Centrafrique: Alfred Le Grand Ngaya se retire du mouvement Anti-Balaka

Publié le 19 octobre 2014 , 7:12
Mis à jour le: 19 octobre 2014 7:13 pm

Corbeau News Centrafrique:

Alfred Ngaya quitte le mouvement Aniti-Balaka
les miliciens Anti-Balaka à Bangui

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le 20 Janvier 2014, j’avais pris formellement, en âme et conscience, et même en engageant ma réputation, la décision d’intégrer le Mouvement des Anti-Balaka, parce que convaincu qu’il fallait des gens de bonne volonté pour encadrer ces jeunes compatriotes qui se sont levés pour combattre les hordes de l’ex-coalition Séléka, à un moment où le peuple centrafricain était abandonné à son triste sort. Ma contribution au sein dudit mouvement a consisté à prodiguer aux leaders et éléments Anti-Balaka des conseils et orientations dans le sens d’un retour à la normale, à la paix et à la sécurité dans notre pays, la République Centrafricaine, bref, des conseils et orientations concernant l’amour du prochain, le respect de la vie humaine et des institutions. En outre, j’étais la cheville ouvrière des actions de plaidoyer auprès des instances nationales et internationales quant à la reconnaissance nationale à accorder à ces jeunes compatriotes pour leur œuvre salvatrice, ainsi que la mise en œuvre des programmes en vue de leur réintégration socio-professionnelle au sein de notre communauté.

Pourtant, durant tout ce processus, j’ai toujours fait l’objet d’attaques sans fondement de l’aile dure du mouvement, qui n’a jamais été favorable au processus de dialogue, en me reprochant constamment d’être à la solde des Français. Le dimanche 12 Octobre 2014, j’ai vécu l’irréparable. Je rends grâce à Dieu qui m’a accordé la vie sauve. Ma maison a été pillée, ma moto et un véhicule de fonction ont été emportés. Et j’en passe… Tout ceci, parce que j’aurais reçu des fonds de la Présidente de la Transition (Dieu seul m’en est témoin) pour pouvoir retirer de la liste des revendications des Anti-Balaka, celle concernant la démission de Madame Catherine SAMBA PANZA, alors que ces revendications ont été discutées et arrêtées par le staff de la Coordination nationale du Mouvement. En outre, la délégation qui a rencontré la Présidente, conduite par Monsieur Joachim KOKATE, a été composée de quatre membres, à savoir, Joachim KOKATE, Paléon NZILABO, Jacob BIONLI MOKPEM, et moi-même. Le paradoxe, c’est que les trois autres membres de la délégation ne sont pas inquiétés, puis que c’est moi qui, en commentant sur la Radio France Internationale le climat qui a prévalu durant cette audience, j’ai laissé tomber la question de la démission de la Présidente de la Transition. Cette situation devait conduire à une reprise des actes barbares d’assassinats, d’incendie des maisons d’habitation, de braquages de véhicules, de vols de motos et de téléphones, etc… dans toute la ville de Bangui, et même dans les villes de provinces.

Des gens qui sont venus pour la cause du peuple se retournent contre le peuple et l’empêche de jouir de la quiétude, C’est inadmissible ! L’Accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville, le 23 Juillet 2014 a été ainsi violé, sans que les voies de dialogue n’aient été épuisées. L’intensité des violences enregistrées ces derniers jours n’est pas du tout justifiée.

Face à ce dernier développement, je ne me retrouve plus par rapport à l’idéal qui justifiait mon engagement au sein de ce Mouvement et ne me reconnais pas du tout à travers ces actes barbares. Je pense avoir contribué drastiquement à la réalisation des objectifs initialement fixés. Mais, ’’il y a un temps pour tout’’, a dit l’Ecclésiaste. Par conséquent, je tire définitivement mon épingle du jeu, et ne peut plus être compté parmi les Anti-Balaka.

 

Fait à Bangui, le 20 Octobre 2014

Alfred Legrand NGAYA

 

 

Ampliations :
• Large diffusion dans les instances nationales
Et internationales, et les médias.

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