QUAND LE PUTSCHISTE CONSTITUTIONNEL DE BANGUI PEINE À DÉLIMITER LA FRONTIÈRE DE LA HONTE ET DE L’HUMILIATION AU PAYS D’UN PUTSCHISTE ACCLAMÉ
Au lendemain du coup d’état militaire du 30 août 2023 qui a mis un terme définitif au pouvoir dynastique gabonais, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) ont unanimement condamné par principe et ont en conséquence désigné le président centrafricain comme facilitateur afin d’engager des pourparlers, de discuter avec toutes les forces vives de la nation en vue de mettre en place une feuille de route d’accompagnement de la transition politique.
S’inscrivant dans la logique d’un retour à l’ordre constitutionnel et conformément aux dispositions de la charte de transition, le président centrafricain était l’hôte d’honneur de la nation gabonaise pour l’ouverture du dialogue politique inclusif qui permettra aux forces vives de circonscrire les différents problèmes du pays et d’esquisser des solutions durables.
Fort de ce qui précède, il apparaît important de souligner l’hypocrisie politique qui se profile en filigrane dans le beau discours du médiateur régional qui sème la terreur dans son propre pays en bâillonnant son peuple, en emprisonnant injustement les opposants voire les députés en dépit de leur immunité parlementaire, en instrumentalisant la machine judiciaire pour commettre un putsch constitutionnel afin de s’éterniser au pouvoir…mais par la force des circonstances devient donneur de leçons chez le voisin.
Au regard des murmures et des bruits du couloir dans le palais qui abritait l’ouverture du dialogue politique inclusif le citoyen lambda s’interroge :
Quelle est la différence entre un putschiste constitutionnel et un putschiste militaire ?
Un président qui a refusé le dialogue politique inclusif avec son peuple et qui a mis son armée sous la tutelle d’un groupe de mercenaires peut-il s’ériger au grand jour en donneur de leçons de démocratie ?
Tout être humain ayant une conscience…était-il à l’aise dans ce rôle de démocrate ?
En d’autres termes, le président centrafricain était-il crédible et influent pour coordonner les efforts des chefs d’Etat de la CEEAC ?
Il est évident que le ridicule ne tue pas mais il urge de rappeler qu’un putschiste constitutionnel utilise injustement les moyens légaux pour confisquer le pouvoir tandis qu’un putschiste militaire prend le pouvoir par les armes en violation de la constitution et des lois de la république.
Les deux sont des dictateurs, des « hors la loi » et la différence réside dans les méthodes utilisées.
Au delà de tout, n’oublions surtout pas que sur cette terre des mortels, on ne fait pas aux autres ce qu’on aimerait pas qu’on nous le fasse, on ne récolte au passage que ce qu’on a semé et qu’au final les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…
Malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.
Mais attention, ne le dites à personne.
Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.
Par Bernard SELEMBY DOUDOU.
Juriste, Environnementaliste,
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