignage saisissant du reflet direct de la crise économique qui frappe la République centrafricaine. Cette image de désespoir financier soulève des questions cruciales sur l’avenir de la Centrafrique. Elle interpelle la communauté internationale, les dirigeants nationaux, et chaque citoyen sur les mesures à prendre pour restaurer la dignité et améliorer les conditions de vie des familles touchées par cette crise. C’est un appel à une action urgente pour reconstruire une économie qui serve tous les Centrafricains, avec compassion et équité.
Par Gisèle MOLOMA
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