Bangui (République centrafricaine) – La République centrafricaine est désormais dans un régime autoritaire avec un Président qui viole sans cesse la constitution, un régime qui n’écoute pas, qui n’en fait qu’à sa tête, qui assiste à la souffrance des citoyens sans réagir. Pour les Centrafricains, Faustin Archange Touadera franchit désormais la ligne rouge de la démocratie dans son pays sous les yeux complices de la communauté internationale qui assiste sans réagir à la scène.
Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 12 décembre 2022
« Touadera a franchi la ligne rouge de la démocratie »
« Qualifier l’opposition démocratique comme un groupe des malfaiteurs criminels terroriste. Ces mots sont excessifs. Je crois qu’il faut que monsieur Faustin Archange Touadera reprenne son sang-froid », juge Alain Binguimalé, un juriste centrafricain.
Pour monsieur Bernard Selemby Doudou, un autre juriste centrafricain vivant en France, le président de la République, Faustin Archange Touadera torpille la constitution en vue de s’offrir illégalement un troisième mandat. Pour lui, l’interminable feuilleton politique cadencé par l’ivresse d’un troisième mandat présidentiel a atteint son apogée, mettant en danger, l’architecture juridique qui constitue le socle de notre démocratie.
C’est ainsi qu’emporté par l’élan de son projet cynique de réécriture d’une nouvelle constitution ouvrant la voie à un troisième, quatrième, cinquième en gros, un éternel mandat, le président de la République a apposé abusivement sa signature au bas d’un décret qui a franchi la ligne rouge délimitant la limite du tolérable.
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Touadera met fin à l’État de droit
Pour des nombreux Centrafricains, l’entêtement du Président de la République à vouloir faire qu’à sa tête, la collaboration incessante avec les chefs des groupes armés, la création des milices armées du pouvoir pour le protéger le moment venu, les insultes des opposants, la violation flagrante et répétée de la constitution du 30 mars 2016 et le récent acharnement orienté contre l’ancien Président de la cour constitutionnelle madame Danièle Darlan constituent un tournant pour la République centrafricaine.
En violant régulièrement les lois de son pays, Faustin Archange Touadera tourne le dos pour de bon à l’indépendance de la justice et à la démocratie en RCA. Il met ainsi fin à l’État de droit.
Mais l’incompréhension vient du silence complice qu’observe la communauté internationale dans son ensemble dans le pays. La Minusca, le G16, les chancelleries africaines et occidentales.
Pour un rédacteur en chef d’un journal de la place, à Bangui, le président Touadera a franchi la ligne rouge de la démocratie et c’est désormais un État anarchique qu’il a instauré au grand dam de tous. Il fait tout ceci, grâce à l’inaction répétée de la communauté internationale, qui ne dit rien.
« c’est la présence des mercenaires de Wagner dans le pays qui fait peur à certains membres de cette communauté internationale. C’est tout à fait normal. C’est comme nous de la presse. Mais un jour, ils doivent savoir que si la guerre s’éclate à nouveau dans ce pays, le génocide rwandais sera oublié au profit de notre génocide, si rien n’est fait justement à temps par cette communauté internationale pour condamner certains agissements antidémocratiques, pour sanctionner aussi individuellement certains auteurs bien connus afin de les ramener sur les droits chemins.
Les refus répétés des visas Schengen ne sont pas là, la solution. Il faut prendre aussi d’autres mesures de sanctions allant, par exemple, du gel de leurs avoirs aux interdictions des voyages.
Le FMI, la Banque mondiale aussi doivent se pencher sur les conditions de leurs collaborations à ce régime, qui ne respecte plus les lois, qui ne se conforme plus aux règles de la démocratie, qui fait endetter le pays en dehors du taux d’intérêt légal.
La CPI aussi doit voler au secours de la CPS aujourd’hui aux abois, par l’ouverture d’une enquête visant les crimes commis par les mercenaires Wagner dans le pays ».
Affaire à suivre…
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