Centrafrique : affaire des faux soldats Faca partis en formation, la saga continue…

Publié le 19 août 2017 , 7:44
Mis à jour le: 19 août 2017 7:52 pm

Centrafrique : affaire des faux soldats  Faca partis en formation, la saga continue…

 

 

Les soldats des Forces Armées Centrafricaines
Les soldats des Forces Armées Centrafricaines

 

 

Bangui, le 20 août 2017.

Par : Gisèle MOLOMA, CNC.

 

Alors que l’armée nationale d’environ neuf mille hommes vient d’être anéantie par un groupe des rebelles de la séléka en 2013 qui a réussi à s’emparer du pouvoir en chassant à l’occasion le President François Bozizé, les autorités militaires actuelles ont du mal à reconstituer une force armée digne de ce nom capable de résister à toutes éventualités après le départ de cette fameuse séléka du pouvoir en 2014. Pis, elles n’ont pas la conscience patriotique nécessaire pour redorer l’image de l’armée centrafricaine déjà écornée suite à leur débandade face aux séléka, pourtant moins nombreux et moins équipés par rapport à eux. S’agit-il vraiment d’une volonté manifeste d’enterrer définitivement la cendre de cette armée en décomposition ?

 

Après l’Israël où une centaine des inaptes civils masqués aux soldats ont été envoyés pour une formation militaire d’élite et ont été rapatriés par les autorités israéliennes, c’est le tour du Rwanda de refouler sur Bangui près d’une centaine des grands-pères et femmes enceintes partis il y’a quelques semaines pour une autre formation militaire.

Selon une source militaire, personne n’était au courant ni de leur recrutement, encore moins de leur départ pour le Rwanda. On comprend pourquoi la nouvelle de leur refoulement suscite autant d’émoi au sein de la population, conclut cette source.

 

Alors, pourquoi envoie-t-on des inaptes pour une formation aussi dure ?

Pour des nombreux Centrafricains, cela s’apparente à une haute trahison du moment où on savait très bien qu’avant d’envoyer quelqu’un en formation militaire, le minimum des choses est de procéder à ses examens sportifs et médicaux. Alors que dans les cas du Rwanda et d’Israël, plus de moitiés de l’effectif étaient déclarées inaptes. On a remarqué même la présence des personnes âgées d’environ 40 ans et plus, des infirmes et des femmes enceintes parmi les recrues…

Pour la première fois, on dirait que c’est une erreur. Mais comme elle se répète plusieurs fois, on est malheureusement dans l’obligation de dire que c’est intentionnel, et donc une volonté de nuire non seulement à l’image de l’armée nationale centrafricaine, mais aussi celle du pays.

 

Quelle sanction pour les auteurs ?

Sans doute le Président Faustin Archange TOUADÉRA doit prendre ses responsabilités devant le peuple centrafricain. Trop c’est trop, les responsables de ce désordre inimaginable doivent être punis de cette lourde faute intentionnelle. D’ailleurs une enquête doit être diligentée sur cette affaire. Mai avant tout, le ministre de la Défense et le chef d’État-major doivent tirer les conséquences.

Q

Que diront les partenaires internationaux qui financent la réhabilitation des Faca ?

Difficile d’imaginer leur réaction. Entre temps, une source diplomatique africaine en RCA pointe du doigt la responsabilité des autorités politiques centrafricaines dans cette Affaire.

La France quant à elle voit de mauvais œil cette mauvaise pratique tendant à affaiblir davantage les efforts de la Communauté internationale à soutenir les Forces armées Centrafricaines.

En 2013, le conseil de sécurité des Nations-Unies avait émis un embargo sur les armes à destination de la Republique Centrafricaine après la prise du pouvoir de la coalition séléka en mars de la même année, privant ainsi l’armée nationale des équipements létaux.

 

 

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