Centrafrique: la transition, un régime des barbares soutenu par une main dans les ténèbres?

Publié le 23 octobre 2014 , 1:06
Mis à jour le: 23 octobre 2014 1:06 pm
Conseil National de Transition, Bangui. Photo: Diaspora
Conseil National de Transition, Bangui. Photo: Diaspora

La transition : un régime des barbares soutenu par une main dans les ténèbres

Corbeau news Centrafrique (CNC), 23-10-2014: Les autres en arme nous tuent, restent impunis et ceux qui sont assis confortablement dans les bureaux pillent les deniers publics, restent également impunis. Nous assistons à un régime esclavagiste  de la vieille époque où ce sont les populations qui en font les frais et les auteurs des crimes inhumains et économiques se moquent de la population qui aspire à la paix et la justice sociale.

La république centrafricaine est le théâtre de ce conflit politico-militaire où toutes formes d’actes barbares de notre siècle sont nées et entretenues par ses filles et fils qui se disent intellectuels, sur qui pourtant la population pourrait compter pour un nouveau modèle de démocratie exemplaire et du multipartisme mais malheureusement ces intellectuels en question n’ont apporté que la déception et la désolation en contribuant efficacement à la paupérisation et la régression de l’Etat centrafricain qui perd sa souveraineté. Le pays qui traverse des moments difficiles de son histoire est géré aujourd’hui par une génération des personnes fantomatiques qui manquent de vision et de personnalité. Si des personnalités à qui je dois du respect figurent sur la liste des bénéficiaires du don angolais laquelle circule dans des réseaux sociaux tels que, Cyriaque GONDA, Gervais LAKOSSO,  Gilbert GRESENGUET, Thierry VACKAT, Joseph BINDOUMI, Valérie TANGA, Sylvain MOKAMONADET (Bamelec), Laurent NGON BABA, Emmanuel SANDY, YALISSOU, Raymond ADOUMA, Mme GBEBRI, Bruno GBIEGBA, OUANGON NDAKALA pour ne citer que ceux-là puisque la liste ne me semble pas exhaustive, c’est vraiment une honte nationale. Les centrafricains ne savent plus à quel saint se vouer.  On comprend pourquoi d’autres soi-disant conseillers nationaux  instrumentalisés jouent au taupe, envoyés spéciaux de la présidente Catherine Samba-Panza siègent  au Conseil National de la Transition (CNT) qui, malheureusement est présidé par un assoiffé de pouvoir, situationniste, spécialiste de croc-en-jambe et manipulateur de haut niveau qui empoisonne davantage la situation de la crise.

Inattendu, le débat parlementaire sur le don angolais dont le quart était distribué à tour-de-bras par la présidente Catherine Samba-Panza et son premier ministre Mahamat Kamoun a fait des choux gras. Comme je disais, c’est un parlement de transition des personnalités au départ très mal élus et finalement scindé en groupe de deux qui siègent à l’hémicycle de l’assemblée nationale. Il y a des pro-djotodia devenus pro-samba-panza et des pro-nguendet. Le premier se bat mordicus pour que CSP conserve son fauteuil et le second argumente diaboliquement pour que leur patron qui leur donne à manger arrache le fauteuil présidentiel et termine cette transition aux pieds en argile. En menant cette bataille va-t-en-guerrediste, les institutions de transition perdent l’honneur et la dignité devant l’opinion nationale et internationale et c’est le pire cauchemar pour le peuple centrafricain meurtri.

Parlons un peu de la situation financière des dons soudanais et congolais octroyés par Béchir et Sassou, encaissés par le président du CNT, Alexandre Ferdinand Nguendet qui est l’un de ces fossoyeurs de la transition qui a du plomb dans l’aile. L’une des flammes qui ont brûlé la maison était sous la transition du démissionnaire Michel Djotodia. Le  bras de fer entre l’ancien premier ministre démissionnaire, Me Nicolas Tiangaye et le président du CNT, Alexandre Ferdinand Nguendet, ainsi que le mal entendu au niveau de la présidence et la primature ont empoisonné cette transition à telle enseigne que le peuple centrafricain ne peut rien attendre de crédible d’elle.

