DU GOUVERNEMENT DE LA RÉCOMPENSE RÉFÉRENDAIRE À L’IMMOBILISME POLITIQUE INQUIÉTANT
Bangui, 07 janvier 2024 (CNC) – À la sortie des échéances référendaires illégales et mal négociées avec le peuple souverain, le pouvoir de Bangui s’est doté d’une nouvelle constitution, d’une nouvelle république et désormais d’un nouveau gouvernement.
En effet, l’entrée dans la septième république est marquée de façon indélébile par le décret N*24.001 du 04 janvier 2024 portant nomination ou confirmation des membres du gouvernement. D’emblée, il y’a une incompréhension voire une incohérence dans la forme juridique dudit décret.
Le premier visa du décret fait référence à la constitution du 30 août 2023 mais le renvoi au décret N*22.040 du 07 février 2022 portant nomination du premier ministre, chef du gouvernement pose problème.
La logique juridique aimerait que le premier ministre démissionne de façon formelle pour être reconduit s’il capitalise toujours la confiance du chef de l’état.
Ceci étant, ce gouvernement s’inscrit dans la logique de remerciements et de récompenses depuis les soutiens de première heure du premier mandat, des participants au dialogue de Khartoum, du dialogue républicain et enfin des promoteurs du référendum constitutionnel.
En effet, le nouveau gouvernement de même taille que le précédent qui reconduit la majorité des personnalités acquises au président de la république compte trente deux (32) ministres dont trois (3) ministres d’état et un ministre délégué qui semble être un oublié qu’on a greffé à la liste à la dernière minute.
On y remarque dix (10) nouveaux entrants soit 31% de la nouvelle équipe gouvernementale et trois (3) jeux de changement de chaises.
Loin du seuil de parité, la gente féminine est raisonnablement représentée avec six (6) femmes à la manette soit 18%.
Nous avons admiré l’absence de cumul de mandat du premier ministre et surtout la promotion de la jeunesse.
Il faut aussi noter de départs remarquables du gouvernement c’est à dire que ceux qui ont été virés du gouvernement le méritaient à l’instar de ceux de la communication, du tourisme, de la jeunesse et des sports…qui ne cessaient de multiplier des bourdes.
L’autre particularité réside dans le fait que ce gouvernement regorge des chefs miliciens, des chefs rebelles, des personnalités qui traînent des casseroles, des civils, pas de militaires et aucune donnée fiable sur la moyenne d’âge.
Inquiet de la promotion républicaine axée sur la médiocrité, le citoyen lambda s’interroge :
Ce gouvernement quasi similaire saura t-il appuyer sur l’accélérateur socio-économique du pays ?
En absence de chamboulement important, pourquoi modifier un gouvernement s’il est notoire qu’il va faire la même chose ?
Quels impacts dix nouveaux entrants peuvent-ils avoir sur un gouvernement bien embourbé ?
Qu’est-ce que ce peuple tant méprisé peut-il attendre de ce gouvernement d’infinis remerciements voire de récompenses institutionnalisées ?
En tout état de cause, la pression est plus forte que d’ordinaire sur la nouvelle équipe gouvernementale car pensant redonner espoir au peuple, le président de la république s’est inscrit dans la logique de l’immobilisme en lieu et place de la gouvernance démocratique attendue par le peuple.
Nous ne cessons de le rappeler assez que sur cette terre des mortels, on ne fait pas aux autres ce qu’on n’aimerais pas qu’on nous le fasse, et qu’on ne récolte que ce qu’on a semé tout en sachant que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.
Mais attention ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.
Par : Bernard SELEMBY DOUDOU.
Juriste, Environnementaliste Administrateur des élections.
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