Débat sur l’actualité sur RFI : Le référendum constitutionnel en Centrafrique divise les opinions avec une forte proportion pour le rejet
Bangui, 03 mai 2023 (CNC) — Le président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, a annoncé officiellement la tenue d’un référendum constitutionnel le 30 juillet prochain. Selon lui, la nouvelle loi fondamentale est nécessaire pour remédier aux problèmes récurrents de conflits politico-militaires et pour favoriser le développement économique et social du pays. Cependant, le contenu exact de cette nouvelle constitution n’a pas encore été dévoilé. Cette décision suscite des réactions contrastées parmi les intervenants du débat sur l’émission de Radio France Internationale (RFI).
Nadège, une résidente de Bangui, la capitale centrafricaine, souligne que le pays fait face à de nombreux défis urgents tels que la sécurité, le coût de la vie, la santé et l’état déplorable des infrastructures routières. Selon elle, ces problèmes sont bien plus importants que la modification de la Constitution. Elle exprime ainsi des doutes quant à la nécessité d’une nouvelle loi fondamentale, et se demande qui dit vrai entre l’opposition et le parti au pouvoir.
Madame Gourmande partage cet avis en soulignant que les préoccupations quotidiennes des Centrafricains, comme la misère, la pauvreté et la souffrance, ne seront pas résolues par une nouvelle constitution. Elle remet en question les motivations des deux camps et estime que l’urgence actuelle réside dans l’amélioration des conditions de vie des citoyens.
Cyril, quant à lui, considère qu’il est opportun de réfléchir à l’avenir du pays et à la manière de le transformer en mettant en place des lois et des règlements plus adaptés. Il est favorable à une nouvelle constitution qui permettrait de corriger les imperfections de l’actuelle, notamment l’exclusion des jeunes de la candidature à la présidentielle en raison de l’âge minimum requis.
Rémi, un autre intervenant, critique le président Touadéra et accuse ce dernier de trahir ses engagements en modifiant la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Il dénonce également le manque de consultation populaire et souligne que la mobilisation en faveur du référendum est orchestrée par l’entourage du président.
Le débat se poursuit avec Serge, qui remet en question la légitimité du référendum et souligne le non-respect de certaines dispositions constitutionnelles. Il rejette l’idée d’une consultation populaire et affirme que les actions du président sont anticonstitutionnelles.
Le débat sur la nécessité d’une nouvelle constitution en Centrafrique reflète les divisions au sein de la société centrafricaine. D’un côté, certains, pour la plus part les proches parents et amis du Président de la République, soutiennent la démarche du président Touadéra, estimant qu’une réforme constitutionnelle est nécessaire pour améliorer le fonctionnement des institutions et favoriser le développement du pays. De l’autre côté, certains voient dans cette initiative une tentative du président de se maintenir au pouvoir au-delà de ses deux mandats, ce qui soulève des craintes quant à la démocratie et à l’alternance politique.
Il est important de noter que le contenu précis de la nouvelle constitution reste à déterminer, et que les arguments avancés par les différentes parties doivent être pris en compte dans le débat public. La question de la nécessité d’une nouvelle constitution en Centrafrique ne peut être tranchée sans une analyse approfondie des enjeux et des conséquences pour le pays et ses citoyens.
Par Alain Nzilo
Directeur de Publications
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