CENTRAFRIQUE : CHAPEAU BAS AU MOUVEMENT « ITA » ! ET SOYONS VIGILANTS !

Publié le 23 septembre 2018 , 5:08
Mis à jour le: 23 septembre 2018 5:08 pm

 

CENTRAFRIQUE : CHAPEAU BAS AU MOUVEMENT « ITA » ! ET SOYONS VIGILANTS !

 

 

 

Le 22 septembre 2018, l’organisation politique « Initiative pour une Transformation par l’Action-ITA » a, à travers un communiqué de presse, dénoncé l’intervention des Forces de Sécurité Intérieure alliées à des inconnus civils qui ont investi et dispersé une réunion du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) qui devait se tenir dans l’après-midi du mercredi 19 septembre 2018 dans le 4ème Arrondissement de Bangui.

Ces actes anti démocratiques qui rappellent l’attaque du meeting du FARE 2011 le samedi 27 août 2011 par la garde présidentielle et des individus proches du pouvoir de l’époque, devraient interpeller tous les démocrates et artisans de la paix et de la réconciliation nationale en cette période critique de notre histoire. C’est le lieu ici de rendre hommage à la Nouvelle génération centrafricaine, organisée politiquement dans le Mouvement ITA qui, seule, a pris ses responsabilités pour condamner cette dérive totalitaire, voire incompréhensible, eu égard à l’appartenance du parti RDC à la majorité présidentielle. Tout en appelant à la vigilance les Forces Vives de la Nation afin de sauvegarder les droits fondamentaux acquis après d’âpres souffrances par le peuple centrafricain, le Premier Secrétaire Dominique Yandocka a lancé un appel à la représentation nationale qui doit, en pareille circonstance, user de son pouvoir de contrôle de l’action gouvernementale, pour faire respecter à l’avenir, les textes relatifs au fonctionnement des partis politiques.

Il y’a lieu de rappeler que selon la loi, les partis politiques en République centrafricaine, sont des associations qui, par des voies et moyens démocratiques et pacifiques, concourent à l’expression du suffrage universel, à l’animation de la vie politique, économique, sociale et culturelle. Ils doivent, dans leurs objectifs, leur programme et leurs pratiques, contribuer à défendre la souveraineté nationale, consolider l’indépendance nationale, sauvegarder l’unité nationale et l’intégrité territoriale, protéger la forme républicaine et le caractère laïc de l’Etat, défendre la démocratie, protéger les libertés fondamentales et les droits de l’homme. Enfin, ils doivent proscrire l’intolérance, le régionalisme, le racisme, le tribalisme, le clanisme, le fanatisme, la xénophobie, l’incitation et/ou le recours à la violence sous toutes ses formes, les insultes et les attaques personnelles désobligeantes. Et la question légitime qu’il convient de se poser maintenant est de savoir si le RDC, aujourd’hui allié du régime en place à Bangui, a-t-il enfreint tout ou partie de la loi pour mériter ce traitement particulier alors que d’autres partis politiques de cette même majorité se déploient en toute quiétude, tant à Bangui qu’à l’intérieur d’une partie du pays ?

Cette maladresse politique ou bien, cette manœuvre sciemment réfléchie et mise en œuvre pour tester la capacité de résistance politique a, malheureusement induit la publication sur les réseaux sociaux, ces deux derniers jours, d’une bande sonore au contenu équivoque, anachronique et qui sème la confusion au niveau de la communauté centrafricaine. Les vieux démons de la haine tribale et de la  yakomaphobie  se sont réveillés et nous devons faire preuve de beaucoup de sagesse pour ne pas perdre de vue les priorités fondamentales du Centrafrique d’aujourd’hui, à savoir la recherche de la paix !

E yé siriri !

Bira ?E kë !

Zo abuba é ?E kë !

Zo ahanda é ?E kë!

Gbu tundu ! A du sô ndu !

Les plaies béantes et purulentes du 28 mai 2001 ne sont pas encore guéries ! La terre centrafricaine est encore très imbibée du sang de ses fils et filles depuis 2013 ! Le territoire national continue, de jour en jour, à être couvert de tombes et de charniers ! Jusques à quand ? Ressaisissons-nous et essayons de faire rebondir notre cher Pays à partir du tremplin que devrait constituer la fin de la Transition, quand bien même nous devrons avaler encore des couleuvres…

 

Paris, le 23/09/2018

 

Clotaire SAULET SURUNGBA

Ancien Parlementaire de la Transition

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