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Centrafrique : dans les coulisses du futur troisième mandat de Touadéra

Rédigé par Jeune Afrique

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 15 juin 2022

 

Bangui (CNC) – Décidé à s’offrir un nouveau mandat en impulsant une révision constitutionnelle, Faustin-Archange Touadéra s’efforce de désamorcer les oppositions internes. Entre promesses et passages en force, voici comment le président s’active pour rester au pouvoir.

Faustin-Archange Touadéra, à Paris, le 25 septembre 2017. © Christophe Morin/IP3/MAX PPP
Faustin-Archange Touadéra, à Paris, le 25 septembre 2017. © Christophe

Le 26 mai dernier, le député du Mouvement Cœurs Unis (MCU) Brice Kévin Kakpayen présentait aux représentants des groupes parlementaires de la majorité présidentielle une proposition de modification de la Constitution centrafricaine. Celle-ci vise notamment à supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels (aujourd’hui fixé à deux consécutifs), ainsi qu’à créer un poste de vice-président et un Sénat.

Depuis, le projet suit son cours. Au sein de la majorité, l’opposition à la modification est très minoritaire, même si quelques voix s’élèvent, en coulisses, afin de demander à Faustin-Archange Touadéra (FAT) de ne pas se précipiter. En revanche, les plus fervents partisans de FAT, réunis autour des ministres conseillers Sani Yalo et Fidèle Gouandjika, cherchent à pousser le chef de l’État à convoquer sans tarder une session extraordinaire de l’Assemblée afin de faire voter la proposition.

 

Duel autour du troisième mandat

 

Un homme, en première ligne depuis le début du projet, est toujours à la manoeuvre auprès des députés : Évariste Ngamana, vice- président de l’Assemblée nationale et porte-parole du MCU. Bénéficiant de la confiance du président et de son chef de cabinet Donatien Maleyombo, celui-ci est le patron de la majorité présidentielle à l’Assemblée. C’est aussi un interlocuteur régulier des Russes de Wagner.

Selon nos sources, Évariste Ngamana a avant tout été chargé de limiter l’influence de Simplice Mathieu Sarandji, président de la Chambre basse et secrétaire général du MCU. C’est d’ailleurs pour cette raison que FAT a favorisé l’élection de Ngamana à la vice- présidence de l’Assemblée, à proximité de l’ambitieux Sarandji. Ce dernier, qui fut Premier ministre et a longtemps espéré succéder à FAT, devrait encore patienter en cas de révision constitutionnelle.

 

Quel avenir pour Sarandji et Dondra ?

 

Sarandji pourrait se contenter, afin de ne pas rendre publique son opposition au troisième mandat, du poste de vice-président de la République, qui le placerait alors en position de dauphin constitutionnel, bien que sa relation avec le président se soit détériorée ces derniers mois. Ses détracteurs, menés en grande partie par Ngamana, espèrent contrecarrer ce projet et s’activent en coulisses pour lui faire quitter le perchoir.

Un autre ancien Premier ministre pourrait également monnayer son ralliement au troisième mandat – ou a minima sa discrétion lors du passage du texte devant les députés. Selon nos informations, Henri- Marie Dondra, qui avait quitté la primature en février sous la pression notamment de Sarandii. pourrait accepter un poste d’envergure, la présidence du Sénat et la direction de la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC) ayant été évoquées.

 

 

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