Que les centrafricains se souviennent de la première et l’unique conférence de presse tripartite animée par le trio Djotodia-Tiangaye-Nguendet dans l’une des grandes salles de conférence de l’hôtel Ledger Plazza. Les trois personnalités ont tous fourni des réponses non convaincantes aux questions pertinentes des journalistes. Personnellement j’en ai pris part. Mais c’était décevant. Chaque conférencier monopolisait la parole et racontait son aventure politique. En bref, les réponses étaient vagues, incohérentes et les journalistes sont restés sur leur faim.

S’agissant d’Alexandre Ferdinand Nguendet encore au poste alors qu’il devait aussi démissionner, une question lui a été posé concernant la source du financement des travaux de la réfection du siège de l’Assemblée, l’ancien président Djotodia qui monopolisait plus le micro a dit qu’il est là présent il doit y répondre. Mais Alexandre Ferdinand Nguendet, au lieu d’aller droit au but, il s’est contenté de raconter son rêve qui vise l’occupation du palais de la Renaissance. Ce dernier lorgnait déjà le fauteuil de Michel Djotodia qui a peut-être compris sa stratégie mais jouait aussi au malin. A malin, malin et demi. Aucun chiffre n’a été donné concernant les dépenses monstres effectuées pour la réfection du palais de l’assemblée nationale. Comme disait l’ancien président de la transition, il devait d’abord y avoir un appel d’offre. Michel Djotodia a argumenté que chez nous à la présidence un appel d’offre a été lancé. La presse nationale n’était pas au courant de son appel d’offre mais Dieu seul sait ! A la fin des travaux, l’inauguration était en grande pompe dans l’enceinte de l’assemblée nationale. Michel Djotodia a préféré ne pas présider cette cérémonie puisque la rumeur de coup d’Etat circulait dans la capitale. Cette rumeur envenimait le climat délétère banguissois. Et pour preuve, à la veille de la célébration de la fête nationale du 1er décembre 2013, tard dans la nuit alors que la commission des fêtes était au pied ’œuvre, un communiqué de la présidence lu par un sous-officier de l’ex-séléka avec une voix sauvage inhabituelle sur les ondes de la radio Centrafrique   annonçait l’annulation de la fête nationale. De l’inédit dans l’histoire de l’indépendance de la République centrafricaine de Barthélémy BOGANDA. Pour la première fois dans l’histoire du pays, la célébration de la proclamation de l’indépendance a été annulée. A moins que je me trompe mais depuis sa prise de pouvoir jusqu’à la démission, Michel Djotodia est le seul président centrafricain qui n’a pas présidé une fête nationale.

Pour votre gouverne, les gens se sont sucés les doigts avec un fonds colossal soudanais offert par Omar el Béchir. Un Etat islamique voisin du nord-est qui cachait quelque chose derrière. En effet, le débat chaud sur le fonds angolais à l’hémicycle du parlement a révélé l’autre détournement du fonds congolais caché qui se chiffrait à 400 millions de fcfa, offert par le médiateur de la crise centrafricaine, le président congolais Denis Sassou Nguesso à la sourdine. Puisqu’il n’y avait pas eu tambour-battant pour que le peuple le sache. Alexandre Ferdinand Nguendet qui active l’affaire angolate pour qu’il y ait une enquête parlementaire aurait emporté la mallette congolaise seule et faire les dépenses en solo. Malgré ses griefs mortels et sanguinaires dénoncés par certains parlementaires lors de l’interpellation du premier ministre Mahamat Kamoun, le président du CNT veut montrer au public qu’il est monsieur mains propres, (mamboko a vourou). L’on se demande combien de fois nos autorités vont quémander des fonds chez les voisins pour la réfection du siège de l’assemblée nationale ? Autant de questionnements sur la maudite transition qui ne cesse de faire couler les larmes des centrafricains.

Chers compatriotes, leur est grave pour nous. Je vous ai toujours dit qu’il faut cultiver la solidarité, l’unité et l’amour entre nous puisque nous avons un patrimoine commun qui est la Centrafrique. Depuis la création de notre beau et cher pays par son fondateur Barthélémy BOGANDA, nous avons toujours vécu en harmonie et symbiose. Nous n’avons pas instauré des barrières entre nous chrétiens et musulmans. Cela est arrivé aujourd’hui c’est parce que nos hommes politiques ne sont pas matures. Nos richesses du sous-sol que le bon Dieu nous a données sont en train de fuir au profit des étrangers à cause de notre mesquinerie et cupidité.

journaliste politique et culturel
journaliste politique et culturel


Pierre INZA

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