Centrafrique : un convoi de la Minusca empêché de traverser la ville de Bozoum.
Bangui, le 27 septembre 2017.
Par : Gisèle MOLOMA, CNC.
Si la sous-préfecture de Bocaranga dans l’Ouham-Péndé occupée par les rebelles des 3R tolère, en tout cas pour le moment, la présence des forces de la Minusca, pour la ville de Bozoum encore sous la menace des rebelles de la séléka et des 3R, ce n’est plus le cas. Elle est désormais pour la nième fois, interdite de circulaire ou traverser cette ville.
C’est sans doute la nouvelle la plus décrédibilisante pour les forces de l’ONU en République centrafricaine. Bozoum, le Chef-lieu de la préfecture de l’Ouham-Péndé située à seulement 120 kilomètres de Bocaranga, ne veut plus de la Minusca sur son territoire local. En cause selon la population de ladite ville, la non-assistance des forces de la Minusca à la population civile lors de la prise de Bocaranga par les rebelles des 3R appuyés par une branche du MPC du général Al Khatim le samedi dernier.
Selon notre correspondant de Bocaranga qui a pu atteindre la ville de Bozoum hier matin après 3 jours de marche dans la brousse, le mardi 26 septembre dernier dans la matinée, un convoi des véhicules militaires de la Minusca venant de Paoua pour se rendre à Bangui via Bozoum a été empêché par les anti-balaka appuyés par la population civile de traverser leur ville.
C’était devant une foule compacte que les soldats étaient contraints de rebrousser chemin après un échange verbal non courtois entre les soldats de la Minusca et les anti-balaka.
D’après les miliciens Balaka de Bocaranga qui ont fui en nombre pour se réfugier à Bozoum, les forces de la Minusca ont catégoriquement refusé d’intervenir pour les protéger malgré leur détresse signalée. Choqué par ce propos théâtral, un soldat leur aurait répondu qu’ils ne sont pas là pour protéger les groupes armés. Malgré l’intervention du député local, les soldats Onusiens n’ont pas pu passer, ils doivent repartir sur l’axe Paoua-Bossangoa à la satisfaction des anti-balaka.
Cependant dans la ville, les témoignages des déplacés de Bocaranga contre la Minusca fusent. Pour les uns, la présence de la Ninusca à Bocaranga le samedi dernier n’était pas pour protéger les civils, mais plutôt les humanitaires. En ce moment le pillage des ONG et de la population continue au nez et à la barbe des Casques bleus.
Selon un témoin, un marché noir est installé à Bang par les 3R pour vendre exclusivement les butins amassés à Bocaranga par les rebelles.
Rappelons que la sous-préfecture de Bocaranga, située à 120 kilomètres de Bozoum la capitale de l’Ouham-Péndé et à 150 kilomètres de Bouar la capitale de la Nana-Mambéré, est occupée depuis le samedi 23 septembre dernier par les rebelles du groupe 3R du peul camerounais Siddiki.
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